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Ancrage féministe dans l'Histoire et les traditions culturelles

Tous les ans en moyenne, la difficulté me revient comme un boomerang : je cherche toujours des livres pour ma petite fille et je ne suis toujours pas satisfait de ce que je trouve en librairie. Les héroïnes sont toujours aussi rares et j'ai parfois l'impression que les livres (au moins pour les enfants en bas-âge) ne sont écrits ou tout du moins pensés que pour les garçons.

Je dois faire une confidence : j'avais des projets d'écriture la dernière fois, mais je n'en ai pas ramé une et ils sont restés à l'état de projets...

Je cherche donc des petits ouvrages qui comptent une ou plusieurs filles parmi ses personnages principaux. Et j'ai bien du mal à en trouver. Je pourrais me tourner bien sûr vers la littérature féministe engagée, comme me l'avait suggéré par le passé Olympe, mais au féminisme de progrès généralement porté par la gauche, je préfère un féminisme enraciné dans l'Histoire parce que je le crois plus solide et plus indépendant des idéologies.

L'Histoire, comme les mythes, a été écrite par les hommes et pour les hommes. En dépit de cette chape de plomb, de grandes figures féminines la peuplent. Je ne cherche pas celles qui préfigureraient le féminisme moderne ou même qui se seraient battues pour la cause des femmes, mais simplement les écrivains, les femmes d'action, les héroïnes ou, pourquoi pas, les femmes de foi qui ont accompli des choses mémorables.

Des personnages féminins majeurs existent mais on a l'impression que les auteurs, hommes ou femmes, ne songent jamais spontanément à envisager leur point de vue pour dérouler leur histoire.

Considérons Sémiramis, la reine légendaire de Babylone : elle a été si célèbre que la mythologie grecque elle-même l'a intégrée dans ses généalogies en la faisant descendre du héros Achille et de Penthésilée, reine des Amazones, filles d'Arès et puissante alliée des Troyens pendant la Guerre de Troie. Je ne vais pas raconter toute son histoire, mais que l'on sache qu'elle est à l'origine des Jardins suspendus de Babylone, l'une des merveilles du monde antique et qu'elle a conquis un empire sans équivalent à son époque.

N'eût-il pas été logique que les ouvrages de jeunesse, même pour les petits, relatassent la légende dorée de cette reine d'exception ? Que nenni. Nicht, nada et nitchevo. Il n'y a rien à rien de tel.

Au tour d'un personnage mythologique de premier plan, maintenant : je songe à la déesse Héra. On la connaît par les travaux d'Héraclès ou encore par les vengeances qu'elle exerce contre certaines des amantes de Zeus. Si l'on est un peu plus érudit, on peut même connaître sa persévérance dans l'Iliade où elle est bien déterminée à faire la peau des Troyens et emploie tout son art à contourner les interdictions de Zeus.

Jamais je n'ai trouvé un seul livre qui adopte le point de vue d'Héra. On la présente toujours en femme trompée et outragée, un tantinet mégère tant elle paraît agressive.

Aucun livre ne s'appelle Héra ni ne narre ses aventures (J'ai un ami qui s'intéresse au personnage, cela dit, donc, qui sait, on pourrait voir un jour une publication apparaître...). Elle semble n'exister que comme faire-valoir ou figure facile de la femme mariée mais trompée qui se dispute en permanence avec son mari. En voilà une qui ne se laisse pas faire, au moins...

J'ai choisi ces deux femmes mais je pourrais en citer plein d'autres. 

Il me semble que le travail de l'archéologue féministe, ce serait de les exhumer des tréfonds de l'Histoire et des mythes afin de leur donner une seconde vie et de leur rendre justice. 

Héra, icône féministe, ça me plairait bien : c'est assez rare qu'on trouve une femme mariée dans les formes pour endosser un tel rôle.

Pour élargir mon propos, on lutterait bien plus efficacement contre les conservatismes misogyne en allant les affronter sur le terrain des traditions (qu'à mon avis, il ne faut pas leur abandonner) plutôt qu'en renvoyant ces dernières à l'obscurantisme.

Commentaires

  • Peut-être voir du côté des pirates avec Mary Read et Anne Bonny qui ont inspiré légendes et récits.

  • @L'héré,
    Ce que j'ai proposé hier tient toujours. L'artiste évoqué à l'époque a évolué et introduit des personnages dans ses oeuvres.
    De toutes facons plusieurs à mon arc.
    N'ai qu'une parole quand elle a été donnée.
    @+

  • @Val
    Euh, pour des enfants, ahem, ce sont de jeunes femmes qui ont eu pour le moins des moeurs assez dissolues...

  • Elle va bientôt avoir l'âge pour Yoko Tsuno (j'ai commencé au CP je crois, avec la découverte de la lecture).

    Sinon, as-tu trouvé des bouquins intéressants pour ta fille ? Je vais pas tarder à me trouver dans la même situation, et je crois qu'il va falloir que je m'y prenne quelques années à l'avance pour avoir un stock de bouquins conséquents.

  • J'ai quelques titres que je pourrais te conseiller mais il faudrait que tu me dises quel style de littérature tu cherches exactement.
    Tu voudrais toi aussi des histoires avec des petites filles ou des femmes qui sont les héroïnes principales ?

  • Voilà, histoire de changer un peu des histoires habituelles où les petites filles sont héroïnes principales uniquement si il s'agit de préparer le thé, des gâteaux ou de s'occuper d'enfants.

  • Pour ma part, je m'apprête à tester ce livre :
    http://www.histoiredenlire.com/moyen-age/morgane-enfance-magicienne.php

    Sinon, j'ai lu celui-là à ma petite récemment :
    http://www.amazon.fr/Antigone-dapr%C3%A8s-Sophocle-Gita-Wolf/dp/2745911074/ref=sr_1_3?s=books&ie=UTF8&qid=1417298957&sr=1-3&keywords=antigone

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