Je n'ai pas vraiment grand chose à raconter sur l'affaire Jouyet-Fillon, la presse a tout dit, je crois, mais je demeure stupéfié par la naïveté de Jouyet.
Je crois qu'on a changé d'époque, avec les journalistes : il y a eu un temps où c'était des copains, des complices avec lesquels on pouvait papoter, par-delà les opinions politiques, mais je crois que c'est un temps révolu.
Une large part des politiques ne le mesure pas. Les journalistes sont à la recherche du scoop à tout prix, c'est leur seule chance de survie dans un monde qui mise tout sur l'immédiateté.
On a d'un côté un Fillon qui s'imagine qu'on peut faire pression sur la justice, comme au bon vieux temps, pour freiner ou accélérer une enquête ou un jugement, et, il y a de l'autre Jouyet qui croit que des journalistes du Monde sont des toujours des potes...
Pas de chance : s'il y a bien un mérite que je reconnais à Hollande, c'est qu'il n'est pas du genre à aller emmerder les juges ni à chercher à bloquer quoi que ce soit dans le domaine judiciaire.
Tous ceux qui ont espéré le contraire, les Thévenoud, les Cahuzac, les Arif, en ont été pour leurs frais.
Et, du côté des journalistes, il faut bien savoir qu'ils sont prêts à tout, y compris à piéger et enregistrer qui que ce soit s'il y a une «affaire» en vue.
Depuis que Fillon est allé fricoter avec Poutine en Russie je n'ai plus guère d'estime pour lui et je ne suis pas vraiment surpris de ce que cette histoire révèle du personnage. Mais est-ce bien intéressant ?
Je suppose que c'est l'idée que les journalistes se sont aujourd'hui de l'information...