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Égalité, taxes, bisous : alors quoi ? Le libéralisme ?

J'ai singulièrement avancé dans la lecture du dernier ouvrage du tovaritch H16. Lui et moi avons comme particularité de nous abreuver à une même source, celle du libéralisme. Mais...il existe entre nous quelques divergences plus que notables.

Si j'en crois le camarade Hashtable, toutes les questions économiques et sociales devraient être renvoyées à la seule responsabilité individuelle : exit les mutuelles, l'école publique, les caisses de retraites, l'assurance chômage. Plus de cotisations et à chacun de faire ses propres choix et...de les assumer. Et pour ceux qui déraperaient dans notre paradis libéral, il ne resterait alors qu'à espérer compter sur les oeuvres caritatives, réduites à leurs seuls moyens propres, les dons.

Exit aussi administrations, normes, principes de précaution, labels en tout genre et écologie.

Si le camarade h16 a bien réussi à démontrer que notre État protubérant et ses services publics dysfonctionnaient, il ne démontre à aucun moment que la sphère privée pourrait prendre le relais plus efficacement, et, il oublie notoirement qu'il n'en a pas été toujours ainsi dans le passé.

Ce qui me frappe, d'ailleurs, c'est que plus nos services publics essaient d'imiter le fonctionnement de la sphère privée, plus ils sont nuls. De pire en pire d'années en années avec toujours moins de qualité de service.

Mon ami h16 s'en prend particulièrement à La Poste et à la SNCF : je lui réponds que j'ai connu le temps, et il n'est pas  si lointain, où la lettre glissée dans la boîte postale, arrivait la plupart du temps le lendemain, au pire le surlendemain, aux quatre coins de la France ; les trains ? J'en ai pris pendant des années, plusieurs fois par semaine. Jamais en retard ou presque, sauf conditions météorologiques exceptionnelles, ils arrivaient presque toujours à la minute annoncée près, au point que j'en demeurais scotché. En ce temps-là, pas de trains inter-cités, mais on pouvait se restaurer dans un wagon dédié sur les trains corail.

C'était une autre époque, et je n'ai pas l'impression que l'imitation servile des méthodes du privé par des technocrates surprotégés, hauts fonctionnaires de leur état, n'ait jamais apporté quoi que ce soit de plus à nos services publics hors une dégradation de leur qualité et des coûts toujours plus élevés.

Il y a du ménage à faire au sein du service public, des réformes à mener et c'est difficile parce que nous ne savons pas les faire ni même dans quelle direction aller ; le camarade h16 propose, quant à lui, à l'instar d'un Ockam, de passer son rasoir là-dedans et de tout supprimer.

Cela étant dit, je le rejoins totalement dans une exaspération grandissante : l'État est devenu l'alpha et l'oméga des aspirations des citoyens de ce pays, s'agaçant qu'il ne pourvoie à leurs multiples difficultés.

Je constate comme lui que la réussite engendre la jalousie et que les appels à la solidarité ne sont qu'un biais détourné pour donner satisfaction au tempérament envieux des Français. Ainsi, tout ce qui entreprend et fait preuve d'initiative dans ce pays se voit systématiquement pointé du doigt, soupçonné et ostracisé.

Passons à la distribution de baffes, maintenant, après les bisous ; j'ai tout de même un autre avis d'expert sur le livre de mon camarade blogueur libéral : celui de mon fiston qui vient de fêter son treizième anniversaire. Il est tombé par hasard sur l'ouvrage et a commencé à le lire ; il trouve que le camarade h16 exagère...

C'est un peu le problème avec toute la mouvance autrichienne au sein de la grande famille libérale : on sait ce qu'ils veulent supprimer, on ne sait pas ce qu'ils proposent vraiment à la place et, on a le sentiment qu'ils ne mesurent pas le bordel généré par un éventuel mais brutal changement de logiciel. Les Autrichiens rejettent l'État par principe et considèrent impossible l'établissement d'une quelconque forme de morale politique en raison de sa subjectivité. Au fond, la morale dont ils se rapprochent le plus est celle d'Aristote, sorte d'habitus appuyé sur la convention et le bon sens commun. L'intérêt ne saurait être pourtant le seul moteur de la vie en collectivité, ou alors, il existe diverses sortes d'intérêts et leur catégorisation aboutit in extenso à rétablir une éthique. 

Pas sûr que mes amis libéraux apprécient la comparaison, mais je me dis parfois qu'ils sont au libéralisme ce que les Frères Musulmans sont à l'Islam...Notez que je les aime bien quand même, c'est la famille, mais bon...le sens de la loi et du dogme est très fort chez eux. Au moins autant que chez nos machines à recevoir des baffes préférées, les étato-marxistes...

Commentaires

  • Je n'ai pas vu qu'il était contre les mutuelles du moment qu'on y adhère librement, idem pour l'assurance chômage, pour l'école, le système chèque éducation ne change pas la nature publique, et pour les retraites, la capitalisation est une possibilité en ne perdant pas de vue que le fait d'avoir des caisses de retraites publiques ne protège pas forcément de la faillite.

    Pour ce qui est de l'écologie, de nombreux de ses "posts" la concernent, montrant notamment la tragédie des biens communs, comment les verts sont totalement contre productif, comment la planification économique est polluante et comment le privé et l'entreprise individuelle peuvent faire aussi bien sinon mieux.

    Quant à l'UDI, moi qui suis converti au libéralisme depuis relativement peu et qui cherche une offre politique, comment pourrais je ne pas être méfiant quand je vois des rapprochements avec Borloo dont je vois mal le libéralisme dans le grenelle, dans ses appels à subventionner (à moins taxer que d'autres activité) l'emploi d'aide à la personne, les travaux, la construction et à créer des emplois verts !!!!!!

  • @☺Fabien
    ça va tout de même plus loin que cela puisqu'il critique aussi les initiatives privées en faveur du développement durable comme le "consommer local" par exemple, dont il se moque abondamment.

  • Bonjour l'hérétique, j'ai besoin d'une information. Est ce que Christelle Carcone est toujours actif ? Est-elle toujour sur Ile de France ? J'ai besoin de la contacter.

    Merci

    Marie Liedmann

  • Bonjour Marie,
    Oui, en principe elle l'est toujours mais dans le 15ème arrondissement, désormais.
    Vous pouvez trouver son profil sur facebook et la contacter par ce biais. Si vous n'y parvenez pas, envoyez-moi un mail et je peux la contacter pour vous.

  • @ L'Héré

    Le libéralisme "à l'autrichienne" a donné naissance à une secte d'allumés dont j'ai déjà eu l'occasion de vus parler, les "anarcap" (anarcho-capitalistes).

    Sinon, si vous voulez des nouvelles du libéralisme débridé, voilà un truc assez répugnant dont je viens d'apprendre l'existence et qui devrait débarquer bientôt chez nous. Je vous laisse apprécier :

    http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/jobdumping-le-site-d-offres-d-emploi-qui-fait-baisser-les-salaires_108625.html

  • Merci pour votre retour, je vais voir sur facebook

    Merci

    Cdt,

    Marie

  • Je n'arrive pas à la trouver sur facebook vous avez peut être son pseudo facebook ? ou un lien ?

    Merci

    Cdt,

    Marie

  • Bonjour Marie,
    Sinon, son profil linkedin est public.
    Idem pour viadeo
    Essayez sinon de la contacter sur cette adresse :
    christelle@modem-paris.fr
    (récupérée ici : http://www.modemparis.fr/les-poles/)

  • Il est parfaitement exact que l'un des points faibles du discours libéral est celui de la transition vers une société libérale.

    Un Etat mammouth comme celui que nous avons aujourd'hui est comme une centrale nucléaire (mal) conçue. Cela ne se démonte pas sans certaines précautions et un plan pour éviter l'explosion. Il y a un immense travail à faire pour batir ce (ces) plan. Un objectif réaliste, sans plan réaliste pour y accéder, est une chimère.

    Cela étant, votre procès à l’École Autrichienne n'est pas bon. L’École Autrichienne n'induit pas :

    - L'individu-île totalement indifférent au reste de la société.

    - L'absence de transition.

    - "Il n'y a rien à la place". Le propre du libéralisme étant de laisser les individus "mettre à la place", agir, imaginer, il est certain que le discours politique n'est pas une liste au père Noël...

    Enfin sérieusement, sur les frères musulmans, je suis certain qu'avec un peu plus de temps (mais peut être moins de plaisir) vous auriez pu trouvé une comparaison moins... insultante. :-)

  • Bonjour Pulp libéralisme
    J'ai lu aussi votre livre, que j'ai également acheté :-)
    Bon, Frères musulmans, c'était pour rigoler. Il ne faut pas y voir du mal.
    Tocqueville mettait en garde les Américains contre le risque de repli sur soi. Que deviennent les plus fragiles dans ce que vous proposez ? C'est uniquement le secteur associatif et caritatif qui s'en occupe ?

  • @L' héré,
    Antigone est en vacances semble-t-il... :o)))

  • Oui, à terme, un secteur associatif dopé par le dev économique environnant et une offre de soins libéralisées (aujourd'hui soins tellement fossilisée que des évolutions souhaitables sont embourbées par les institutions) pourrait prendre en charge les soins des plus fragiles. Et ce n'est pas le repli sur soi, au contraire, c'est le retour de la "grande" société.

    Maintenant encore une fois, il ne s'agit pas de lancer dans le grand bain toute la population avec un : "Ce soir à 18h00 plus personne n'a d'assurance santé. Demain à 7h30 rdv sur un numéro surtaxé pour assurer vos enfants.".

    Il y a des étapes pour y arriver et oui, clairement, les libéraux doivent travailler des étapes progressives, lisibles et rassurantes.

  • @libéralisme
    Je crois que c'est ce qui manque dans les programmes libéraux. Je vais analyser les 10 propositions de h16 à la fin de son livre.

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