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  • Entre pollution et circulation : Mort Rouge à Paris

    Jean-François Martins, élu MoDem au Conseil de Paris vient de me communiquer le voeu qu'il va soutenir à la prochaine session du Conseil.

    Il s'apprête à soutenir le plan de lutte de Bertrand Delanoë contre les véhicules polluant et soutient à la fois la mise en place d'un péage urbain et l'interdiction en somme des véhicules diesel dans Paris.

    Cela fait un moment que je diverge sérieusement de Jean-François à Paris et cette dernière prise de position ne va pas arranger les choses.

    Depuis 2001 Delanoë et ses alliés verts ont systématiquement associé lutte contre la pollution et entrave à la circulation. 

    Je pourrais m'associer à certaines mesures si elles ne s'assortissaient pas systématiquement de limitations de vitesse et de réductions de stationnement et voies de circulations parfaitement idiotes et démagoiques qui n'ont pour effet que de générer que des bouchons et de la pollution en plus.

    On le sait parfaitement, tous les gains réalisés ne le sont que grâce aux efforts des constructeurs automobiles. Paris ne doit rien à Delanoë et il a même peut-être ralenti les progrès en générant surtout des nuisances.

    Jean-François émet le voeu pieux de voir s'améliorer les transports en commun. Foutaises ! sales, parfois vétustes, insécuritaires, pas toujours bien maillés ils s'arrêtent aux portes de Paris pour la plupart. 

    Je ne puis que me désolidariser d'un tel soutien d'autant que Jean-François a déjà co-défendu la fermeture des voies sur berges.

    Je pourrais comprendre une politique punitive comme celle de Delanoë si elle s'accompagnait de bonus pour la vertu : par exemple, des limitations de vitesse relevées pour les véhicules électriques, hybrides ou au GPL ainsi qu'un stationnement moins cher ou plus facile. 

    Mais ce n'est pas la réalité : ce sont les conducteurs ordinaires qui paient cash les lubies de Delanoë et ses affidés. Il n'y a aucune intelligence dans les mesures anti-pollution de l'actuelle majorité. Seuls les plus riches qui auront toujours les moyens de régler amendes, taxes, octrois et droits de péage de toutes sortes s'en sortiront.

    Qu'on se le dise : le péage urbain est un retour au Moyen-Âge et fut en ce temps l'un des principaux freins au développement du commerce. Bravo.

    De ce qu'annonce Jean-François, la seule proposition qui m'agrée, c'est de faire passer par référendum local le passage des zones 50 aux zones 30 : au moins les opposants trouveront-ils les moyens de s'exprimer sur le sujet.

    Les calculs faits généralement par la préfecture et la mairie de Paris sont incroyablement malhonnêtes. Une vitesse moyenne ne veut rien dire à Paris. On peut rouler à 50km/h à un endroit à et 10 à un autre. Limiter à 30 va faire baisser cette moyenne. Pourquoi veulent-il changer les limitations si la moyenne est de facto à 30 comme ils le disent.

    20 Minutes interpelle les Franciliens : sont-ils prêts à abandonner leur véhicule aux portes de Paris ?

    J'aime beaucoup Edgar Allan Poe et particulièrement sa nouvelle, le Masque de la Mort Rouge :

    Mais le prince Prospero était heureux, et intrépide, et sagace. Quand ses domaines furent à moitié dépeuplés, il convoqua un millier d’amis vigoureux et allègres de cœur, choisis parmi les chevaliers et les dames de sa cour, et se fit avec eux une retraite profonde dans une de ses abbayes fortifiées. C’était un vaste et magnifique bâtiment, une création du prince, d’un goût excentrique et cependant grandiose. Un mur épais et haut lui faisait une ceinture. Ce mur avait des portes de fer. Les courtisans, une fois entrés, se servirent de fourneaux et de solides marteaux pour souder les verrous. Ils résolurent de se barricader contre les impulsions soudaines du désespoir extérieur et de fermer toute issue aux frénésies du dedans. L’abbaye fut largement approvisionnée. Grâce à ces précautions, les courtisans pouvaient jeter le défi à la contagion. Le monde extérieur s’arrangerait comme il pourrait. En attendant, c’était folie de s’affliger ou de penser. Le prince avait pourvu à tous les moyens de plaisir. Il y avait des bouffons, il y avait des improvisateurs, des danseurs, des musiciens, il y avait le beau sous toutes ses formes, il y avait le vin. En dedans, il y avait toutes ces belles choses et la sécurité. Au dehors, la Mort rouge.

    Bientôt, Paris ne sera plus qu'un immense musée que les touristes et les Français les plus fortunés (qui pourront même y habiter) prendront plaisir à visiter. Il y restera une population assistée en raison des envolées de prix dans certains quartiers qui assureront ainsi la réélection de maires de gauche boboïsée.

  • Dans la peau d'un ministre de l'Industrie ?

    Je viens d'imaginer un petit jeu de rôle auquel, je l'espère, plusieurs blogueurs vont se prêter. Voilà, vous êtes l'objet d'une promotion foudroyante : en visite chez votre employeur, le plus influent conseiller du Président de la République a constaté l'acuité et la célérité de votre réflexion. Déterminer à vous promouvoir, comme il a l'oreille de la Présidence, il obtient de vous faire nommer Ministre de l'Industrie (et du Commerce). Et pour faire bonne mesure, il bouleverse l'organigramme habituel du gouvernement de la République Française en plaçant Bercy sous vos ordres.

    Vous êtes libre d'agir comme bon vous semble avec votre cortège de réussites et...de catastrophes...

    Quelles sont vos premières mesures ?

    Interrogeons d'abord quelques centristes : Fred, David, Nicolas, Hervé, Marianne, Françoise, Polluxe , Démocratix, une femme parmi d'autres, et Doudette (bien que la politique ne soit pas l'objet principal de son blogue)

    Ensuite, quelques blogues de droite qui pourront se prêter au jeu : en rase campagne, Corto, Vlad et Val , le Faucon et , qui sait ?, Authueil qui tirait à boulets rouges sur le crédit d'impôt des Socialistes il y a trois jours.

    Après quelques blogues libéraux : impossible de ne pas interpeller hashtable , Pierre et Objectif Liberté.

    Reste la gauche : les blogueurs de gouvernement soutiennent par définition le gouvernement donc leurs mesures sont celles du gouvernement. Si Romain de Variae veut me détromper sur cette observation, il le peut, évidemment. En revanche, chez les écologistes et la gauche de la gauche, on est plus critiques, c'est évident. Quand on a un blogue dont l'url commence par spartakiste, on fleure bon Rosa Luxembourg et l'idéologie qu'elle promouvait. Honneur aux femmes, donc, avec Rosaelle. J'imagine mal Gauche de Combat ne pas avoir un avis sur le sujet même si à l'évidence, cela ne va pas être le mien.

    Marc Vasseur ne soutient plus Europe-écologie mais il est en revanche toujours écologiste et c'est une voix autorisée de la blogosphère.

    Ah, dans un tel défi, pas de mesures immanentes. Par exemple, si vous décidez d'alimenter l'industrie via un magnifique plan quinquennal, à vous de dire d'où vous sortez l'argent, que ce soit de la création monétaire ou de l'impôt. Si à l'inverse, vous baissez significativement des charges quelque part, précisez si vous réduisez corollairement des dépenses ou si vous laissez courir un déficit pour les financer...

    N'oubliez pas l'Europe dans votre mini-programme car je ne doute pas que vos décisions affecteront notre imbrication dans l'Union et nos rapports avec nos partenaires.

    J'ai l'intention bien sûr de faire une synthèse des réponses de ceux qui se prêteront au jeu, et, dans la foulée, de me livrer à une critique féroce, y compris quand je suis d'accord avec les mesures proposées. J'ai mon propre programme, mais je l'exposerai que dans une semaine, et ce ne sera pas une reprise pure et simple des propositions de Bayrou.

    Dernier point : il va de soi que dans un tel jeu, nous réduisons la complexité du monde à quelque chose de simpliste. Je suis évidemment conscient de cet écueil : si nous étions ministre, nous aurions avant toutes choses une armée de techniciens et de conseillers pour nous aider à prendre des décisions pesées et pertinentes (ou pas, d'ailleurs).

  • L'art de faire compliqué...

    J'avoue que j'ai une fois de plus du mal à voir clairement où veut en venir Ayrault avec ses taxes et ses crédits d'impôt sur les entreprises.

    Comme l'écrit Pierre Chappaz sur son blogue, ce n'est plus un choc de compétitivité mais un choc de complexité, là. Résumons simplement : le gouvernement socialiste a commencé par taxer les entreprises à hauteur de 20 milliards d'euros. Et maintenant, elle veut lui faire un crédit d'impôts sous conditions (mais elles ne sont pas claires et qui vérifie ?) de 20 milliards d'euros ! 

    Ce n'était pas plus simple de ne pas taxer les entreprises dès le départ ?

    Gallois réclamait de la simplification juridique : c'est mal parti, voilà une nouvelle niche fiscale.