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  • Macron et le jugement d'un sympathisant démocrate

    Ascagne est le pseudonyme d'un militant ou sympathisant démocrate. Je dis souvent que je ne trouve presque jamais de différences avec les avis exprimés par François Bayrou mais je peux en dire quasiment autant des commentaires qu'Ascagne peut faire sur ce blog.

    Je trouve très juste l'analyse qu'il expose sur Macron dans un commentaire récent. Je la partage à 100% et le félicite pour son engagement sincère et courageux.

    La voici :

    Pour le moment, je ne vois guère de différence entre les gens qui nous demandent de soutenir dès maintenant Macron (dans la perspective évidente d'affaiblir au maximum Bayrou et le Modem) et ceux qui publiaient des tribunes affirmant qu'il fallait soutenir Hollande dès le premier tour en 2012 et ne même pas se rassembler (parce qu'après tout, Hollande avait promis d'instaurer la proportionnelle, n'est-ce pas ?).

    J'ai assez suivi l'évolution de Macron depuis son arrivée au gouvernement pour avoir bien des réserves sur de nombreux points. Le fait qu'il ne me semble pas du tout prêt à présider la République n'est pas le moindre. Le peu que je peux voir sur l'éducation et le supérieur ne m'inspire aucune confiance et je pense que les mêmes réseaux à l'origine des dernières réformes dans ces domaines le soutiennent. Sans parler de certains think tanks qui se préparent à sortir le champagne que Fillon ou Macron gagne, parce qu'ils auront été écoutés dans les deux cas.

    Pour moi, la politique, ce n'est pas seulement la façade, l'effet de mode dû à une conjoncture de sondages favorables, l'ivresse de la campagne présidentielle. J'ai rejoint le Modem alors qu'il était déjà placé devant les difficultés et j'ai vu les mêmes personnes qui se mettent "en marche" aujourd'hui avoir choisi alors le repli et l'inaction.

    Pour ma part, je crois en la nécessité d'un parti démocrate-centriste se voulant indépendant et restant à distance des aveuglements idéologiques de la droite et de la gauche ou d'une tendance moderniste dénuée d'esprit critique.
    Et je préfère de loin un Bayrou moins médiatique et souriant que Macron, mais dont les idées et les combats sont connus, sans confusion possible. C'est quelqu'un qui s'est tenu à la bonne distance du tout Paris et des pouvoirs médiatique et financier depuis longtemps et c'est important à mes yeux.

  • Après De Rugy, j'irai voter Valls à la Primaire de la gauche

    Je me suis égaré en faisant un vague éloge de Hamon il y a quelque temps sur ce blog. En dehors du principe des 32 heures, en voyant ce qu'il propose, presque tout est à jeter. Pensée magique, programme économique irréalisable, laxisme pour ne pas dire bienveillance envers l'antisionisme (burka de l'antisémitisme) et l'islamisme et j'en passe. Heureusement que le Parisien Libéral est passé pour me signifier que je devais avoir fumé le câble de mon ordinateur le jour où j'ai écrit ma note.

    J'ai d'ailleurs voté pour De Rugy dont je trouvais sympathique le programme écologique modéré et relativement réaliste. Cela reste éloigné de mes idées, mais, à choisir le moins pire, c'est encore lui qui s'en sortait le mieux à mes yeux.

    Soyons clair : je n'ai aucun espèce de sympathie pour Valls et nombre de ses réalisations à la tête de son actuel gouvernement m'ont fait sortir les yeux des orbites. Je pense au débat sur l'identité nationale (très mal amené, mal posé et inutile) et à l'école, sans parler de la fiscalité monstrueuse (mais ça, c'est l'ADN de la gauche toute entière).

    Mais il reste quand même un homme d'État, et, dans son bilan, tout n'est pas à jeter, loin de là. Je pense qu'il fait aussi partie de cette gauche avec laquelle Bayrou aurait pu s'entendre, et d'ailleurs, il a toujours été partisan d'un rapprochement avec le MoDem de notre François Bayrou. Bref, il mérite quand même un petit coup de pouce, malgré tout.

    J'irai donc voter pour lui au deuxième tour.

  • Bayrou, Macron, deux antipodes

    Je ne vais pas être très long. Daniel Cohn-Bendit explique que si Bayrou ne rejoint pas Macron, c'est une question d'ego.

    L'analyse est d'une stupidité sans nom et contredite par les faits. Bayrou était tout prêt à s'allier avec Alain Juppé. Cela prouve bien qu'il n'accorde pas plus d'importance que cela à sa candidature dès lors qu'il estime qu'elle ne fait pas sens.

    On connaît Daniel Cohn-Bendit, il est de mauvaise foi depuis longtemps, ce n'est pas nouveau.

    Faute de disposer d'un programme de la part de Macron, je me suis rendu sur le site de militants dévoués qui ont religieusement essayé de donner une cohérence à ce qu'ils avaient entendu de sa part.

    Cela ne fait pas foi, on s'en doute, mais, en dépit du caractère disparate de la recension, on peut se faire parfois une vague idées sur quelques sujets.

    Le site s'appelle Vision Macron.

    J'ai regardé quelques points qui m'intéressent.

    La stratégie industrielle, les 35 heures, la flexi-sécurité, l'économie circulaire, la compétitivité française, un capitalisme de long terme, et repenser l'école.

    Sur l'industrie, il n'y a rien. Se contenter de penser et de faire de la formation. Ah si, aggraver les effets de la loi El Khomri pour que tous les accords soient négociés au plus près de l'entreprise. Bref, rendre le salarié plus vulnérable. Il veut aussi alléger les charges sur les entreprises. Je ne suis pas contre, mais il faut bien comprendre qu'il escompte le financer par un redéploiement et un élargissement de la CSG. Ceux qui applaudissent doivent comprendre qu'in fine, ils paieront plus d'impôts et que ce seront eux qui financeront l'effort de compétitivité...

    Je trouve qu'on est donc très loin du niveau de réflexion de François Bayrou sur la stratégie industrielle, notamment sur ce qu'elle peut déployer en services associés et en pérennité pour justifier des coûts en apparence plus élevés. Macron incante, mais pour l'instant, il n'a pas l'ombre d'une idée. 

    Côté énergétique, aucune proposition sinon la promesse de conserver le nucléaire parce qu'il permet une production d'énergie décarbonnée. Sur ce point, outre le renouvelable, j'aimerais tout de même qu'on observe un jour les progrès technologiques accomplis avec les autres énergies ou encore qu'on s'intéresse davantage à la fusion à froid, pour autant qu'elle soit possible.

    Sur l'économie circulaire, Macron se limite à évoquer le recyclage. D'accord, quitus, mais après ? Rien. Pas de raisonnement sur le circuit court, et, en tout cas, pas de raisonnement valable sur l'emploi de proximité.

    De manière générale, tout est de cet acabit. Bien sûr, le travail effectué par les militants qui ont fait ce site est remarquable car ils sont parvenus à faire un peu avec rien. Il n'en reste pas moins qu'à l'heure actuelle, Macron ne propose pas de vision structurée.

    Si je m'en tiens donc à son action politique, c'est à dire ce qu'il a fait sous le quinquennat de François Hollande, on peut dire qu'au moins dans le domaine de l'économie et du travail, on est très loin du projet de François Bayrou.

    Le ralliement de soutiens aussi éculés et peu crédibles que Minc, Kouchner et Attali est le signe d'un dégonflement imminent de la bulle. Macron devra tôt ou tard répondre aux questions que la trop bienveillante sphère médiatique se garde bien de lui poser.