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Crever à la tâche...

Florent vient, dans son dernier billet, de pointer l'un des aspects majeurs de l'allongement possible (probable, en fait) de la durée de travail : sa concomittance ou non, non pas avec l'espérance de vie, mais avec l'espérance de vie en bonne santé.

Les tableaux disponibles sur le site d'eurostat, émanation de la Commission européenne qui produit des statistisques pour toute l'Union européenne, viennent éclairer d'un jour sombre notre futur.

On entend dire partout que l'espérance de vie croît. On s'en fout. Elle croît, mais dans quel état achevons-nous notre existence ? Par exemple, observons de près l'espérance de vie en bonne santé de 1995 à 2008 en Europe pour les hommes. Ah, ils sont beaux les centenaires dont on nous rebat les oreilles : il n'y a dans aucun pays d'Europe de progression linéaire. Il y a même souvent, d'une année sur l'autre, des régressions, et parfois importantes. En France, nous stagnons depuis 15 ans entre 60 et 63 ans, certaines années, plus proche de 60 ans, d'autres, davantage de 63 ans. En Autriche, les chiffres de dégradent depuis 6 ans. Les Autrichiens pouvaient, jusqu'à l'année 2003 espérer une bonne santé jusqu'à 64-66 ans, mais depuis, ils stagnent à 58 ans ! 6-8 années en moins ! Le Portugal oscille entre 59 et 60 ans depuis 15 ans.

Que l'on ne s'y trompe pas : les exemples que je choisis ne sont pas des occurences particulières qui serviraient à illustrer spécifiquement mon propos. Non, au contraire, ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres dans les données que j'utilise.

J'observe tout de même dans beaucoup de pays une dégradation, parfois très nette, depuis 2003. L'Alllemagne autrefois entre 63 et 65 ans, n'est même plus à 56 ans pour l'année 2008.

Ces chiffres lèvent les derniers doutes sur l'enjeu prioritaire qui attend notre société : il est de plus en plus difficile de travailler en raison de la pression continuelle qui s'exerce sur les salariés de toute obédience et de tout niveau. Pour pouvoir travailler plus, il faut être en bonne santé. Améliorer la santé à partir du troisième âge est désormais un enjeu social et économique prioritaire.

Je ne crois pas aux fariboles gauchistes qui consistent à expliquer que le capital paiera. Oh, certes, on pourra le faire payer un peu, mais il n'y aura pas de taxation efficace qui permettrait de financer l'intégralité de nos recettes. Ce ne peut être que le travail en premier lieu qui peut financer les futures retraites. Mais pour que cela soit possible, il faut que le corps social soit en état de travailler, faute de quoi, nous irons vers une dégradation considérable de nos conditions d'existence.

Je m'étais intéressé à la DHEA, il y a quelques années, cette hormone capable de redonner tonus et énergie aux hommes et aux femmes dès 45 ans. L'inconvénient, c'est qu'elle est aussi fortement soupçonnée de favoriser le cancer...D'où, par ricochet, la nécessité d'agir contre ce fléau. Nous avons fortement progressé en médecine curative, dans de domaine, mais encore bien peu en médecine préventive, parce que nous peinons toujours à en comprendre les mécanismes et surtout la source. Qu'est-ce qui fait qu'une cellule dégénère ? On ne le sait toujours pas clairement.

D'une certaine manière, je me dis qu'il y a deux voies pour aborder notre vieillissement : soit tenter de faire face par la science en tentant de dominer notre propre amenuisement, soit se détacher des choses terrestres et du corps, chemin, finalement de la philosophie et de plusieurs religions.

Le MoDem faisait de la santé l'un de ses biens premiers, dans son programme européen. A ce stade, ce n'est même plus un bien premier, mais une nécessité économique prioritaire...

Commentaires

  • ben oui, la médecine a ses limites......

    il existe de nombreuses études qui indiquent que le vieillissement de la population européenne est mal appréhendée vu quel seul deux pays sur 27 ont un renouvellement de génération assurée......

    la croissance en Europe ne suffira pas a financer les retraites donc il faudra travailler plus longtemps, mais dans quel état.

    C'est un constat... de même le vieillissement de la population va poser le problème de la dépendance lors d'une retraite hypothétique .....

    c'est a se demander si pour les générations futures la notion de retraite aura encore un sens et s'il ne faut réfléchir a d'autres approches.....

  • Pour profiter de la retraite, encore faut-il y arriver en bonne santé. Or tout semble fait pour casser la médecine du travail qui est probablement le meilleur rempart pour limiter les conséquences de la pénibilité de nombreux travaux.

    Tiens, encore un exemple de la politique de régression sociale que mène notre actuel gouvernement.

  • et les 255M€ par pays de l'ONU perdus dans les paradis fiscaux???
    c'est gaucho de dire que c'est notre pognon et que donc on peut financer par le capital???
    ca et le reste
    quelle pietre vision de notre avenir
    une autre facon de dire y'a pas le choix aux jeunes générations qui pourtant bien savent que les solutions existent tant en terme écologique que financier
    il s'agit ni plus ni moins de négationisme de la part de nos vieux et de nos élites corrompus par la consommation à outrance

  • Je ne lis jamais une autre approche :
    le remboursement de la différence entre le montant des prestations cotisées et celui des prestrations perçues. Celle-ci se produisant au décès, dans la limite du patrimoine de l'intéressé, et son calcul étant effectué entre le moment de la mort physique et celui de la mort civile.

    L'analyse du problème des retraites s'appuie sur l'amalgame entre deux entités distinctes : retraités et population passive (non productive).
    Or entre ces deux groupes, la relation d'identité qu'on établit est purement légale, c'est un choix legislatif ; nullement une réalité de terrain, puisque le patrimoine du retraité est aussi un capital productif, simplement il est immobilisé.

    Le principe que je demande à voir analyser est la récupération (voire la régularisation) par la Société du trop-perçu par un retraité comparé au montant de ces apports au cours de sa vie.

    Pour cela, il est possible d'attribuer à l'État un droit de préemption prioritaire sur l'héritage des personnes dont le bilan social est négatif du point de vue de la société.

    Une autre solution (alternative ou supplémentaire) est de comptabiliser le patrimoine du retraité comme une rente post-mortem concentrée sur une seule année fiscale, et imposée en conséquence à l'impôt sur le revenu. En pratique, on considère que pendant le laps administratif, entre entre la mort physique et la mort civile, le sujet passible de l'impôt réintègre la classe des "actifs", avec des revenus équivalents au montant de son patrimoine.

    Cela ne peut pas être considéré exactement comme un impôt sur la succession, parce qu'il s'agit bien pour l'État de réequilibrer la balance entre le devoir d'assistance à la personne, et le patrimoine constitué par le sujet imposable. En revanche, il est vrai que cette approche permettra aussi d'introduire d'autres paramètres correctifs, variable : en fonction du déficit de la sécu, financement d'emprunts obligatoires, etc. Le retraité post-mortem devenant ainsi la citoyen idéal au service du bien public. Juste retour des choses ?


    Moralement, ce que je décris est même une exigence de comptabilité, car si les pensions versées répondent à un choix de société, elles n'ont pas vocation à être inscrites au patrimoine privé du retraité et encore moins de celui de ses héritiers.

    Raisonner autrement équivaut à légaliser la spoliation de la Societé par les classes passives. La différence est ténue, entre la perception de pensions que l'on considère privatives, et l'arnaque de ces héritiers qui ne communiquent pas le décès de leur parent décédé, afin de percevoir la pension correspondante...

    Ouí à la solidarité des vivants. Non à la confiscation des biens publics au nom des morts.

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