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Commencer un livre par le milieu ?

Souvent, quand j'envisage l'achat d'un livre, ou simplement sa lecture, je jette d'abord un oeil au début, puis, très rapidement, je vais chercher une page quelque part au milieu du livre et je lis un extrait.

Le problème, c'est quand le passage m'accroche : je ne puis m'empêcher de poursuivre sur ma lancée...

Cela m'est arrivé récemment avec la Duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac, et cela m'a réservé une surprise. J'ai commencé la lecture de l'ouvrage un peu avant que Montriveau décide d'ignorer la duchesse à la fois par dépit et par amour. Balzac boucle son récit en accéléré, relatant comment Montriveau recrute un équipage pour tenter de revoir la duchesse, réfugiée dans un couvent carmélite quasiment inaccessible en Espagne. Je n'aime pas ces fins d'histoire qui tombent comme un cheveu sur la bonne soupe d'une trame bien filée et bien menée. Seulement voilà, j'ai fait ce que je ne fais pas toujours : j'ai repris le livre depuis le début et ai découvert que la fin figure au début, mais relatée d'un autre point de vue. Et elle occupe tout un chapitre, avant d'introduire, dans le chapitre suivant, non l'histoire, mais toute une réflexion sur l'aristocratie et son déclin, en ce premier tiers de XIXème siècle.

On y voit d'ailleurs Balzac déplorer la dégénérescence d'une aristocratie incapable d'être ce que son nom même signifie, c'est à dire le pouvoir des meilleurs. Parce que les aristocrates ne sont plus les meilleurs, conclut Balzac, ils ne sont plus capables de tenir entre leurs mains les rênes du pouvoir.

En choisissant cette approche (assez risquée avec Balzac, en raison de la diversité de ses personnages et de la complexité et des intrigues et des relations qu'ils entretiennent entre eux), j'ai finalement eu une perspective très différente du livre, de son histoire et de son dénouement.

Parfois, je fais pire : je commence un livre par la fin. Je suis sûr qu'il existe des ouvrages où la fin du récit se déroule en plein milieu du livre. Que le déroulement des faits coïncident ou non avec celui du livre, finalement, le choix de débuter par la première page ou non est quelque chose de très arbitraire.

Livrons-nous à une petite comparaison : en latin, l'ordre des mots n'est pas le même qu'en français. Cela ne gêne pas plus que cela les Romains de placer un complément d'objet direct en tête de phrase, de le faire suivre du sujet, puis de placer quelques circonstances et d'ajouter le verbe. En poésie latine, ils font même pire en séparant par exemple un nom et son adjectif épithète et en intercalant au beau milieu un groupe de mots, qui peut être le COD, le verbe, le sujet de la phrase, bref, tout ce que l'on voudra.

Et pourtant, les phrases des Romains ont bien un sens, et surtout, les idées et les notions leur viennent à l'esprit dans l'ordre dans lesquels ils énoncent chaque mot. L'apparent galimatias que forme l'ensemble pour qui tente de traduire la pensée du Romain antique faisait pourtant bien sens pour lui. 

Pourquoi cette comparaison ? Eh bien parce que je tends à penser qu'il en va à peu près autant des livres. Toute lecture est une interprétation (tiens, je fais mon constructiviste, moi, pour une fois) et on arrive aussi bien à comprendre un livre en traduisant sa pensée qu'en la suivant (comme la traduction d'un texte latin, en somme). Rien n'empêche donc de le commencer par son milieu, sa fin, ou n'importe quel autre choix.

Oulah, j'ai les neurones qui ont tourné, et du coup, les oreilles qui fument, moi. Voilà un sujet qui mérite bien chaîne et tag. On ne va tout de même pas donner du caviar à des cochons : il faut au moins des blogues littéraires pour répondre à un défi de cette nature. Hé hé, j'en connais tout de même quelques uns :-)

On m'a dit que Gaël est écrivain. Il doit certainement avoir un avis sur le sujet, dans ces conditions. Ferocias qui suit l'actualité des peuples du soleil, y compris l'actualité littéraire, doit bien pouvoir donner aussi un avis (enfin...quand il aura fini de déchiffrer les Codex aztèques, ce qui devrait bien lui prendre un soleil supplémentaire au moins...).

Thierry qui fait oeuvre d'écrivain depuis quelque temps est très certainement qualifié pour exprimer le sien aussi. AsTeR, de Sulfure et contre-sulfure (y'a culture dans le titre de son blog) qui réduit la religion à une histoire de théière ou non, pourra bien également considérer ma question.

Reste enfin l'inénarrable Didier Goux qui vient faire de temps à autre un tour par ici, nourrit les chardonnerets, mais envisage de s'en faire un parka et conchie Fellini plus que tout ou presque...Celui-là, qui croule sous les livres pas finis, va bien avoir une petite idée aussi sur la question...

Goddam, en fait, j'ai fait le tour des blogues littéraires que je connaissais*. Honteux, non, pour quelqu'un qui se pique de temps à autre de littérature... Si, je connais Stalker aussi, mais c'est généralement de trop haut niveau pour moi : il cite et analyse chez lui toute une série d'auteurs aux noms  barbares (ou civilisés, qui sait !) que je ne connais ni d'Éve ni d'Adam, à quelques rares exceptions près.

Ah, j'oubliais la question : alors, commencer un livre par le milieu, hérésie ou non ? :-)

* je connais tout de même la République des livres, d'Assouline, même s'il m'assomme deux fois sur trois quand j'en lis un billet...

Commentaires

  • Votre billet me fait furieusement penser au livre "Un juif nommé Jésus" de Marie Vidal.

    Le livre éclaire la lecture des évangiles en utilisant les techniques de lecture traditionelle des religieux juifs.

    La lecture par la fin d'un livre y est tout à fait possible car pour eux l'important est au milieu ;)

  • j'ai l'habitude, le soir, avant de m'endormir de prendre un bouquin au pif et de l'ouvrir au pif pour lire un passage ...

    bon ...je sais que ce n'est pas le sujet du billet mais tu aurais aussi pu dire que Balzac est terriblement d'actualité ... purée ... on est repartis deux siècles en arrière !

  • @Olivier
    Tiens, je ne savais pas ça, intéressant.
    @Mirabelle
    Oui, à plus d'un égard. Tiens, tu pourrais participer à la chaîne, non ?

  • oui, si tu veux ... jm'en va réfléchir :) !

  • Répondu!
    http://lespeuplesdusoleil.hautetfort.com/archive/2010/12/19/commencer-un-livre-par-le-milieu-est-ce-une-heresie.html

  • Tiens au fait, tu as été tagué chez moi ;)
    http://lespeuplesdusoleil.hautetfort.com/archive/2010/12/18/chaine-commande-de-derniere-minute-au-pere-noel.html

  • À mon sens, prendre un livre et l'ouvrir n'importe où ne peut s'envisager qu'avec un qui a déjà été lu.

    Sinon, je vous signale une curiosité, de ce point de vue (il en est peut-être d'autres du même genre, je n'en sais rien) : le roman de Julio Cortàzar qui s'intitule "Marelle" (1963). En avant-propos, l'auteur explique que son roman peut se lire de deux façons :

    - Soit pour lisez les chapitres dans l'ordre et, dans ce cas, vous vous arrêtez au chapitre 56 ;

    - Soit vous lisez tous les chapitres, mais dans l'ordre indiqué juste après : 73 - 1 - 2 - 116 - 3 - 84, etc.

    Voilà pour ma petite contribution.

  • Allez, je me lance !

    Prenons d'abord l'analogie avec la syntaxe latine. Il est vrai qu'elle est beaucoup moins contraignante que la nôtre. C'est dire que, d'une certaine façon, elle offre plus de libertés. Mais pour autant, il ne faut pas oublier que l'ordre choisi par le locuteur ou l'écrivain est un ordre voulu, destiné à produire un effet (réussi ou pas, c'est une autre question). Toute énonciation littéraire suppose une intention.

    Prenons par exemple la citation de Virgile : "O fortunatos nimium, sua si bona norint, agricolas". Le "agricolas" arrive en dernier, comme la révélation de la petite énigme que constitue le début de la phrase. Il appuie l'intention et marque la phrase en la concluant. L'ordre n'est pas innocent. Idem avec, par exemple, la formule "Ne, sutor, supra crepidam". Si on place "Sutor" en premier, on a une simple interpellation. Mais en le plaçant juste après le "Ne", on a à la fois une interpellation et une explicitation. L'équivalent français serait dans le premier cas "Cordonnier, ne t'autorise pas à..." et dans le second "Ne t'autorise pas, toi qui n'es que cordonnier, à..." La différence, tant littéraire que sémantique, n'est pas mince ; et pourtant elle ne tient qu'à l'ordre des mots.

    Il me semble qu'un livre (enfin, disons un roman écrit par un véritable auteur) suit la même logique. Sa construction obéit à une intention, tout comme le choix des phrases et celui des mots dans la phrase. C'est ce qu'on appelle le style. Je me souviens d'une nouvelle de science-fiction des années 60 (peut-être bien de Pierre Boulle) où un programmeur faisait écrire par un ordinateur le monologue d'Hamlet en lui impulsant l'équivalent électronique d'émotions et d'états d'âme. Le résultat était fidèle à l'original, à un mot près : l'ordinateur produisait "a heap of troubles" là où Shakespeare a écrit "a sea of troubles". Et l'auteur de disserter sur ce qui fait le style : un choix particulier et parfois arbitraire de mot.

    Tout ça pour dire qu'en faisant fi de l'ordre narratif voulu par l'auteur (exception faite des "acrobaties" comme celle de Cortazar), on risque de passer à côté de l'intention de l'auteur. Et donc en somme de lire un autre livre que celui qu'il aura écrit.

    Ce ne serait du reste pas bien grave. Malraux affirmait que "au delà de trois cents exemplaires vendus, tout livre est un malentendu" ; c'est-à-dire qu'au fond chacun se fait son propre livre à la lecture d'un livre, comme peut-être d'ailleurs son propre film ou sa propre pièce de théâtre.

    Pour ma part, je considère que lire, au vrai sens du terme, consiste à reconstruire dans son propre esprit ce qui a présidé à la genèse de l'œuvre. Pas volontairement, en analysant et en disséquant, mais par un mécanisme intellectuel et psychologique que je serais bien en peine d'expliquer mais que j'ai expérimenté à de nombreuses reprises.

    Pour essayer de me faire comprendre, je vais prendre un exemple dans un autre domaine : la peinture.

    Il existe un tableau de Bruegel l'Ancien intitulé "Paysage avec chute d'Icare". Le tableau représente au premier plan un paysan labourant son champ. Derrière lui, la mer, un bateau et, tout à côté du bateau, dépassant d'une gerbe d'écume, le bras ou le pied d'Icare qui vient de s'abîmer dans les flots.

    Le spectateur qui regarde ce tableau n'aperçoit pas d'abord Icare. Il voit le personnage principal, le décor ; mais averti par le titre il cherche Icare, finit par le trouver et se rapproche alors pour le regarder de plus près. Ce faisant, et sans en avoir conscience, le spectateur reconstitue la trajectoire d'Icare : il "survole" le décor puis identifie un point particulier et "plonge" vers ce point, se confondant ainsi avec le héros de la scène. En fait, Bruegel ne nous fait pas voir Icare, mais vivre la chute d'Icare.

    Et, à mon sens, on n'a pas vraiment "vu" le tableau tant que l'on a pas , non seulement revécu la chute d'Icare, mais pris conscience de ce que Bruegel nous a fait revivre cette chute.

    Pour moi, lire "vraiment" un roman, c'est un peu la même chose. En le lisant, on se prête au jeu voulu et pensé par l'auteur (comme devant le tableau on survole puis on plonge), et en même temps on prend conscience à la fois de ce mécanisme, de l'intention qui y a présidé et de l'état d'esprit (voire, de l'état de conscience) qui l'a généré.

    Ce qui suppose évidemment de "jouer le jeu" en suivant le balisage voulu par l'auteur. Donc, de commencer plutôt par le début.

  • @Ch.Romain
    Très intéressant point de vue. Mais qui peut savoir ce que l'auteur a voulu, d'autant que la conception de son oeuvre ne suit pas nécessairement le cheminement de sa rédaction. Nous n'en sommes réduits, finalement, qu'à ne pouvoir s'appuyer sur des indices plus ou moins facilement interprétables. Bel exemple, votre citation latine. En ce qui concerne le tableau de Bruegel que vous citez, on pourrait aussi cibler Icare, lever les yeux, et considérer de bas en haut la chute, et non de haut en bas...

  • @Ch.Romain
    Tiens, je me suis fait avoir :-)
    http://www.ac-grenoble.fr/lycee/diois/Latin/IMG/jpg_Bruegel_l_ancien_-_La_chute_d_Icare.jpg
    J'ai cherché Icare, et j'ai fait exactement ce que vous décrivez...

  • Qui a donné son titre au tableau?

  • 1) "Qui peut savoir ce que l'auteur a voulu...". Dans bon nombre de cas, j'ai pu discuter avec des auteurs de leur œuvre. Et ainsi valider ce que j'avais cru sentir. Parfois même j'ai eu droit à "C'est parfaitement exact, et vous êtes le premier qui m'en parle" ou "le premier à le remarquer", ce qui fait toujours extrêmement plaisir.

    2) Pour le tableau : non. Allez le voir (il y en a une reproduction sur Wikipédia) et vous constaterez que Icare est "bien caché" et ne saute pas aux yeux. Faites l'expérience vous-même... ;-)

  • Oups, pardon : j'ai écrit mon dernier commentaire avant l'apparition des deux qui le précèdent. Donc, pour Icare, vous avez pu vérifier par vous-même.

    Concernant l'ordre de la rédaction par rapport à celui de la conception. C'est vrai, mais justement l'auteur finit par la rédaction qui lui paraît (à tort ou à raison) le mieux servir son propos. Il y a l'intention, la conception et l'arrangement final. Ce qui compte finalement, ce sont l'ordre et la rédaction qu'il a élus comme les plus efficaces, les plus aptes à servir son intention.

  • @Ch.Romain
    Expérience faite. Votre commentaire a croisé le mien.
    Pour les auteurs vivants, je veux bien vous croire, mais pour les auteurs disparus ?
    @Martine
    Bonne question.

  • Pour les auteurs disparus, il y a plus ou moins une question de cohérence interne. Là encore, je prends un exemple.

    Si on demande ce que raconte "Madame Bovary", on s'entendra sans doute répondre que c'est l'histoire d'une femme de la petite bourgeoisie normande de la fin du XIXeme siècle, à laquelle des lectures trop romanesques ont tourné la tête au point qu'elle confond plus ou moins rêve et réalité et finit par en mourir. OK. Mais siEmma Bovary est l'héroïne du roman, pourquoi Flaubert a-t-il jugé indispensable de commencer par nous raconter l'adolescence puis la vie adulte du futur mari de son héroïne ? En quoi ce premier chapitre est-il indispensable au récit ? J'écris "indispensable", car on sait que Flaubert a écrit et réécrit ce premier roman pendant près de cinq ans pour arriver à ce qu'il considérait comme l'expression la plus parfaite de son intention.

    Si on se demande à quoi sert ce premier chapitre, si on le trouve superflu, on n'a sans doute pas vraiment "lu" le roman de Flaubert.

  • Si c'est un dictionnaire, c'est possible...

  • @L' hérétique,
    N'est-ce pas?
    Sans le titre, "Icare" n'est point visible ou identifiable comme tel (un plongeur^^^) , quand à la trajectoire de sa chute ou ascension hors tableau.(Il ne peut etre tombé du bateau)" Icare" si bien de lui dont il s'agit, figure omme un cheveu dans la soupe qui ne perturbe en rien l'harmonie de la narration.
    Le pécheur ne semble guère etre ému, pourtant aux premières loges. :o))

  • C'est passionnant cet échange entre vous deux, Christian et L'hérétique !

    Concernant ce commentaire :
    ""Parfois même j'ai eu droit à "C'est parfaitement exact, et vous êtes le premier qui m'en parle" ou "le premier à le remarquer", ce qui fait toujours extrêmement plaisir.""
    Il m'est arrivé récemment de m'entendre dire la même chose après une pièce de théâtre par l'auteur. Une jeune femme qui mettait des propos dans la bouche de son héroïne, qui moi m'évoquaient une situation vers laquelle elle devait forcément aboutir. Effectivement elle avait d'abord prévu ce scénario mais ne l'avait finalement pas mis... Apparement j'étais la seule à le lui avoir dit.
    Intellectuellement, c'est vraiment la meilleure des récompenses. ;-)

  • @ Françoise

    Eh ben voilà ! C'est exactement ça.

  • @L' hérétique,
    L'auriez-vous ouvert là ;):

    "- Mais, ma chère tante, je ne veux rien réparer. Je désire que tout Paris
    sache ou dise que j'étais ce matin chez monsieur de Montriveau. Détruire
    cette croyance, quelque fausse qu'elle soit, est me nuire étrangement.
    - Ma fille, vous voulez donc vous perdre, et affliger votre famille ?
    - Mon père, ma famille, en me sacrifiant à des intérêts, m'a, sans le
    vouloir, condamnée à d'irréparables malheurs. Vous pouvez me blâmer
    d'y chercher des adoucissements, mais certes vous me plaindrez.
    - Donnez-vous donc mille peines pour établir convenablement des
    filles ! dit en murmurant monsieur de Navarreins au vidame.
    - Chère petite, dit la princesse en secouant les grains de tabac tombés
    sur sa robe, soyez heureuse si vous pouvez ; il ne s'agit pas de troubler
    votre bonheur, mais de l'accorder avec les usages. Nous savons tous, ici,
    que le mariage est une défectueuse institution tempérée par l'amour.
    Mais est-il besoin, en prenant un amant, de faire son lit sur le Carrousel ?
    Voyons, ayez un peu de raison, écoutez nous.
    - J'écoute.
    - Madame la duchesse, dit le duc de Grandlieu, si les oncles étaient
    obligés de garder leurs nièces, ils auraient un état dans le monde ; la société
    leur devrait des honneurs, des récompenses, des traitements
    comme elle en donne aux gens du Roi. Aussi ne suis-je pas venu pour
    vous parler de mon neveu, mais de vos intérêts. Calculons un peu. Si
    vous tenez à faire un éclat, je connais le sire, je ne l'aime guère. Langeais
    est assez avare, personnel en diable ; il se séparera de vous, gardera votre
    fortune, vous laissera pauvre, et conséquemment sans considération. Les
    cent mille livres de rente que vous avez héritées dernièrement de votre
    grand'tante maternelle payeront les plaisirs de ses maîtresses, et vous serez
    liée, garrottée par les lois, obligée de dire amen à ces arrangementslà.
    Que monsieur de Montriveau vous quitte ! Mon Dieu, chère nièce, ne
    nous colérons point, un homme ne vous abandonnera pas jeune et belle ;
    cependant nous avons vu tant de jolies femmes délaissées, même parmi
    les princesses, que vous me permettrez une supposition presque impossible,
    je veux le croire ; alors que deviendrez-vous sans mari ? Ménagez
    donc le vôtre au même titre que vous soignez votre beauté, qui est après
    tout le parachute des femmes, aussi bien qu'un mari. Je vous fais toujours
    heureuse et aimée ; je ne tiens compte d'aucun événement malheureux.
    Cela étant, par bonheur ou par malheur vous aurez des enfants ?
    Qu'en ferez-vous ? Des Montriveau ? - Hé ! bien, ils ne succèderont point
    à toute la fortune de leur père. Vous voudrez leur donner toute la vôtre
    et lui toute la sienne. Mon Dieu, rien n'est plus naturel. Vous trouverez
    les lois contre vous. Combien avons-nous vu de procès faits par les (...)"

    Un de vos meilleurs billets, savez-vous?

  • Finalement, e-b 'hachement mieux^^^N'est-ce pas? ;o))

  • ça y est, répondu tardivement à ton tag ... désolée ...

  • Yep...Très/trop tardivement^^^.
    Com d'hab, koaaaa...

  • Je viens de te répondre cher ami. Et je précise que je ne réduis pas la religion à une histoire de théière, j'en réduis ses arguments à une histoire de théière. Histoire qui n'est même pas mon histoire, mais celle de Bertrand Russel. J'apprécie le lien cependant !

  • @AsTeR
    Super, merci, je m'empresse d'aller lire ta réponse chez toi !

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