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Huit bébés tués, c'est de la folie !

Huit bébés assassinés à la naissance à Vilers le Tertre. Quelle horreur ! Quand j'apprends par la presse ce genre de nouvelles, j'ai l'impression d'encaisser un 35 tonnes dans la face.

Terrible aussi pour les deux filles aînées de la coupable des meurtres. Il s'agit d'une aide-soignante, mère de deux grandes filles de 20 ans. Comment pour elles, ne pas désormais devoir affronter la lancinante interrogation du "pourquoi pas nous " ? Sa forte corpulence lui a permis de dissimuler ses grossesses, jusqu'à son mari, charpentier et conseiller municipal, qui ne s'est rendu compte de rien.

J'ai écouté ce qu'en dit le psychiatre Roland Coutanceau sur France-info, et mon intuition personnelle m'amène à ressentir quelque chose d'assez similaire à son analyse.

La grossesse n'est pas seulement un phénomène physique. C'est également un processus psychique et psychologique. Le foetus, l'enfant à naître, grandit dans l'esprit en même temps qu'il se développe dans le corps. Cette femme, comme d'autres, hélas, avant elle, a vécu une grossesse physique, à l'évidence, mais pas de grossesse mentale avec les huit enfants qu'elle a tués.

C'est la distorsion entre les deux grossesses qui serait susceptible d'avoir provoqué un choc psychologique fort chez cette femme. Faute d'admettre la réalité mentale de ces enfants, elle les tués. Elle les a tués physiquement parce qu'elle les avait déjà tués mentalement.

Je cite souvent Maria Montessori pour sa vision extraordinaire de l'enfant, embryon spirituel qui se développe suivant le plan secret et miraculeux de sa propre nature. L'absence totale de conscience de la présence de cet embryon-là, voilà qui explique, hélas, l'absence de sentiments et de barrières de la meurtrière.

Pour prendre conscience de ses actes, il va lui falloir retracer les chemins complets de ces huit vies. La condamnation judiciaire est probablement la première étape, fût-elle pour elle la prison à vie.

Commentaires

  • Je dois être devenu insensible car moi je n'y vois rien qu'un fait divers monté en épingle par des journalistes trop heureux d'avoir sous la main du sensationnel à pas cher. Ce genre d'information n'a pour moi pas sa place à la une d'un journal sérieux.

    Et de nos jours ce sont trop souvent les faits divers qui font la une, quand les sujets importants (et ils sont nombreux et variés) sont relégués au second plan, quand ils ne sont pas censurés, voir pire carrément ignorés.

    Pour revenir sur ce cas et ce que tu en dis, il me semble que selon ta logique de l'enfantement physique et psychique, ces enfants n'en étant pas pour l'unique personne qui les ai connu et qui ai donc pu les penser, ils n'ont pas eu l'occasion d'être des individus. Elle ne peux donc pas les avoir tué mentalement puisque ni elle ni personne ne les a jamais créé mentalement.

    Encore une fois tout cela selon ta logique.

    Probablement qu'il y a dans tout ça quelque chose de monstrueux. Mais je le devine plutôt dans les tréfonds de l'âme. Et de ça, que savons nous ?

  • Pitié pour celles qui pleurent de ne pouvoir être mère ... bordel ... abandonnez les vos gosses ! leur faite pas la peau !
    merci !

  • Là, une femme nie être mère jusqu'à l'horreur totale....tandis qu'ici, d'autres femmes pleurent de ne pouvoir enfanter.

    Trop d'injustices dans ce monde, trop :((

    J'implore pitié pour ces enfants qui n'ont rien demandé, sauf de vivre.

  • Salut Raphaël,

    Je ne suis pas d'accord avec toi. Ce qui touche l'humain peut intéresser le journalisme : pourquoi serait-il exclusivement économique et social ?
    En ce qui concerne la grossesse mentale, elle est concomitante de la grossesse physique, à mon sens.

    @Mirabelle et Verso
    Hélas...

  • Ah, oui je comprends.

    C'est vrai que je ne suis pas bien sensibilisé aux problèmes de stérilité (très peu de cas dans mon entourage, ou alors je ne suis pas au courant).

  • Oups, je répondait à Mirabelle et Verso.

    @ l'hérétique :
    Evidemment que ce qui touche à l'humain peut intéresser le journalisme. Mais pour moi mettre en une un sujet traité comme ça (je devrais dire "pas traité", en fait) ce n'est vraiment pas sérieux.

    C'est un sujet qui mériterait enquête, décryptage, un peu de réflexion, bref un travail de fond. Au minimum puisqu'ils sont si friands de ce genre de sujets, ils pourraient faire une étude comparative. Ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'ils nous en annonçaient avec tambours et trompettes. Souvent, ça a même donné lieu à des émissions spéciales où le journaliste fait parler des spécialistes ou assimilés. Et j'ai souvent trouvé ça intéressant.

    Mais là, pour moi, c'est peu comme si on nous annonçait un attentat sanglant, qu'on nous décrivait avec force images les atrocités par le menu, mais sans jamais nous dire où la scène à eu lieu, ni vraiment quand.

    Juste de la brutalité nue.
    Et là on rejoint la pornographie.
    Or pornographie et journalisme ne font pas bon ménage. Dans ce mélange, tout ce qu'il y a dire est trop vite dit et tiens uniquement au voyeurisme le plus élémentaire: le sexe, la mort.

  • Ah bin voilà, "Partageons mon avis" viens de dire tout ce que je pensais et de le dire très bien.

    Allez donc le lire:
    http://jegpol.blogspot.com/2010/07/ole-les-huit-bebes.html

  • Tes papiers en ce moment deviennent, comment dirais-je, un peu chiant à lire !

  • C'est con, à quelques semaines près, c'était légal et même tout le monde aurait applaudi.
    Faudrait étendre l'IVG jusqu'à la naissance...
    Mais faudrait aussi trouver d'autres trucs à dire pour les journalistes : des jeux, du sang, du sexe, du fric, quoi ! Le journal, comme la nature, a horreur du vide...

    quoique...

  • Ah ! Raphaël a eu la gentillesse de mettre un lien vers mon billet... Mon opinion est déjà connue.

    Je voulais juste répondre à Verso, ci-dessus qui dit : "J'implore pitié pour ces enfants qui n'ont rien demandé, sauf de vivre."

    Non. Ces crimes sont affreux, on est d'accord (sans doute que sur ça) mais on ne peut pas dire que ces enfants ont demandé quelque chose...

  • @jp
    tiens, je t'ai mis en lien dans un article sur la santé. T'as pas réagi...

  • @Scop
    Hum. Le rapprochement est tendancieux, même si j'avoue y avoir pensé.
    @Nicolas
    J'ai vu ce que tu as écrit.

  • @Hérétique
    Quel lien ?
    Facebook ?

  • Ce fait divers sans précédent connu (dans le nombre de crimes) est intrigant sur d'autres points : il ne s'agit ni de déni de grossesse, selon les affirmations même de l'inculpée, ni de psychose post-partum. Il est donc important de se pencher sur ce cas, afin d'en tirer des enseignements, et quoi qu'en pensent certains, César agit très bien en nous amenant à la réflexion sur ce fait divers.

    Il est assez terrible de voir que de nos jours, (du moins je crois que c'est encore le cas à l'heure actuelle)aucun psy n'est rattaché aux maternités en France pour le dernier cas, ce qui se fait depuis des décennies en Allemagne, par exemple.
    Mais allez dire ce genre de choses aux services de maternité en France et vous aurez l'impression d'arriver comme un consquitadore avec un miroir qui étonne les peuples qui n'ont jamais vu cela, pour reprendre une image que j'ai entendu dans le discours d'une psy autrefois.

    Bon en Belgique, guère mieux, quand j'ai expliqué à mon gynéco que ma soeur en avait souffert, ainsi que mon arrière-grand-mère, il m'a répondu qu'il ne connaissait pas ce problème, et que ce n'était pas parce que ma voisine se cassait la jambe que j'allais me casser la mienne. Sauf que, selon les statistiques, j'avais 4 fois plus de "chance" de connaître la PPP qu'une femme dont la famille n'en a jamais souffert.

    Cela vous marque quand vous avez 15 ans et que vous devez physiquement être là enfin d'empêcher votre soeur de tuer votre neveu... Et la pauvre n'était pas du tout responsable, mais elle était devenue absolument incohérente. Relais qotidien pendant plusieurs mois entre 3 personnes, ma mère, moi-même, mon beau-frère, jonglant avec nos obligations (travail,foyer,école) afin de se relayer pour ne jamais la laisser seule une seconde car elle croyait que son fils était le diable et qu'il fallait le tuer. Le jour où il y a eu très peu de battement, l'enfant était dans le four, gaz ouvert... Je vous rassure, il va très bien maintenant, et est depuis père de famille, sans problèmes, d'après les échos que j'en ai.

    Oui, il faut se servir des médias pour faire connaître cela afin que l'on fasse enfin quelque chose (longtemps après l'histoire de ma soeur, il y a eu un seul centre ouvert en France afin d'accueillir mère et enfant, je l'avais vu dans un reportage), pourrait-on me tenir au courant de ce qui se pratique à ce sujet aujourd'hui en France ? Et non, ce n'est pas un article chiant de César, c'est un article très utile au contraire.

  • *conquistador pardon ça nous ramène à un précédent billet...

  • Une étude vient de paraître à ce sujet :
    http://www.elserevue.fr/2010/07/maltraitance-une-pathologie-largement-sous-estimee-en-france/

  • @ Luciolebrune :

    C'est très intéressant. Merci pour ce commentaire.

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