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Capitalism Love Story, marrant et plutôt pédagogique

J'ai été à deux reprises invité à me rendre aux avant-premières de projection du film Capitalism Love Story. Pas de chance, j'en ai été à chaque fois empêché par cas de force majeure (la première fois, j'ai cru avoir la grippe A, et je me voyais bien refiler le virus h1n1 à tous les autres blogueurs qui étaient là par charité pour leur lecteurs, mais je me suis abstenu).

Du coup, j'ai du me contenter de quelques extraits : je ne sais pas s'ils sont symptomatiques, mais ils m'ont bien fait rigoler et donner l'envie d'aller voir le film avec les gens du commun, en payant ma place, comme tout le monde :-)

Sur ce qu'est le capitalisme, c'est plutôt une grosse farce genre satire avec quelques piques assez justes, mais sur les subprimes, en revanche, c'est tout à fait pédagogique et véridique. On a fait croire, en effet, à chaque américain endetté pour sa propriété, qu'il était assis sur de l'or. L'or d'une banque, comme si chacun avait la sienne. Et cette banque, c'était leur maison. Ils pouvaient emprunter, ils étaient riches à millions, ou presque. Mais quand la banque a sauté, ils se sont retrouvés ruinés, sans rien, si ce n'est leurs yeux pour pleurer.

Cela dit, ce sont les mêmes Américains qui font actuellement du blocage pour imposer des normes prudentielles plus strictes, et, ce, après avoir élu une administration démocrate. Le film verse donc dans une certaine facilité. Les Américains disposent d'un droit de vote : qu'ils s'en servent, et surtout, qu'ils ne s'étonnent pas des catastrophes qu'engendrent les licences qu'ils autorisent à leur finance.

Michael Moore est vraiment hilarant : je ne crois pas ca gars très bon économiste, mais il a le sens de la formule et il percute. Sorte d'Aristophane moderne en version progressiste, il aura probablement le don de dérider le spectateur pour la durée de son film.

Personnellement, je me programme une séance d'ici deux semaines au plus.

Commentaires

  • Le problème de ce film (et Moore en convient lui-même) c'est qu'il fait l'amalgame idiot
    capitalisme = corporatisme

    Ensuite, tout découle de cette bavouserie de base. Ca discrédite pas mal le discours (et en tant qu'économiste, pour les autres, Moore est une buse, mais pour lui-même, sa fortune ne se porte pas trop mal, ce qui veut dire que le capitalisme, finalement, c'est pas si mal que ça).

  • @ h16
    Oui son discours sur le capitalisme est caricatural. En revanche, sur le mécanisme de l'endettement et les subprimes, ce n'est même pas de la caricature : c'est exactement comme cela que ça s'est passé...

  • "Dieu rit des gens qui maudissent les effets dont ils cherissent les causes"

  • Hmmmh concernant les subprimes, non, c'est plus subtil. La partie "hypothèques" voire "hippopothèques" pour certains est exact, mais ce qui a déclenché la crise c'est l'absence de maîtrise de la titrisation relativement compliquée des prêts correspondants qui a suivie (placement en AAA de ces prêts notamment). J'avais eu l'occasion de voir une vidéo fort bien expliquée qui montrait le mécanisme, et la partie "subprime" n'était que la mèche du pétard, en quelque sorte.

    D'autant que les ARM et autres montages (primes notamment) arrivent au reset actuellement. A côté, les subprimes sont plus modestes.

    Ça promet :)

  • « Le Figaro : Quel est aujourd'hui le niveau des pertes non reconnues des banques ?

    Dominique Strauss-Kahn : Il reste d'importantes pertes non dévoilées : 50 % sont peut-être encore cachées dans les bilans. La proportion est plus forte en Europe qu'aux États-Unis. Je le redis : l'histoire des crises bancaires, notamment au Japon, démontre qu'il n'y aura pas de croissance vive et saine sans un nettoyage complet du bilan des banques. »

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2009/11/24/04016-20091124ARTFIG00576-strauss-kahn-il-faut-revoir-notre-modele-de-croissance-.php

    Combien de centaines de milliards d’actifs pourris les banques possèdent-elles encore aujourd’hui ?

    Qui croit encore à la sincérité des bilans bancaires qui nous sont présentés tous les six mois ?

    Qui croit encore à la propagande que nous répètent les banquiers à propos de " la solidité des banques françaises " ?

    Qui croit encore à la vérité des comptes concernant les banques ?

    On ne doit plus dire : " Menteur comme un arracheur de dents ".

    On doit dire : " Menteur comme un banquier ".

  • Merci à BA du dernier lien : voilà enfin quelqu'un qui a compris, comme Vincent15, le maniement des symboles ;-)

    "Les dettes publiques atteignent des niveaux inquiétants. Peut-on les laisser dériver ?

    Nous étions face à un incendie. Le FMI a été le premier à sonner le tocsin. On a sorti les grosses lances à incendie la coopération monétaire, bancaire et budgétaire. On a ainsi évité une crise comme celle de 1929 et on a éteint le feu. Mais, maintenant, il y a de l'eau partout. Il faudra du temps pour l'éponger et revenir à des niveaux raisonnables. Mais il faudra le faire." DSK

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