Alors qu'à la veille du Sommet européen fin octobre à Bruxelles des noms circulent avec insistance dans les médias pour occuper la fonction de Président stable du Conseil européen, les démocrates et les libéraux (dont est membre le MoDem) ont demandé à ce que se tienne un débat parlementaire afin de mieux définir le rôle et les responsabilités de cette future Institution avant d'en déterminer le titulaire. La Conférence des présidents des groupes parlementaires a soutenu ce matin cette demande et ce débat aura lieu lors de la mini-session de Bruxelles les 11-12 novembre.
Le Traité de Lisbonne, qui attend toujours la signature du président tchèque, n'est pas explicite pour décrire les fonctions du futur Président de Conseil européen, ce qui donne une occasion au Parlement européen de donner son propre avis sur le sujet.
Le groupe ADLE estime également nécessaire un débat parlementaire sur la restructuration du collège des commissaires afin de tenir compte tant de la nomination du Haut représentant comme vice-Président de la Commission que des nouvelles responsabilités législatives et budgétaires du Parlement européen.
Commentaires
J'ai approuvé le projet constitutionnel de l'UE mais cette disposition me semblait vraiment discutable. La présidence stable ne risque-t-elle pas de porter atteinte au respect de la diversité linguistique dans l'UE ? Déjà qu'au sein de la Commission et des commissions parlementaires, le "globish" est devenu langue de travail et parfois la langue unique dans la rédaction de certains rapports d'étude...
Quant au Haut représentant, j'ai vu passer cette nouvelle qui m'a paru assez peu commentée :
http://www.europe1.fr/Info/Actualite-Internationale/Europe/Solana-Israel-est-membre-de-l-UE/%28gid%29/249909
Très bonne initiative du PE.
Quant à la Commission, elle est dans un état déplorable et on se demande à quoi elle ressemblera après 5 ans de Barroso de plus. Les Commissaires sont souvent des personnalités de second ordre. Ils ou elles se considèrent de plus en plus ouvertement comme des représentants des Etats membres.
à pierre: je n'aime pas ce terme de "globish", c'est assez franchouillard. En outre, contrairement à ce que vous dites, les institutions européennes dépenses une fortune pour traduire toutes les propositions législatives et les textes adoptés dans les 21 langues officielles et pour fournir une traduction simultanée dans un maximum de langues. Ca devient d'une lourdeur monstre.
Le respect du multilinguisme est essentiel dans le fonctionnement de l'Union et ne doit en aucun cas être considéré comme une charge insupportable. L'Objet de la construction européennes est de favoriser la compréhension mutuelle par-delà les différences => Cf. "Unis dans la diversité".
La traduction à certes un coût, mais je ne le trouve pas faramineux quand on le ramène au nombre d'habitants.
Voici un extrait d'un document en date du 23 septembre 2009 que j'ai trouvé.
La DG Interprétation en chiffres clefs
L e coût total de l’interprétation dans l’Union européenne était de € 0,46 par citoyen en 2008 et pourrait atteindre en 2010-2012 € 0,50 par citoyen et par an (€ 250 millions).
La traduction et l'interprétation pour toutes les institutions de l'Union européenne ont coûté un peu plus de € 2 par citoyen en 2008 : le prix d'un cappuccino.
La DG INTERPRETATION en chiffres:
550 interprètes permanents
300 à 400 interprètes indépendants par jour
3 000 interprètes indépendants accrédités
50 à 60 réunions par jour
11 000 réunions par an
158 000 journées-interprètes par an
Coût de fonctionnement total en 2008 : € 128 millions
Coût : € 0,26 par citoyen européen et par an
Source : http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=MEMO/09/408&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en
=> je me pose juste une question sur la différence de chiffres avancés dans cet article 0,46 € et plus bas 0,26 € ?
@ Pastel
Il y a 23 langues officielles dans l'Union :-)
@ pastel et Thierry P. :
Loin de moi l'idée de remettre en cause les frais de traduction et d'interprétation de l'Union européenne ! Leur coût reste relativement marginal par rapport au service irremplaçable de rendre accessible les débats et la législation dans CHACUNE des 23 langues officielles de l'Union. Mais ce grand principe est souvent mis à mal. Quand vous vous intéressez à un sujet précis, vous constatez que les travaux des parlementaires sont rarement accessibles dans toutes les langues, quand ils ne sont pas exclusivement diffusés en anglais... L'Union ne doit rien lâcher sur sa diversité linguistique et il faudra être d'autant plus vigilant que désormais, la diversité linguistique sera de fait beaucoup plus réduite au sein de la Présidence du Conseil européen.
à Thierry P.: Ces statistiques exprimées en cents par citoyen ne veulent rien dire! Le budget européen dans sans ensemble devient risible si l'on exprime de cette façon.
Oui, je trouve que l'exigence d'une traduction en 23 ( :-(( ) langues officielles pour tout texte ou toute réunion est excessive et d'ailleurs pas tenable. Raison pour laquelle beaucoup de réunions sont traduites en un nombre limité de langues officielles. Et c'est très bien comme ça.
@ Pastel
=> sur les statistiques, ça donne un ordre de grandeur.
=> sur ce que tu exprimes par ailleurs, tu sais que tu es en droit de saisir le médiateur de l'Union par exemple (ou autre instance de ton choix) pour lui exposer tes griefs dans la langue de ton choix. La réponse devra t'être apporté dans la même langue :-)
=> nos points de vues divergent. En ce qui me concerne, je trouve légitime qu'un maximum de textes soient accessibles par le plus grand nombre de cotoyens. On se désole assez que l'Europe est incompréhensible, n'y rajoutons pas la barrière des langues.
=> pour ma part, j'emploie "centimes" au lieu de "cents" :-)
ben oui, nos points de vue divergent. Ca ne me dérange pas du tout, lol.
Pour le médiateur: moi ça va c'est aux hystériques du multilinguisme qu'il faut passer l'adresse...:-)
@ Pastel
=> Moi non plus cela ne me dérange pas que nos points de vue soient différents car "Unis dans la diversité" est notre devise commune... comme l'euro !!!
=> Le multiplinguisme étant la règle, je pense que ceux qui y sont favorables ne vont pas déranger le médiateur pour lui exprimer leur accord :-)
Mais ce n'est pas une question à soumettre à ce médiateur, mais une question de coût et d'efficacité. On voit bien que vous ne travaillez pas dans les institutions européennes...
Unis dans la diversité? Pour combien de temps encore?
@ Pastel
Certaines charges "incontournables", le respect du multilinguisme en est une, ont un coût.
Après interrogeons-nous sur le mot "efficacité".
Un contre-exemple à "l'efficacité" budgétaire consisterait à faire état de la transhumance perpétuelle du Parlement de Strasbourg à Bruxelles (et vice-versa). Mais évoquer la question ferait bondir aussi bien les tenants du maintien de la localisation à Strasbourg que les partisans d'une re-localisation à Bruxelles.
Le Médiateur est bien l'autorité ad hoc pour recevoir les griefs du citoyen Pastel :-) Tu pourrais lui exposer que le multilinguisme est, à tes yeux, l'exemple type de la mauvaise administration.
Et toi, travailles-tu au sein de cette Tour de Babel ?
Je n'entends pas ajouter à la charge de travail du médiateur européen pour une cause qui est bien trop fédéraliste pour être entendue...
Quelle tour de Babel? Celle du multilinguisme érigé en vache sacrée?
@ Pastel
Nos conceptions du fédéralisme ne sembleraient-elles pas diverger ???
Le multilinguisme n'est pas incompatible avec l'idée fédérale, bien au contraire. La lourdeur des traductions en 23 langues n'est qu'apparente si en bout de chaine chaque citoyen a accès aux informations dans sa langue.
@+