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ça chauffe en Égypte pour le voile intégral !

J'ai bien l'impression que le voile intégral, le fameux niqab, commence à énerver même les musulmans les plus traditionnalistes. Je viens de trouver l'info (explosive !) sur le blog du journaliste Patrice de Plunkett et j'ai vu en effet la dépêche afp. Je cite un extrait des plus significatifs :

Le cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui effectuait samedi une tournée dans des lycées dépendant d'Al-Azhar, pour s'assurer de l'application des mesures anti-grippe H1N1. Dans un lycée pour jeunes filles de Madinet Nasr, en banlieue du Caire, le cheikh "a été surpris (...) de voir l'une des collégiennes en niqab alors qu'elle était en cours", selon le journal. Il s'est alors "emporté" et lui a demandé d'enlever son voile, affirmant: "le niqab n'est qu'une tradition, il n'a pas de lien avec la religion ni de près ni de loin". L'adolescente a dû ôter le voile cachant son visage, même si l'une des enseignantes présentes a pris sa défense en affirmant que la jeune fille enlevait d'ordinaire son voile au sein de cet établissement non mixte et ne l'avait remis qu'en voyant arriver le cheikh. L'imam a réagi en demandant à la collégienne de ne plus jamais porter le niqab, affirmant en outre être déterminé à interdire officiellement à toute personne portant le niqab d'entrer dans les lycées dépendant d'Al-Azhar, d'après Al-Masri Al-Yom. Par ailleurs, toujours selon le journal, le ministre de l'Enseignement supérieur Hani Helal a décidé d'interdire l'accès des cités universitaires aux étudiantes portant le niqab.

Il faut bien comprendre que l'Université Al-Azhar, c'est le Vatican pour l'Islam sunnite, ou, au moins, l'équivalent de la Sorbonne en théologie au Moyen-âge ! L'information est énorme ! C'est une institution hyper-traditionnaliste, en principe. Franchement, je n'en reviens pas. En tout cas, c'est une bonne nouvelle pour l'Islam modéré en France, car il pourra désormais s'appuyer sur un édit d'une autorité religieuse reconnue en terre d'Islam. Bien sûr, là-bas, les fondamentalistes ont beuglé, mais ils ne peuvent pas l'ouvrir trop fort, vu l'origine de l'interdiction. Al-Azhar a été construite un peu avant l'an mil, c'est vraiment la plus prestigieuse. Et le Cheikh qui s'est énervé, ce n'est pas n'importe qui : c'est le Recteur de l'Université en personne, Mohamed Tantawi.

L'ouverture de l'individu a ses limites assez vite trouvées : il a édicté une fatwa de mort contre un Égyptien musulman qui avait eu le tort à ses yeux de se convertir au christianisme. Ne soyons ni dupes et ne bêlons pas en coeur. Ce n'est qu'un petit pas, au regard des défaillances du droit en Égypte...

 

Commentaires

  • :-)
    Merci de cette info, je recherche le lien que tu nous donnes.
    Je contacte de suite mes amies en Egypte.
    encore merci R.
    Danielle.

  • Cher Hértique, je suis un de ces inconditionnels de la laïcité et bien sûr, je suis contre tous les signes d'appartenance à une religion ou secte quelle qu'elle soit, j'irai même jusqu'à l'interdiction de sévir de certaines sectes qui non seulement n'apportent rien mais sont nuisibles. Il est vrai que les religions sont à mettre dans le même panier
    Je vis dans un pays ou le christianisme est roi, tu ne peux imaginer à quel point les valeurs humanistes peuvent être bafouées et comme le bien des sectes, domine le mal républicain. Heureusement ce beau pays se dit encore républicain. Il lui reste à faire le chemin de la séparation de l'église et de l'état.

  • Lors d'une emission tv hier,le cheikh a redit que le niqab est une coutume et non une obligation religieuse mais qu'une femme a tout a fait le droit de travailler avec le niqab.Les Freres musulmans demandent sa demission....A suivre.

  • @ exilee

    Oui, à suivre. J'attends de voir ce qu'il va se produire. C'est la première fois que l'université et les frères musulmans se heurtent aussi frontalement...

  • Ulcérés par le sort de ces femmes ensevelies sous une toile noire, beaucoup de députés souhaitaient au printemps dernier interdire ce vêtement au nom des droits de l'homme. Mais, très vite, le paradoxe de la burqa en Occident a éclaté : la plupart sont des emmurées volontaires. Sur les quelque 1.900 femmes portant le voile intégral selon les services de renseignement, les trois quarts seraient françaises et 25%, converties. Cette sociologie, jusqu'alors méconnue, a fragilisé les fondements d'une loi sur la dignité de la femme

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