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Conducteur du RER B agressé, l'art de faisander l'information

On a appris par la presse que le 04 juillet dernier un conducteur de RER (RER B) en île de France, avait été victime d'une agression, ce qui avait entraîné une grève spontanée sur cette ligne.

Puis, retournement généralisé, la presse titre partout depuis hier que l'homme est en fait l'agresseur. Ce qui me sidère, dans cette histoire, c'est la manière honteuse dont la presse minimise les circonstances. Que s'est-il passé ? Deux abrutis qui étaient ivres ont tenté de faire un croche-pied dans un escalator à ce pauvre gars qui rentrait tranquillement chez lui. Il a vu rouge, et il s'est fait justice lui-même. Je sais que dans notre république déliquescente, il est normal de fermer sa gueule et de dérouler un tapis rouge à la racaille, mais tout de même.

Soyons clair : il y a bien eu agression ! la racaille qui passait dans le coin a cru pouvoir faire la loi, comme elle y est habituée dans les zones de non-droit, notamment les gares RER, mais pour une fois la victime s'est révoltée.

L'explication de France-info est un modèle du genre (extrait) :

On apprend aujourd’hui que c’est le conducteur qui était l’agresseur... Ce sont les images des caméras de surveillance de la Gare du Nord qui trahissent le conducteur. Il est presque 6 heures et demie, le 4 juillet dernier. L’homme d’une quarantaine d’années, qui finit son service, sort de sa cabine de RER et rejoint un escalator. Arrivé au niveau de cet escalator, il croise deux jeunes hommes, entre 20 et 25 ans selon la police ; ils ont visiblement un peu bu et l’un d’eux tente un croche-pied sur le conducteur. Un geste qui n’a aucune conséquence : le conducteur ne tombe pas, à peine est-il touché. Mais il ne continue pas son chemin, au contraire : il suit, interpelle, cherche les deux jeunes, raconte la police... et au bout de quelques minutes, il frappe l’un d’eux.
S’ensuit un bref échange de coups, toujours enregistré par les caméras de surveillance. Le conducteur racontera ensuite qu’il s’est fait agresser. Un gros mensonge qui entraîne une grève de plusieurs heures (lire notre article) .
L’affabulateur était convoqué ce matin par la Police Régionale des Transports. Il ne s’y est pas rendu. C’est la deuxième fois qu’il fait faux bond aux enquêteurs
.

Vous avez lu comme moi : le geste qui n'a aucune conséquence, deux jeunes hommes qui ont un peu bu, à peine touché...En revanche, le conducteur, lui, est un affabulateur, auteur d'un gros mensonge.

Selon Anne Lamotte, si j'ai bien compris, être agressé c'est normal et se défendre, c'est être un agresseur. Ce qui me console, c'est que dans l'ensemble, et pour l'instant, du moins, la blogosphère n'est pas tombée dans le panneau. Je n'ai lu quasiment aucun blog renchérissant sur le landernau médiatique bien-pensant.

De tout ce que j'ai lu et écouté sur la presse, il n'y a eu que France-info pour en rajouter dans l'exégèse, accablant le conducteur. Minable. Anne Lamotte doit faire partie de ces journaleux ordinaires qui vivent à l'abri de la délinquance dans un beau quartier, toujours prête à voir le fantasme et l'agressivité chez la victime. Ça dégoûline de bonne conscience à France-info...

Pas chance, il y a des relais dégoûlinant chez les magistrats aussi,  puisque c'est l'un d'eux qui aurait confié à RTL que les coups de poing échangés par le conducteur étaient dignes d'un boxeur. Faut-il en conclure en plus, puisque l'État ne fait pas ce qu'il faut avec la racaille, que l'on n'a plus le droit d'apprendre à se défendre ?

J'espère en tout cas que ce gars-là va être soutenu par les syndicats de la RATP, mais je pense qu'on peut leur faire confiance sur une affaire comme celle-là.

Commentaires

  • Que le conducteur soit une victime et non un agresseur, ok, pas de souci.

    Qu'il ait eu raison de filer une mandale aux abrutis, ok, pas de souci non plus.

    Que toute la smala RATP fasse la grève dans les heures qui suivent, là, pour le coup, pas d'accord : il n'a pas été agressé parce que conducteur, mais parce que c'est comme ça que ça se passe tous les jours (on ne voit pas la RATP faire grève quand un de ses clients se fait larder dans ses trains).

    Et pour ta réaction concernant les journaleux, je te suis.

  • Je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas laisser les provocations des boulets impunies... J'ai encore eu un souci cette nuit en banlieue parisienne, avec des jeunes qui décidément ne voulaient pas me laisser passer tranquillement dans la rue.

    Mais le problème dans cette histoire est apparemment que le conducteur a raconté une tout autre histoire aux enquêteurs, et qu'il a juste "menti". Et le mensonge en France comme ailleurs n'est pas pardonné du tout, encore moins que la violence (Cf DSK, cf Clinton, cf "l'agressée" du RER...)

    Il aurait dû dire la vérité. Et la RATP de faire grève, c'est agaçant aussi, je suis d'accord avec h16. J'ai une amie qui a eu beaucoup de soucis ce jour-là pour rentrer. Les conducteurs ne peuvent pas récupérer politiquement tous les actes violents qui existent au monde. :/

  • Pour la grève, je ne dis pas, mais je pensais à un soutien en cas de convocation aux tribunaux.
    Pour le mensonge, je ne vois pas : le conducteur a bien été agressé, je le maintiens, il n'y a donc pas mensonge.

  • Je ne retrouve plus l'article en question, mais j'avais lu que la version du conducteur était bien différente à la vraie.

    Ceci-dit, rien n'autorise les comportements vindicatifs, surtout quand la vengeance est hautement disproportionnée (on met pas trois pains contre un croche-patte).

    Répondre par la violence n'est pas une solution des plus intelligentes. Cependant, je suis d'accord que les provocations doivent être punies aussi. A trouver comment..

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