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Marielle de Sarnez met à mal le classement de l'Université de Shangaï

Sarnez.jpgIl était très intéressant d'écouter Marielle de Sarnez, hier, dans l'émission "La voix est libre". Il se trouve que la situation de la recherche a été évoquée par le journaliste : ce dernier faisait valoir qu'à en croire le classement de l'Université de Shangaï, la France n'occupait pas une position fameuse. Marielle de Sarnez a alors fait observer deux choses :

1°) Cette université privilégie surtout les sciences exactes alors que les Européens sont pointus dans les sciences humaines.

2°) Ce classement ne prend en compte que les publications en anglais. De ce fait, une large part de la recherche passe entre les mailles de ses filets.

Par ailleurs, elle a mis en doute, citant Philippe Seguin à l'appui, l'efficacité du crédit impôt-recherche, notant que cela favorise des effets d'aubaine exclusivement pour les entreprises, mais pas pour les universités. Elle a remarqué que l'Université ne bénéficiait d'aucun apport supplémentaire contrairement a ce qu'a affirmé Nicolas Sarkozy et déclaré que l'autonomie, sans budget ad hoc, était un marché de dupes.

Il faut rappeler que Marielle de Sarnez, euro-députée MoDem en île de France, est, au sein de l'ADLE, une spécialiste de l'éducation.

Commentaires

  • Et toc !

    Je vais donner un retour d'expérience. Je suis issu, au départ, d'une "Université Commerciale" (privée, similaire aux ESC) bien réputée, disons l'équivalent d'HEC. Ensuite j'ai pris un master à l'UBO de Brest, assez peu réputée, elle.

    Pour ma thèse, j'ai choisi l'UBO. Certes, elles plus commode pour moi que Milan mais surtout l'équipe qui m'entoure je la trouve d'une qualité exceptionnelle. Et, ce qui me sidère, ils ne sont pas conscients de la réalité de leur niveau.

    Alors, les classements ... je m'en fiche.

  • pas d'accord avec MDS sur un point. les travaux de recherche sérieux pour être reconnus doivent être publiés en anglais. qui lit les journaux ou sont publiés les recherches en français par exemple? dans les revues sérieuses ne peuvent être mis que des références en anglais...

    Il existe une hiérarchie des journaux. suivant la valeur dont tu estimes ton travail tu essaie de le publier en fonction de cela. ça a une extrême importance.

    des communications ou des articles a vocation pédagogique peuvent être publiés dans la langue natale mais ces travaux auront du mal à être cités ou référencés si ce n'est par un abstract....

  • @ europium

    Pas d'accord avec vous : une série de publications sérieuses existent en langage vernaculaire sans être traduits en anglais. Bien sûr, l'anglais est nécessaire pour la notoriété, mais ce n'est pas à soi seul indicatif.

  • Marielle n'a pas choisi le meilleur angle d'attaque pour infirmer ce classement, ses arguments sont fondés mais les facteurs invoqués n'interviennent que marginalement. Par contre, bien vu pour le CIR.

    Le sérieux des travaux ne se juge pas à la langue, je suis personnellement partisan d'une publication en anglais pour une diffusion plus efficace des savoirs, mais pour toute une série de raison il y a des disciplines qui publient encore beaucoup en français, en partie par choix, en partie par contrainte. N'oublions pas non plus que la francophonie est un lien important avec de nombreux pays et même plus qu'un lien d'ailleurs. Vous trouverez des arguments sur les sites des SHS (je ne sais plus si c'est sur Fabula ou ailleurs que j'ai lu des choses sur le sujet).

  • L'Ecole des Mines de Paris a conçu un classement intéressant, non pas basé sur l'université mais sur la valeur de ses dipômes et de ses diplômés en analysant leur place dans la direction des 500 plus grandes entreprises mondiales.

  • Je dirais également que les critiques adressées au classement de Shanghai par MDS ne sont pas les plus appropriées.
    Il existe une analyse des critères retenus ici:
    http://www.obs-ost.fr/fileadmin/medias/tx_ostdocuments/BigIsBeautifulOST_reprint2007.pdf (en anglais ;-) ).
    La taille des établissement, et notamment le nombre d'étudiants ayant dépassé le niveau licence, est un facteur privilégié par les critères retenus par Shanghai. Pas assez de temps pour faire une synthèse de cette analyse, mais des points intéressants à regarder. Par exemple, le nombre de publications ou de brevets varie selon les matières.

    Quand au classement de l'Ecole des Mines, certains critères sont hélas un peu trop "franco-français" et tournés vers le passé, genre "nombre de chefs d'entreprise", pas vraiment vers les résultats de recherche.

    Il y a d'autres classements, dans lesquels les établissement français sont mieux notés. Pourquoi a-t-on donné une telle importance à celui de Shanghai? Pour l'effet choc, stigmatiser les acteurs et motiver des "réformes" lourdes? Y-a-t-il un classement sur le niveau de l'investissement dans l'enseignement supérieur ?

  • Bien d'accord avec Miaou. Le critère de la taille est déterminant dans le classement de Shanghai. Il suffirait que quelques universités françaises géographiquement très proches se regroupent pour obtenir un bien meilleur résultat.
    Cela aurait d'ailleurs probablement d'autres effets positifs, notamment sur le bon usage des budgets, mais pour cela il faudrait que nombres de personnes renoncent à leurs parcelles de pouvoir...

    En ce qui concerne le classement de l'Ecole des Mines c'est de la stupidité à l'état brut. Les volumes considérés ne permettent pas un classement sérieux.

  • @Oaz

    Il ne s'agit pas d'un échantillon statistique, il s'agit d'une population complète.
    Par ailleurs, tous les étudiants n'ont pas une vocation de chercheur, et connaître le degré de reconnaissance des plus grandes entreprises de la planète peu aider à choisir.

  • @le gaulois,
    La population complète dont tu parles se limite aux 500 PDG du classement Fortune.
    Il est évident que l'intérêt porté par les entreprises aux diplomés est un critère pertinent. Encore faut-il savoir le mesurer.

    La plupart des places dans le classement établi par l'école des Mines ne sont dues qu'à la présence d'un unique diplomé à la tête d'une grosse entreprise.
    Je te donne un exemple qui m'avait fait sursauter : je suis diplomé d'une école qui était au 89ème rang mondial de ce classement débile. Cela était dû uniquement à la présence de Zacharias à la tête de Vinci. Zacharias a quitté Vinci et mon école a disparu du classement (et c'est probablement mieux ainsi)

    Alors, le classement de Shanghai a des défauts mais ne faisons pas la publicité d'un classement qui n'est rien d'autre qu'une mascarade.

  • J'ai retrouvé cet article sur le classement de Shanghaï :

    http://www.marianne2.fr/Classement-de-Shanghai-des-universites-medaille-d-or-de-l-instrumentalisation_a90059.html

  • @ Florent

    Ben oui, c'est justement au rapport de Joël Bourdin que cite Marianne que Marielle de Sarnez faisait allusion !

  • @Oaz

    Un classement des universités et des écoles a pour but non seulement de faire plaisir à son corps professoral mais aussi d’informer les futurs étudiants de ce qu’ils peuvent y trouver. Par exemple, découvrir que Vinci fait partie des 500 entreprises de la liste de Fortune est déjà une information qui amène évidemment à se demander comment elle y est parvenue ; découvrir ensuite que Zacharias y a passé pas mal de temps et que pendant tout ce temps Vinci a connu la croissance qui l’a amenée là, c’est une autre information ; puis apprenant que quarante ans auparavant il a fréquenté la même école qu’Oaz, ce qui, il est vrai, pourrait d’après toi faire naître quelque doute, oblige quand même à reconnaître que, si cela ne lui a servi à rien, cela au moins ne l’a pas empêché d’accomplir ce qui reste une performance assez remarquable ; c’est aussi une information.

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