Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Google brûlera-t-il comme Alexandrie ?

on le sait désormais, Gmail a été victime d'une gigantesque panne à cause d'un serveur européen saturé par un nouvel algorythme.

Il se trouve que j'ai failli écrire un billet il y a une bonne dizaine de jours après la lecture d'un article qui mettait en garde contre les dangers de la centralisation sur Internet.

Pourquoi la destruction par le feu de la Grande bibliothèque d'Alexandrie fut-elle une catastrophe ? Parce qu'elle centralisait en un seul lieu une somme monumentale de connaissances ! Peu importe, in fine, que ce fut la guerre civile entre César et Pompée, le christianisme naissant ou la conquête arabe qui en vinrent à bout, le fait est qu'il n'en resta absolument aucune trace. Aucune.

L'auteur de l'article que je cite en lien relève un passage du film Rollerball qui l'a marqué ; un scientifique peste contre son ordinateur qui vient de cramer : «cette saloperie m'a perdu tout le XIIIème siècle». La force d'Internet était , à ses débuts, d'être décentralisé, avec une très grande multiplicité de serveurs, or, le sens dans lequel nous allons, c'est une concentration de la connaissance et de  l'information sur de très gros serveurs entre les mains de quelques grosses entités. Je ne doute pas des bonnes intentions de google, mais, il n'en demeure pas moins qu'il concentre toujours plus d'informations, de circuits d'informations et de données tant électroniquement que matériellement, puisque tout ceci est stocké sur ses propres serveurs.

Comme le relève Astrid Girardeau, tout est fait actuellement, y compris dans le domaine technologique, pour empêcher l'individu lambda de détenir son propre réseau de distribution d'informations. Limitation des copies privées, technologies OGM (comme les semenciers, les majors d'Internet et de l'informatique mettent au point des formats non reproductibles et non échangeables, si bien que des données se perdent définitivement avec l'évolution des technologies : les semenciers font courir le même risque à la diversité végétale et biologique), centralisation sur de gros serveurs, blocage des réseaux (voir l'explication d'Astrid Girardeau sur l'ADSL).

Il y a là un danger sur les libertés et pour la connaissance que nous ne devrions pas négliger. Les deux récentes pannes de google en sont à mon sens un signe précurseur et avant-coureur...La loi Hadopi, par exemple,  mérite d'être reconsidérée à cette aune.

Il me semble qu'il y a là un vaste champ dont nous, au MoDem, qui nous battons tant pour les libertés, avons vocation à nous emparer et que nous devrions examiner de près.

Commentaires

  • J'avais également été interpelé par cet article, ne m'étant pas aperçu auparavant où je mettais les pieds en confiant mes données à Google (mail, bookmarks, blog, documents, ...).
    Mais la conclusion en avait été assez triste, que puis-je y faire, moi simple internaute, déjà privé de certaines libertés, pour les retrouver ?
    Voici donc un début de réponse, mobiliser un parti (libéral de préférence) dans ce combat. J'espère que l'engagement ne s'arrêtera pas là.

  • Pour Alexandrie comme pour Google, le problème n'est pas tant la concentration que l'unicité de l'entité.
    On se gausse des proverbes soi-disant vieillots, pourtant il ne faut jamais mettre tous ses oeufs dans le même panier...

  • @l' hérétique,
    Je suis heureuse que vous abordiez ce sujet. Il est effectivement de grande importance.

  • Salut, ton post est interéssant! Ce que je propose est que les nations Unis récupèrent google et facebook pour les controler, je pense que ce serait la solution la plus sure et la plus juste! Leur prépondérance ainis que leur importance s'accroient de jour en jour tout comme les abus! Il est urgent de reconsidérer leur statuts! A débattre...

  • @ Diane
    Pas sûr que cela soit tellement mieux, et de toutes façons, on ne peut pas prendre une telle mesure ainsi.
    Facebook, ce n'est rien face à google. Le problème, c'est plutôt la diversification. Pour l'instant, personne ne semble pouvoir faire face à google.

  • Exact l'hérétique, il est en position dominante à une échelle j'oserai dire planétaire!
    Pouvoir de vie ou de mort sur certains réseaux de communication, il va falloir s'entrainer à jouer du 'tam tam', ou aux signaux de fumée, euh... mieux que je sorte peut-etre :)

  • Le problème n'est pas tant google qui ne fait "que" profiter du système, sans but nuisible à première vue, que les fournisseurs d'accès internet qui filtrent, bloquent, interdisent et privent de certaines libertés, sans justification autres que nous faire payer pour les retrouver.

  • Google, dans sa version de base : moteur de recherche, n'est pas destiné à conserver des données.
    Celles ci sont sur des millions de sites et de serveurs différents.
    Quid si Google disparait demain ?
    Les gens mettront plus de temps à chercher une info ou passeront par d'autres moteurs de recherches.
    Pour les mails, idem...
    Et, en ce sens, je rejoins Florent.

  • Il semble que ce soit un problème de concurrence (règles mal définies ou non respectées). Comme dans d'autres domaines :
    Où est l'arbitre ?

  • J'ai publié 2 billets qui reviennent sur les deux derniers bugs de Google, et qui rejoignent en partie ce que vous avez présenté dans votre article :

    Google, tu l’aimes ou tu le quittes : http://www.demainlaveille.fr/2009/02/25/google-tu-laimes-ou-tu-le-quittes/

    Google est le diable…selon Google ! : http://www.demainlaveille.fr/2009/02/02/google-est-le-diableselon-google/

  • @ tous

    En fait, je m'inquiète d'un mouvement d'ensemble qui tend à concentrer l'information sur des espaces réduits et via des canaux limités. Google n'est pas le seul en cause.

    @ KaG
    Oui, mais tes millions de serveurs différents, justement, leur nombre se rétrécit toujours plus...
    Lis l'article que j'ai cité en lien, il est édifiant.

    @ Rangueil
    C'est en effet un aspect du problème, mais pas le seul.

  • Effets secondaires de la fracture numérique

    Si la guerre propre consiste à une extermination massive, mais sélective, je ne sais pas si je dois avoir peur de la course à l’armement des États ou celle de l’équipement des foyers en informatique familial.

    Au fond, il n’y a pas de différence entre les deux, si ce n’est la démocratisation à outrance au nom du progrès et des actionnaires, petits ou gros.


    Le mythe de la technologie de service laisse peu à peu place à l’assistanat compensateur.

    Le tout fonctionnel transforme le temps d’activité en consommation passive.


    Quand les objets deviennent des outils, on peut observer les premiers signes de dépendance émotionnelle.

    Pas besoin d’une grande imagination banale ou d’une de ces paranoïas simulées pour constater que notre écosystème subit une profonde mutation.

    http://souklaye.wordpress.com/2009/02/24/effets-secondaires-de-la-fracture-numerique/

  • Il ne faut pas faire d'amalgame abusif entre la concentration des réseaux (ce qui est une réalité bien abordée dans l'interview de libé) et la concentration des données.

    Un serveur de données, n'importe qui peut en mettre un chez lui (un simple logiciel bittorrent suffit...)
    Donc, pour peu que des lois liberticides n'empêchent pas les gens de dupliquer à leurs frais tout ce qu'ils ont envie de dupliquer pour le préserver, il n'y a pas vraiment de problème.

    Le bloquage, c'est quand les internautes veulent récupérer les données chez leurs pairs. On a alors besoin d'une véritable neutralité du réseau et ça c'est pas gagné...

  • @ oaz

    Oui, mais malheureusement, il devient de moins en moins possible pour les individus de disposer de leurs propres serveurs...

  • Savez-vous qu'en janvier 2008,des cables reposant au large d'Alexandrie ont ete sectionnes,entrainant une panne d'internet pendant une semaine,et obligeant les connexions entre l'Asie et l'Europe a passer par satellite...Nous sommes tres vulnerables,tempete,terrorisme etc...Et ceci se passait a quelques encablures de la nouvelle bibliotheque d'Alexandrie...

  • @L'hérétique
    "malheureusement, il devient de moins en moins possible pour les individus de disposer de leurs propres serveurs"

    Bizarre. J'aurais dit exactement l'inverse.

    A l'époque (pas si éloignée) de "l'avant" internet "illimité", disposer d'un serveur pour partager des choses via les lignes téléphoniques, c'était une autre paire de manches.
    Quiconque a fait tourner un serveur minitel sait de quoi je parles... KaG es-tu là ? ;-)

    Aujourd'hui, il y a tous ces ordinateurs allumés à temps partiel et connectés entre eux (par exemple, plus de 2 millions en permanence sur le réseau Kad). Ils sont des serveurs de données. Ils forment déjà une immense bibliothèque.

    Mais cela n'est rien à côté de ce qui nous attend. De plus en plus de monde a ou aura un serveur de données chez lui, souvent sans même le savoir.
    Petit à petit, les disque durs multimédia remplacent les magnétoscopes. Beaucoup sont reliables à une box ADSL (je simplifie l'aspect technique) via un cable ou tout simplement en wifi. D'ici 2 ans, je suis sûr qu'ils seront majoritairement reliés.

    Ca nous donne donc un formidable potentiel de réseau de stockage de millions de teraoctets hébergés chez chacun d'entre nous avec une plage de disponibilité bien plus grande que celle des ordinateurs personnels.
    C'est la réalité de demain. Le mouvement est déjà enclenché.

    Les serveurs sont donc là. Il suffit d'avoir le réseau et les lois adéquates pour créer notre bibliothèque d'Alexandrie mondiale.

    Je le répète. Ce n'est pas un problème de serveurs. Tout le monde en a un ou en aura un chez lui dans les quelques années qui viennent.
    Les problèmes, c'est :
    - le réseau qui est aux mains de quelques grosses sociétés qui feront tout pour le faire évoluer à leur avantage. La bande passante sera peut être l'or "incolore" aux côtés de l'or noir et de l'or bleu... (et de l'or tout court)
    - les lois qui protégent induement une minorité de personnes au détriment de la grande majorité en interdisant la copie et le partage

  • "Quiconque a fait tourner un serveur minitel sait de quoi je parles... KaG es-tu là ? ;-)"

    :)))

    (J'ai fait pire : j'ai utilisé un minitel comme MoDem pour échanger entre 2 Atari ST)

  • http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-les-entreprises-craignent-les-failles-des-outils-google-23442.html

    http://www.google.fr/search?hl=fr&q=+francois+lambel+lemondeinformatique.fr+&btnG=Rechercher&meta=

  • Zut!!! mon dernier lien ne va pas, il concernait l'explosion des pertes de données individuelles.
    Pour élargir votre réflexion, à considérer les difficultés de la bibliothèque européenne.
    Aussi je rejoins la position de l'hérétique à ce sujet à savoir problèmes de serveurs associés à l'emprise Google.
    Quelles solutions?

  • @Martine,
    Pour élargir ta réflexion :
    Les "difficultés" de la bibliothèque européenne ont-elles vraiment un rapport avec Google ?
    L'architecture centralisée choisie par la bibliothèque européenne est-elle un choix judicieux à l'heure où les réseaux de pairs sont en passe de devenir la plus grosse banque de données mondiale ?
    La façon de fonctionner des projets "européens" avec une organisation et des appels d'offres très centralisés est-elle optimale ?
    Quelles entreprises européennes sont capable de créer des logiciels à succès ?
    Un informaticien brillant préfère-t-il travailler dans une entreprise européenne lambda ou chez Google ?

    La France (surtout) et l'Europe (un peu) ont 2 gros problèmes :
    - les projets arrivent "d'en haut" et saupoudrent une manne céleste pour qui a les bonnes entrées. Exemple le plus frappant : Quaero, le moteur de recherche européen qui devait concurrencer Google (on ne rit pas)
    - l'inexistance d'un tissus d'entreprises du logiciel dignes de ce nom et, en corollaire, une approche de ces métiers de logiciel qui fait que Google sera toujours devant. Et pour comprendre quelques trucs, un vieux billet de D.Glazman : http://disruptive-innovations.com/inFoRmatique/index.php/2006/10/27/13-beurre-et-argent-du-beurre

    Mais bon... Je m'éloigne du sujet initial... Quoique...
    Ce sont ces facteurs, en grande partie, qui font que les rois du logiciel sont américains.
    Et donc il ne faut pas s'étonner d'une certaine hégémonie.
    Et on ne changera pas cela à coup de projets européens qui ne donneront rien.
    Et si on veut une grande bibliothèque, il faudra s'y prendre autrement...

    Une idée saugrenue : subventionner les FAI pourqu'ils livrent leur box avec un disque dur et un client bittorrent embarqué et tout bien configuré.
    A l'époque, il y en a eu pour filer un minitel gratuit a chaque abonné PTT alors on peut tout imaginer...

  • @OAZ
    Nous nous sommes mal compris, la bibliothèque Européenne il semblerait que ce soit des problèmes de serveurs.
    Google souhaitait prendre le marché à l'origine.
    Je crois néanmoins qu'il faudrait encourager toute alternative autre que Google, ne serait-ce que pour équilibrer le marché, il n'est pas sain qu'une entreprise détienne 66/ des parts du marché US laissant les autres loin derrière avec environ 20/ à son plus proche concurrent, chez nous si ma mémoire n'est pas défaillante 80/ environ des parts de marché.
    Pourquoi saugrenue, ton idée? Toute suggestion peut etre intéressante.
    Dans mon milieu professionnel, sache que l'on encourage toute question et remontée d'infos meme si on les juge soi-meme idiotes. :)
    Alors imaginons, imaginons...

  • C'est con qu'on donne tout notre vie privée à des entreprises privées. Pourquoi ne pas tout simplement se déconnecter et vivre comme avant? ;-)

  • @bastien
    parce qu'internet, c'est très sympa pour communiquer avec des centaines de personnes que l'on n'aurait jamais rencontrées sinon...

  • Tu n'as pas faux l'hérétique. Exemple: communiquer avec toi :-)

Les commentaires sont fermés.