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Forces et faiblesses du MoDem

Encore un excellent commentaire de Bertrand (pas le socialiste archaïque de Paris mais le lecteur de mon blog) qui répondait à Axel de Page 2007 sur les forces et les faiblesses du MoDem.

Je copie comme d'hab son commentaire (je vais l'engager çui-là :-) )

1) C'est sûr qu'aujourd'hui le MoDem a une faiblesse, c'est qu'il ne peut pas se présenter seul partout. Mais il a réussi à se présenter sous ses propres couleurs dans un grand nombre de moyennes et grandes villes, et ça ce n'était pas du tout gagné il y a 6 mois ! Et le but n’était pas d’être présent partout, comme lors des législatives, mais d’être présent dans des villes « cœur de cible » pour créer un maillage à partir de là. C’est une stratégie plutôt intelligente pour une formation naissante. Et cela a plutôt bien fonctionné.

2) Cette faiblesse n'est pas propre au Modem. C'est aussi le cas - à moindre échelle certes ! - de l'UMP par exemple. Autant la gauche se présente à peu près systématiquement sous ses couleurs, autant l'UMP se présente très souvent comme liste "apolitique" y compris dans les grandes villes. Prenant l'exemple nantais que je connais bien et pour cause. Etaient en course :
- une liste Ayrault, s'affichant clairement PS-PC-Verts
- une liste Blineau, s'affichant clairement MoDem
- une liste LCR
- une liste LO
- une liste locale "culture"
- une liste dont le mot d'ordre était "contre l'Europe" !
- une liste "sans étiquette" menée par l'UMP, mais cachant son appartenance.

3) Mais le cas de ces listes « sans étiquette », se retrouve aussi au MoDem. Juste deux cas :
- Saint Brieuc (22). Liste « sans étiquette » menée par Didier Joncour, patron local du MoDem et à très large majorité MoDem. Intégrant des colistiers issus de la société civile et sans appartenance partisane, sa liste est « sans étiquette ». Il a fait 44,71% des voix, face à une liste de gauche et une autre de droite. La liste étant « sans étiquette », elle est classée officiellement dans les « divers droite », donc au même titre que l’UMP.
Et pourtant la tête de liste est clairement Modem ainsi que la grande partie des élus qui en seront issus.
- Carquefou, en périphérie de Nantes. Là aussi, une liste « ouverte », menée par Claude Guillet et Olivier Deschanel. Le premier est le patron du Modem sur la ville, le second est le président départemental du MoDem. Elle a fait 52,33%, et est classée « divers droite ». Pourtant elle était concurrencée par une autre liste « divers droite » menée par l’UMP !

Le problème vient du fait que toutes les listes MoDem n’ayant pas affiché le logo MoDem se retrouve de fait classées, soit « divers droite » avec l’UMP le plus souvent, soit plus rarement « divers gauche ». Donnant effectivement l’impression d’une bipolarisation.

Mais cette bipolarisation est au contraire en perte de vitesse si l’on regarde, non pas ce classement un peu artificiel par catégories, mais le nombre d’élus que chaque formation (UMP, PS, PC, Verts, MoDem, etc…) a eu au premier tour et peut espérer avoir au second. Et là, c’est l’UMP qui perd des sièges, tandis qu’en gagnent le PS, le MoDem et la LCR.

Il faut, comme dans les études d’opinion, analyser les choses en tendance au delà des données brutes. Le Modem va avoir plus d’élus qu’il n’en avait il y a 15 jours. C’est un fait. Ayant plus d’élus, il va être en mesure de constituer des groupes dans plusieurs Communautés Urbaines. Ce qui veut dire très concrètement des tribunes et des moyens supplémentaires. Et au delà, un vivier de candidats potentiels pour les élections futures, régionales et cantonales. C’est cela qui est en train de se jouer, et que certains à l’UMP n’arrivent pas à digérer. Si on ne prend pas en compte ces données à moyen terme, on ne peut pas comprendre l’attitude (ou plutôt les attitudes contradictoires) de l’UMP ces jours derniers. Juppé à Bordeaux a compris depuis des mois qu’il allait désormais devoir composer avec un nouvelle force politique, non seulement dans sa ville, mais au niveau du département et au delà de la région. Il a très bien mené sa barque.

A contrario, Fillon comme Sarkozy se sont planté dans leur analyse. Ils étaient persuadés que le MoDem disparaîtrait. Il ne disparaît pas, au contraire. Il aura plus d’élus, et des élus plus indépendants. Et là, subitement ils découvrent que sans l’appui du Modem, c’est un certain nombre d’exécutifs locaux que l’UMP risque de perdre à moyen terme.
D’où leurs revirements, yeux doux puis menaces, bref attitudes totalement incohérentes.

Commentaires

  • Effectivement, excellente analyse... à envoyer à tous les médias tellement obnubilés par le "duel" UMP-PS...

  • Il est fort Bertrand !
    J'ai de la chance qu'il figure parmi mes lecteurs !!!

  • Eh, l'Hérétique, je me demande si je ne devrais pas faire payer finalement...
    Bon, ceci dit, le prix de la pige étant ridicule, c'est pas ça qui va payer ma piscine.
    Et puis, en fait, cela me convient assez bien cette idée d'avoir en quelque sorte un blog, mais sans avoir à en assumer la responsabilité. ;-))

  • "Mais cette bipolarisation est au contraire en perte de vitesse si l’on regarde, non pas ce classement un peu artificiel par catégories, mais le nombre d’élus que chaque formation (UMP, PS, PC, Verts, MoDem, etc…) a eu au premier tour et peut espérer avoir au second. Et là, c’est l’UMP qui perd des sièges, tandis qu’en gagnent le PS, le MoDem et la LCR. Il faut, comme dans les études d’opinion, analyser les choses en tendance au delà des données brutes. Le Modem va avoir plus d’élus qu’il n’en avait il y a 15 jours. C’est un fait."

    je ne suis toujours pas du tout d'accord avec votre façon d'analyser les résultats que ce soit pour les 15% modem ou pour le recul de la bipolarisation (je maintiens mon commentaire précédent auquel vous avez répondu que j'avais mal lu. et pour les sortant udf qui ont fait union avec l'ump je ne vois pas en quoi ils peuvent représenter le score réel du modem) . Mais surtout, pour la partie citée plus haut, je suis curieux d'avoir vos sources et des chiffres parce que vous en avez j'imagine... pour écrire aussi victorieusement que... "c'est un fait"?

  • pas de chiffres on dirait....

  • vous en faites pas, Bertrand va vous répondre, c'est pour cela que je ne l'ai pas fait à sa place.

  • j'attends quand même le décompte officiel des élus Modem, ça existera ou on aura une approximation?

  • Je pense que ça existe, mais avec la plantade du second tour, à mon avis, le compte ne va pas y être...

  • Lepage évoque 1000 élus. Le NC en annonce 2000 à 3000. Je ne regrette pas la stratégie du "ni ni" ou du "et et "mais le manque de fond qui fait qu'aucun électeur ne saura dire ce que le Modem défendait et sur quels projets ou valeurs il a voulu négocier entre les deux tours. Alors les chiffres destinés à se gargariser....
    PS: pas d'article sur le joli article du Monde écrivant noir sur blanc que l'UMP a fait voter PS pour tuer FB?

  • @ zapataz

    D'accord avec ce que vous dites sur le projet, et cela devient urgent.
    Pour l'article du Monde, désolé, j'ai laissé un peu passer le moment. Mais d'autres ont relayé l'info.

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