S'il n'y avait pas Bertrand (un des lecteurs de mon blog, pas le sectaire socialiste de Paris) il faudrait l'inventer ! L'explication époustouflante qui suit va mettre à mal la vérité officielle. Nous avons en réalité aujourd'hui plus d'élus que nous en avions il y a 15 jours ! et surtout...mais lisez donc la suite, vous allez comprendre pourquoi nous avons droit aux danses orientales de l'UMP et des personnalités les plus futées du PS...
1) J'étais pessimiste quand j'ai écrit ça sur le blog de Gérard. En réalité, le MoDem a présenté des listes totalement autonomes dans 350 communes de plus de 10.000 habitants. Le score moyen sur ces communes a été au premier tour de 15,9%. Ma foi, ce n'est t pas déshonorant du tout.
Cela fait plus de 500 conseillers municipaux MoDem élus au premier tour.
2) J'ai eu l'explication des chiffres "officiels" : 47 - 45 - 4 -...
Sont prises en compte toutes les communes de plus de 3500 habitants. Soit 2.906 communes sur 36.000. L'affiliation à un "clan" est plus ou moins obligatoire dans ces communes. Mais cela ne représente que 8% des communes en France ! Dans les 92% restantes, les listes sont le plus souvent apolitiques, en tous cas sans étiquettes partisanes.
Ramenée à l’ensemble des 36.000 communes françaises, la droite « encartée » remporte 3,6% des mairies, et la gauche « encartée » 3,7%. Cela relativise un peu les chiffres glorieux annoncés à grand renfort de trompette !
Les édiles « encartés », tous partis confondus, représentent moins de 10% des maires. Et là aussi 90 % ne le sont pas.
3) Le MoDem, même si au final il ne gagne pas de grandes villes, aura mathématiquement un nombre de conseillers municipaux nettement supérieur à celui qu’il avait il y a 15 jours. C’est la même chose d’ailleurs pour le Nouveau Centre ou même la LCR. A contrario, l’UMP aura dans 8 jours moins d’élus locaux qu’elle en avait il y a 10 jours.
Sans prendre en compte ces données - car derrière ces données se jouent aussi les élections cantonales, régionales puis sénatoriales - on ne peut pas comprendre la danse du ventre que fait actuellement l'UMP auprès de Bayrou ! Juppé, qui n'est pas le plus idiot de la bande loin de là, a pigé depuis longtemps les données du problème, et les a intégré depuis des mois. Il n'a pas subitement réalisé le problème de l'UMP le 10 au matin comme Devedjian.
Commentaires
Bonsoir
je trouve cette analyse totalement fantasque. Je ne peux pas croire que les Démocrates la jouent façon PC en truquant les chiffres pour transformer une défaite en victoire.
Qu'est ce qu'il faudrait conclure de cette vision des choses ? Que le modem avec 4% serait devant l'ump et le ps?!
Bien sur que le chiffre du ministère est à prendre avec du recul puisqu'il intègre toutes les communes. Mais il suffit de pointer les capitales régionales où les listes modem autonomes affrontaient à la fois des listes de droite et de gauche pour voir que le score moyen du modem est 7 à 8 au mieux et non 15. C'est les législatives bis répétita en somme. D'ailleurs la seule mairie non sortante gagnable est...Pau avec Bayrou qui est avec son compère local Lasalle le seul député modem en métropole. C'est dire...
La liste d'Azière sur le site officiel comprend des listes d'union avec l'UMP pour les maires sortants et pour un certain nombre de candidats. Si on commence à dire que des listes ump ou ps ont eu le soutien du modem il faut faire pareil avec les listes modem et ne pas en tenir compte.
La triste réalité c'est que le nombre de triangulaires possibles, est trés faible et que la barre des 10% n'a donc pas été franchi par à mon avis 90% des listes.
A l'avenir il faudra un vrai parti qui vise au delà de 2012 (ou alors ce ne sera qu'une écurie présidentielle qui sera définitivement désertée en cas de défaite) :
- qui apporte une différence nationale de projet (la convention municipale a été un cache misère) pour justifier sa présence contre les deux cartels électoraux de droite et de gauche.
- qui fasse respecter la discipline(le nombre de dissidences a été impressionnant dans les grandes villes et a donné une image désastreuse)
- qui donne une vraie légitimité à ses candidats par de vraies primaires.
- qui négocie localement ses alliances de second tour au cas par cas mais sur la base d'un projet clair et non sur la base de postes pour ne pas passer pour des girouettes opportunistes.
- qui impose des conditions par avance à ses éventuels partenaires (voir une alliance avec le pcf à Aubagne me consterne et des listes où on se retrouve avec eux ou le mpf me désarçonne). Le ps et l'ump auraient eu à réfléchir avant le 1er tour: regarder sur leur droite pour l'ump ou sur leur gauche pour le ps ou...au centre. Là ils vont juste regarder s'ils ont besoin du modem ou pas.
Les prochaines élections régionales devront permettre de mettre en avant des têtes de listes fortes car c'est à qu'on verra si FB est seul ou a une équipe.
Pour l'instant c'est mal parti et si FB se plante à Pau je crains que l'aventure Modem ne soit courte car elle est trop liée à la survie de son quasi unique leader national. Tout ça va donc se jouer à peu de voix dans une ville des pyrénées. Prendre 6 ou 7 à points à Urieta ça va être une gageure en laquelle j'espère mais sur laquelle ne parierais pas.
@zapataz
Visiblement, vous avez mal lu. Je n'ai nullement dit que le MoDem était devant l'UMP ou le PS !
Mais il faut comparer ce qui est comparable.
- les chiffres 47/45/4 prend en compte toutes les municipalités de plus de 3500 habitants en France, soit 2.906 communes sur 36.000.
Mais le Modem n'a pas présenté de listes autonomes dans les 2.906 municipalités de plus de 3.500 habitants, pas plus bien sur que dans les 36.000 communes de France.
- le chiffre de 15,9% pour le MoDem concerne les 350 municipalités de plus de 10.000 habitants qui étaient, pour cette élection, son "cœur de cible". Et sur ce cœur de cible, somme toute assez vaste, le score est de plus de 15%. Donc là où il s'est présenté, le MoDem a fait des scores tout à fait honorables. Ce que je dis est juste cela. Ailleurs, n'étant pas présent, c'est un peu difficile de mesurer son influence !
- Après, si on voulait être rigoureusement exact pour tout le monde, il conviendrait de donner les chiffres réels de chaque formations politique sur les 36.000 communes. Mais là, problème, car à ce moment là, les listes étant totalement apolitiques dans l'immense majorité des petites communes, pourcentage de maires UMP sur le nombre total de maires en France n'est plus que de 4, 5 ou 6%. Idem pour le PS. Le MoDem, bien sur c'est encore moins, et nettement moins.
Mais cela relativise franchement les scores annoncés de 45 % pour l'un et 47 pour l'autre....
Je trouve aussi ces analyses de chiffres un peu fantasques. On dirait un micro-parti genre Alternative Libérale qui sélectionne dans les résultats les seuls chiffres où il ne perd pas la face.
A ce jeu, tous les partis peuvent sélectionner des "cibles", qui montreront de bons chiffres, et plus aucune comparaison globale sera possible.
Sur Cozop je lis ce titre de Nicolas Vinci:
"Officiel: le score national du Mouvement Démocrate au 1er tour des municipales 2008 est 15,9%"
On est carrément dans la manipulation trompeuse là.
Cela donne une impression un peu pathétique.
Attention à la dérive, par moment le Modem flirte avec la démagogie des groupuscules.
Le Modem est issu de l'UDF, qui était jadis aussi fort que le RPR. Il mérite mieux que d'adopter le style des groupuscules qui n'ont jamais eu la moindre chance d'arriver au pouvoir, et vivent dans un monde parallèle, avec leurs chiffres à eux.
La force d'un parti, c'est de pouvoir présenter des candidats partout.
Si un parti ne peut présenter ces candidats, c'est une faiblesse, qui se reflète logiquement dans le score national.
On ne peut pas camoufler cette faiblesse en ne donnant comme résultat que les villes où le parti présentait des candidats.
A ce compte, un parti peut ne présenter qu'un seul candidat dans une seule ville en France, y faire 30%, et annoncer partout que son vrai score national est 30%, puisqu'il ne présentait pas de candidat ailleurs.
Du grand guignol !
Relevez la tête, prenez des réflexes de grand parti responsable, et pas de groupuscule vivant sur des rêves dans une réalité parallèle.
à Axel
il y a du vrai dans ce que tu dis, mais tu te doutes bien qu'annoncer que le MoDem fait 3.5% est tout aussi trompeur. Surtout quand on le compte pour 0 là où il s'allie !
En revanche, notre marge de progression, et je suis absolument d'accord avec toi, c'est de parvenir à se présenter partout. ça, on essaiera de le faire dans 6 ans.
de plus, on n'a pas dit qu'on faisait 15.9 , on a dit que l'on faisait 15.9 là où l'on se présentait, c'est à dire dans les villes de plus de 3500 habitants. Ce n'est pas un mensonge, que je sache.
Peux-tu m'expliquer, dans ces conditions, pourquoi tant de sollicitude pour 3.5% des voix ?...
C'est même plus compliqué que cela.
1) C'est sûr qu'aujourd'hui le MoDem a une faiblesse, c'est qu'il ne peut pas se présenter seul partout. Mais il a réussi à se présenter sous ses propres couleurs dans un grand nombre de moyennes et grandes villes, et ça ce n'était pas du tout gagné il y a 6 mois ! Et le but n’était pas d’être présent partout, comme lors des législatives, mais d’être présent dans des villes « cœur de cible » pour créer un maillage à partir de là. C’est une stratégie plutôt intelligente pour une formation naissante. Et cela a plutôt bien fonctionné.
2) Cette faiblesse n'est pas propre au Modem. C'est aussi le cas - à moindre échelle certes ! - de l'UMP par exemple. Autant la gauche se présente à peu près systématiquement sous ses couleurs, autant l'UMP se présente très souvent comme liste "apolitique" y compris dans les grandes villes. Prenant l'exemple nantais que je connais bien et pour cause. Etaient en course :
- une liste Ayrault, s'affichant clairement PS-PC-Verts
- une liste Blineau, s'affichant clairement MoDem
- une liste LCR
- une liste LO
- une liste locale "culture"
- une liste dont le mot d'ordre était "contre l'Europe" !
- une liste "sans étiquette" menée par l'UMP, mais cachant son appartenance.
3) Mais le cas de ces listes « sans étiquette », se retrouve aussi au MoDem. Juste deux cas :
- Saint Brieuc (22). Liste « sans étiquette » menée par Didier Joncour, patron local du MoDem et à très large majorité MoDem. Intégrant des colistiers issus de la société civile et sans appartenance partisane, sa liste est « sans étiquette ». Il a fait 44,71% des voix, face à une liste de gauche et une autre de droite. La liste étant « sans étiquette », elle est classée officiellement dans les « divers droite », donc au même titre que l’UMP.
Et pourtant la tête de liste est clairement Modem ainsi que la grande partie des élus qui en seront issus.
- Carquefou, en périphérie de Nantes. Là aussi, une liste « ouverte », menée par Claude Guillet et Olivier Deschanel. Le premier est le patron du Modem sur la ville, le second est le président départemental du MoDem. Elle a fait 52,33%, et est classée « divers droite ». Pourtant elle était concurrencée par une autre liste « divers droite » menée par l’UMP !
Le problème vient du fait que toutes les listes MoDem n’ayant pas affiché le logo MoDem se retrouve de fait classées, soit « divers droite » avec l’UMP le plus souvent, soit plus rarement « divers gauche ». Donnant effectivement l’impression d’une bipolarisation.
Mais cette bipolarisation est au contraire en perte de vitesse si l’on regarde, non pas ce classement un peu artificiel par catégories, mais le nombre d’élus que chaque formation (UMP, PS, PC, Verts, MoDem, etc…) a eu au premier tour et peut espérer avoir au second. Et là, c’est l’UMP qui perd des sièges, tandis qu’en gagnent le PS, le MoDem et la LCR.
Il faut, comme dans les études d’opinion, analyser les choses en tendance au delà des données brutes. Le Modem va avoir plus d’élus qu’il n’en avait il y a 15 jours. C’est un fait. Ayant plus d’élus, il va être en mesure de constituer des groupes dans plusieurs Communautés Urbaines. Ce qui veut dire très concrètement des tribunes et des moyens supplémentaires. Et au delà, un vivier de candidats potentiels pour les élections futures, régionales et cantonales. C’est cela qui est en train de se jouer, et que certains à l’UMP n’arrivent pas à digérer. Si on ne prend pas en compte ces données à moyen terme, on ne peut pas comprendre l’attitude (ou plutôt les attitudes contradictoires) de l’UMP ces jours derniers. Juppé à Bordeaux a compris depuis des mois qu’il allait désormais devoir composer avec un nouvelle force politique, non seulement dans sa ville, mais au niveau du département et au delà de la région. Il a très bien mené sa barque.
A contrario, Fillon comme Sarkozy se sont planté dans leur analyse. Ils étaient persuadés que le MoDem disparaîtrait. Il ne disparaît pas, au contraire. Il aura plus d’élus, et des élus plus indépendants. Et là, subitement ils découvrent que sans l’appui du Modem, c’est un certain nombre d’exécutifs locaux que l’UMP risque de perdre à moyen terme.
D’où leurs revirements, yeux doux puis menaces, bref attitudes totalement incohérentes.
"on n'a pas dit qu'on faisait 15.9"
Le titre de Nicolas Vinci sur Cozop:
"Officiel: le score national du Mouvement Démocrate au 1er tour des municipales 2008 est 15,9%"
Ce titre est faux. Un score national n'est pas le score "là où l'on présente un candidat".
Le score national englobe la capacité, ou non, à présenter des candidats partout.
"Peux-tu m'expliquer, dans ces conditions, pourquoi tant de sollicitude pour 3.5% des voix ?..."
Tu sais, Edouard Fillias avait droit à une place au premier rang aux meetings de Bayrou, alors que son parti, Alternative Libérale, n'a obtenu que 9 signatures de maires pour la présidentielle, puis s'est ratatiné aux législatives (Fillias n'a obtenu que 200 voix, 0,5%), et ne compte que moins de 500 adhérents.
Pour une élection, on prend n'importe quel soutien avec des sourires.
Celui qui reçoit les sourires doit se garder de prendre cela pour une reconnaissance d'un réel poids politique, surtout s'il vise au final une victoire à la présidentielle (- un passage à autre échelle est alors nécessaire).
Les Verts sont courtisés même en pesant quelques %.
Le Modem est courtisé parce que 3% peut changer un 2nd tour. Pas besoin de chercher plus compliqué.
Je ne comprends pas ton raisonnement, Axel : ok, on n'a pas cassé des briques, mais on a tout de même atteint notre objectif principal qui est d'avoir un maillage d'élus sur le territoire, et notamment là où on n'avait absolument rien !
Alors évidemment, ce n'est pas flamboyant, mais sur la durée, ce sera efficace.
Il y a deux points importants:
- attention à la logique groupusculaire.
On ne procède pas de la même façon, pour s'implanter en tant que niche, et pour devenir crédible en tant que présidentiable.
Le FN a longtemps réussi un travail d'implantation en tant que niche, qui ne lui a jamais permis de dépasser ce stade.
Idem pour les Verts, la LCR, le PC...
Le Modem est parfois tenté de recourir aux arguments des petits partis à niche.
Ces arguments ne tiennent pas la route pour devenir un parti présidentiable.
Types d'arguments: "tout le système est contre moi", "les médias sont tous contre le Modem", "les chiffres sont truqués"...
Un présidentiable doit rassembler la France, il ne peut pas être en guerre contre tout le monde, dénoncer le système globalement.
En revanche, être en guerre contre tout le monde est excellent pour s'imposer dans une niche.
En clair, ce qui rapporte une certaine aura immédiate n'est pas forcément ce qui permet de devenir président.
C'est un problème majeur pour Bayrou, qui a obtenu une aura en luttant contre le système, mais a du mal à dépasser ce stade de 3e homme contestataire seul contre tous.
- deuxième point: camoufler les mauvais résultats en sortant de nouveaux décomptes destinés à se rassurer, risque de court-circuiter les interrogations sur la stratégie globale du Modem.
Notamment le problème de l'espace politique d'un mouvement, qui a pris beaucoup de distance avec la droite, sans trouver beaucoup d'espace à gauche, faute de réussir à mordre sur la force du parti socialiste.
Si, par la suite, le Modem ne parvient pas davantage à récupérer l'aile démocrate du PS, il restera atrophié, à moins de tourner ses yeux vers la droite en cherchant les déçus du sarkozysme.
Cela implique: mise en avant des thèmes réformistes/économiques, plutôt que les seuls thèmes institutionnels/démocrates.
Beaucoup de remarques de bon sans, dans ce que tu dis, Axel.
Je ne te conteste pas : en effet, il faut qu'on sorte de la niche, et si possible sans aboyer :-)
Axel,
tu n'as pas tord sur certains points. Mais, il faut partir de réalités. Jusqu'à présent le MoDem, suite au départ de ses principaux cadres, était devenu très peu présent, électoralement parlant, dans beaucoup d'endroits.
Aujourd'hui, il gagne un premier pari qui était un début d'implantation. Pas suffisante, certes, mais c'est un début. Personne n'imaginait il y a 6 mois que le MoDem réussirait cette opération. Ce n'est pas un succès flamboyant, mais c'est malgré tout un succès.
Après, sur les histoires de niches. C'est évident qu'un parti de gouvernement ne peut pas se contenter de certaines niches. Mais, on ne peut pas imposer une marque - et un parti politique c'est aussi une marque ! - sans partir de niches. Niches qui correspondent au départ au véritable cœur de cible. Après, la stratégie est d'élargir à partir de ces bases.
Le MoDem "en guerre" contre tout le monde, j'y crois pas une seconde. Ca, effectivement, c'est la stratégie du FN ou de la LCR (hors de nous point de salut). Mais pas celle du MoDem, et les alliances diverses, variées, et pour certains troublantes, prouvent bien que le MoDem ne compte pas travailler seul.
Le MoDem n'est pas courtisé parce qu'il pèse 3%. On est pas dans une élection nationale mais locale. Il est courtisé dans certains endroits parce qu'il y pèse 5, 10 ou 20%. Le score "national" n'entre pas en ligne de compte au niveau local. Peser 5 % peut faire pencher la balance d'un coté ou de l'autre. Peser 10 ou 20% veut dire des élus au final, et des élus indépendants des deux grandes formations. Et cela, c'est plutôt une nouveauté...