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trésorerie

  • Et les TPE, Sarko ?

    Il y a parfois des témoignages pour lesquels tout commentaire serait inutile. Christophe Ginisty remarquait avec justesse, tout récemment, que le plan de Nicolas Sarkozy pour les PME passait à côté de l'essentiel : il observait, notamment, que l'on associe presque mécaniquement (Pavlov ?) PME, innovation et financement de l'innovation. S'il s'agit d'aider les entreprises en difficulté, il est évident que sélectionner celles qui sont éligibles par leur propension à innover, revient à laisser de côté toutes les petites entreprises ordinaires qui ont un problème, in fine, assez simple : la trésorerie.

    Il y a dans les commentaires, un témoignage édifiant d'une militante MoDem qui est chef d'entreprise d'une TPE, juju41. Je le reproduis intégralement ici :

    et les TPE? tout le monde s'en fout...
    j'en sais quelque chose, puisque de 8 salariés, nous sommes passés à 5, avec les ennuis financiers qui vont avec... parce que lorsqu'on licencie pour raison économique, 3 personnes , c'est un licenciement collectif, donc convention de reconversion, départ immédiat des salariés sans effectuer leur préavis, et les 2 mois correspondant au préavis, payés charges comprises au Pôle Emploi.. je vous laisse imaginer ce que ça représente pour une TPE artisanale qui doit sortir l'équivalent de 20 000 euros pour 3 salariés, sans avoir facturé quoique ce soit qui corresponde à ce travail... et que le carnet de commande est bien bas.. La trésorerie étant forcément limitée, on n'a plus qu'à renflouer la boite avec nos biens propres..pour éviter de couler, et d'envoyer 5 autres personnes au chomage, et nous au RMI à 55 ans...voilà ce que c'est que la réalité des TPE, dont sarko se fout comme de sa première rollex...quand à la banque elle nous tolère un découvert de 30 000 euros.. et faut se démerder avec ça... ça en fait des nuits de cauchemards..et on ne voit pas le bout.. on renfoue encore et encore avec nos économies, on finira sur la paille , si ça continue..au bout de 35 ans de travail acharné et passionnant, on a quelques envies de meurtres, et le dégout au bord des lèvres...

    il y en a combien comme nous qui ont fait marcher la machine économique durant des années, honnêtement, en payant bien leurs salariés, en payant des impots assez consistants,sans rechigner et sans en mettre à gauche à l'étranger,et qui aujourd'hui crèvent en silence...

    Ras le bol
    !!!!

    L'État a bien consenti des prêts aux banques : pourquoi ce plan de permettrait-il pas de garantir des facilités de trésorerie aux PME tant que les temps sont durs ? Voilà qui serait bien plus utile. Je pense que le gouvernement et Nicolas Sarkozy devraient être davantage à l'écoute du tissu entrepreneurial, si cher au MoDem, au demeurant. Il y a avec le billet de Christophe Ginisty et le témoignage de juju41 l'avis de deux chefs d'entreprise. Cela vaut le coup qu'on les écoute, non ? Ensuite, il ne faut pas oublier l'autre côté de la chaîne, à preuve, cette fois, un autre témoignage d'un militant MoDem, Fred LN (qui tient un blog) qui déclare : Je crois lire ce qui arrive a mon principal client (et débiteur...).

    Et moi, je m'arrête évidemment sur le mot "débiteur". Il est symptômatique du cercle vicieux dans lequel toute une branche de l'activité économique risque de rentrer en plongeant dans le marasme.

    Des solutions existent, et Démocratix (blogueur lui aussi) en propose une qui me semble censée : une société d'affacturage sur le modèle de la COFACE !

    Et pourquoi ne pas imaginer en temps de crise, un cautionnement de certaines sociétés d'affacturage par l'Etat? Pour couvrir le rachat de certaines créances à un niveau de risque un peu plus élevé (sans aller trop loin toutefois) que ce que des institutions privées sont prêtes à faire. Après tout, c'est déjà ce qui se passe avec la Coface pour l'export, et l'Etat n'a aucun intérêt à voir des entreprises chuter les unes après les autres par effet de "dominos"...

    Il est loin, désormais, le temps où François Bayrou voulait faire de la France un pays pro-entreprise. Il ne reste de cette période qu'un essartz de Small Business Act à l'européenne toujours pas appliqué. Il y a eu pourtant des propositions du MoDem sur l'entreprise. J'essaierai d'en faire une synthèse très prochainement.