On passe son temps à faire des explications de textes, sur la Toile, je trouve ; la grande affaire de ces derniers jours, ce sont les propos de Robert Ménard sur ses priorités de journaliste. La presse et pas mal de blogueurs, avec un bel ensemble, en a tiré la conclusion qu'il défend la peine de mort.
Encore une assertion aussi débile que fausse : Robert Ménard a simplement dit que dans tout ce qui était sur le feu et qui urgeait, obtenir la grâce d'un Dutroux n'était pas vraiment une priorité, c'est tout. Je suis exactement de son avis.
A titre personnel, ce n'est pas pour des raisons philosophiques que je suis contre la peine de mort, mais en raison des graves dérives qu'entraîne systématiquement son application. En soi, voir griller un Dutroux sur une chaise électrique ne m'empêcherait pas de dormir. Et je ne me mobilise pas pour obtenir la grâce de tous les condamnés à mort ; c'est seulement quand j'ai un dossier en main que je juge convaincant que j'écris si une condamnation me semble particulièrement injuste.
Je crois que Robert Ménard a exprimé à peu près le même avis. Je rappelle ses paroles :
«On profite de ce qu’il semble être une erreur judiciaire pour nous fourguer le problème de la peine de mort. Je pense que ce sont deux débats différents. On peut très bien penser que pour cette affaire-là il faut faire un test ADN et être partisan de la peine de mort. Et être partisan de la peine de mort, ça ne fait pas de vous un monstre qui serait exclu de l’humanité bien pensante, convenable et tout».
Et il précise lundi :
«Ce que j’ai voulu dire, c’est que j’ai mieux à faire que de défendre des gens comme Dutroux, c’est peut-être parce que je suis père de famille».
Il a tout à fait raison. Je ne pense pas autrement avec la réserve, toutefois, que j'ai exprimée : je maintiens que l'application de la peine de mort en,traîne systématiquement des dérives qui aboutissent à la condamnation d'innocents. L'État du Texas est un spécialiste de la chose, et je ne parle même pas des dictatures de toutes sortes...