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note2be

  • De Note2be à L'évaluation des enseignants

    Note2be s'est finalement vu condamné par la justice, ce qui est une bonne chose. Barrejadis, réagissant à ma note d'hier, tout en approuvant la condamnation de ce site, déplore le risque de voir la question de l'évaluation des enseignants enterrée, suggestion que l'on retrouvait dans les propositions d'Attali.

    J'ai lu avec attention son billet, et je le trouve intéressant. Deux observations, toutefois : ce qu'il évoque, ce sont des étudiants du supérieur, et non des collégiens. En terme de développement cognitif, de capacité de prospection et d'abstraction et de motivation, il n'y a aucune commune mesure entre ces deux types d'étudiants. 

    Je trouve son idée d'évaluation à 360° où tous sont partie prenante très intéressante. Je rappelle cependant qu'une évaluation des enseignants existe de longue date : il s'agit de l'Inspection Pédagogique. Sa compétence est reconnue, et, l'Inspecteur, qui passe d'établissements en établissements, dispose d'un recul supplémentaire. Bien sûr, en son sein, il existe quelques dérives (carriérisme, monomanie, obsessions didactiques comme les fameuses séquences ou encore la méthode globale), mais en règle générale, les Inspecteurs sont compétents et perspicaces. La principale difficulté vient de ce qu'ils ne passent pas assez souvent, et cela parce qu'ils sont progressivement assomés à coup de tâches administratives qui ne devraient pas relever de leur fonction. 

    Pour répondre à AriesFr qui est également intervenu sur mon article d'hier, je répliquerai simplement la chose suivante : qui évalue ? être évalué par un adulte habilité à le faire et par un collégien ce n'est pas pareil. Il cite son exemple, mais je suis certain que ce ne sont pas des adolescents de 14 ans qui le "notent". Cela fait une différence de taille, et son propos, l'air de rien, a finalement glissé. En outre, son évaluation n'est pas publique, et encore heureux : qu'il imagine que ses amis, son banquier, ses co-équipiers dans le domaine sportif, son agent immobilier puisse prendre connaissance de ce que pensent ses supérieurs hiérarchique de sa compétence, qu'en penserait-il ? Je ne le suppose pas d'assez mauvaise foi pour me répondre qu'il est d'accord avec une telle pratique. Alors, évidemment, une telle chose le gênerait, mais, pour des enseignants, cela ne le dérange pas. Deux poids, deux mesures ? 

    En revanche qu'un enseignant puisse disposer d'une grille s'appréciation sur ce que pensent des étudiants ou des élèves de son enseignement (et non de lui), cela peut être intéressant, à condition qu'elle garantisse la confidentialité et l'anonymat au sein de la classe elle-même. Cela pourrait aider l'enseignant à s'améliorer, à l'évidence, sans pour autant rentrer dans une logique de confrontation. 

    J'ajoute qu'évaluer un enseignant c'est difficile, en raison des critères qu'il faut appliquer : comment savoir quel est l'impact d'un enseignement sur un élève ? Souvent, il se mesure bien des années après, et les élèves eux-mêmes sont amenés à varier leur réponse sur la question. Quand on travaille sur de l'humain, tout devient bien plus incertain et glissant. C'est en ce sens que je dénonce l'irréflexion, et souvent la malhonnêteté intellectuelle de ceux qui proposent des solutions toutes faites et simplistes à ce problème. 

    Cela ne doit en revanche naturellement pas entraver une réflexion de fond sur la question. 

  • Zéro pointé pour Note2be !

    Ah, voilà qui fait plaisir à lire : le SNES a obtenu gain de cause. Cette m.... de Note2be va devoir supprimer tous les noms de profs qu'il a mis en ligne avec les notes et même ses forums de diffusion.

    Dans les idées les plus dég....sses apparues ces derniers temps sur la Toile, ce site figurait en bonne place, et surtout, ouvrait la voie aux pires dérives. Bien sûr, on trouvera toujours les traumatisés de l'Education Nationale prêts à tous les coups tordus pour en découdre avec les enseignants qu'ils détestent généralement cordialement, mais, ces abrutis oublient un détail de taille : accepter de noter les enseignants en ligne de cette manière, c'était offrir la possibilité d'en faire autant avec toutes les professsions. On aurait alors noté le médecin, le guichetier, le banquier, le postier, le commerçant, et...aussi le juge ! Pas fous, je suis sûr que ces derniers ne s'y sont pas trompés d'ailleurs... Bref, une vraie m... ce site, dont la parenté avec les méthodes qui appellent à la délation anonyme est flagrante.

    Il faut dire que notre Agité National et l'Imbécile en chef (il appelle ainsi ceux qui critiquent son rapport) Jacques Attali avaient plus que largement ouvert la boîte de Pandore puisque le premier veut noter ses ministres, et le second avait été à l'origine de l'idée de noter les enseignants.

    Bref, une victoire pour le droit, cette décision. Un dernier point, tout de même : je trouve fort qu'il n'y ait eu que le SNES, parmi les acteurs de l'Education Nationale, pour engager une procédure contre Note2be. A noter que le SNALC avait appelé les enseignants à écrire un courrier au responsable du site pour demander leur suppression nominative de la base de données.

  • Le SNES attaque en justice le site Note2be

    Pour ma part, je soutiens à 100% l'action du SNES dans cette circonstance, et je suggère à tout le monde de la relayer :

    Le site web « note2be » ouvert depuis plusieurs jours permet aux élèves de noter en ligne leurs enseignants nominativement. Cette évaluation publique fondée sur des jugements personnels et subjectifs ouvre la porte à tous les excès et risque vite de s’apparenter à une dénonciation publique, voire la diffamation.

    De nombreux collègues ont alerté le SNES constatant la facilité avec laquelle chacun peut écrire n’importe quoi sur n’importe qui. La Fsu a manifesté le 6 février sa forte désapprobation devant ce qui ressemble à un « lynchage public » et s’est adressée au Ministre pour qu’il examine les mesures à prendre.

    Compte tenu de l’inertie des pouvoirs publics, le SNES a décidé d’assigner en référé les responsables du site devant la justice, afin qu’il soit mis un terme à ce qui apparaît comme un trouble manifestement illicite à l’ordre public.

    Le SNES demande solennellement au Ministre de l’Education nationale de se porter aux côtés du SNES et de la FSU , mais surtout de l’ensemble de la profession dans cette action contentieuse
    .

    Il y a des individus qui sont prêts à tout pour surfer sur les démagogies les plus honteuses : certains se sont engouffrés dans la brèche ouverte par le rapport Attali (un tissu d'âneries) avec une totyale absence de vergogne...