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mythologie

  • Mythologies

    J'ai lu et relu une large part de mon enfance les contes et légendes des grandes civilisation, avec un goût tout particulier pour les grandes épopées et les gestes. J'ai admiré Yudhishthira, le prince juste, tendre et courageux du Mahâbhârata, espéré que Dieu pardonnerait à Lancelot et que celui tiendrait ses résolutions afin qu'il puisse rejoindre son fils Galahad et contempler le Graal. Jeune, Achille était mon idole, mais, avec l'âge, j'ai changé de camp et de héros dans l'Iliade. J'admirais alors sa force, son courage et son détachement face à son destin. Aujourd'hui, c'est Hector qui emporte mon adhésion. Quel courage, quelle humanité ! Voilà un homme qui sait que les Grecs comptent des héros très puissants, plus puissants que lui, mais qui assume son rôle de général en  chef des Troyens et combat bravement. Voilà un homme qui ne s'inquiète que pour son peuple, pour sa femme Andromaque et son fils Astyanax alors qu'il sait qu'il va au devant de la mort. Hélène pleure sa mort plus que celle de quiconque tant il aura toujours été doux et compatissant avec elle. Voilà encore un homme qui rappelle son frère Pâris à son devoir, regardant ce dernier par en-dessous, comme Homère le dit, et voyant en ce dernier la cause de tous les maux de Troie. Une attitude qui détone avec le jugement tant des Troyens que des Grecs pour lesquels Hélène est le cause première de la guerre.

    Homère était considéré par les Grecs du Siècle de Périclès comme l'oeuvre fondatrice qu'il fallait faire étudier aux enfants pour leur édification morale et intellectuelle. Les Grecs d'aujourd'hui pensent toujours la même chose, d'ailleurs, l'Iliade et l'Odyssée sont au programme de 6ème, en Grèce. En France même, on en recommande l'étude au début du collège également. J'y ai trouvé et j'y trouve encore, pour ma part, des morceaux d'humanité sans pareils. Parmi les héros, bien peu rivalisent avec Hector, à mes yeux. Il n'y a que Yudhishthira et Antigone (celle de Sophocle) dont les auras égalent celle d'Hector. Yudhishthira parce que c'est la tendresse sans mollesse et la douceur faites homme. Antigone, parce qu'elle n'est pas née pour haïr mais pour aimer. Voilà une fillette (ou une jeune adolescente chez Euripide) qui descend dans la plaine au milieu de la nuit et des tourbillons, vient se pencher sur le corps de son frère en décomposition, que les charognards se disputent sans doute, et accomplit les rites nécessaires afin que son âme trouve la paix, en dépit de l'édit de son propre oncle, qui assure désormais la réalité du pouvoir à Thèbes. Extraordinaire enfant qui n'hésite pas à agir seule quand même sa soeur Ismène la lâche.  Quel art que l'écriture de Sophocle. Quel talent chez cet homme pour avoir fait de l'exemple saisissant d'Antigone un mythe désormais éternel.

    Mais, j'en viens à ma conclusion : mon billet est en fait une chaîne, une bonne vieille chaîne de blogs. Je vais taguer quelques blogueurs, et voilà ce que je voudrais qu'ils écrivent, s'ils sont d'accord : qu'ils fassent le portrait d'un héros légendaire (mais pas d'un dieu) dans les mythes antiques (pas seulement gréco-romains, les mythes et légendes de toutes les régions du monde entrent dans le cadre du thème de la chaîne) qui a retenu leur attention et à qui ils accordent leur suffrage plus qu'à quiconque.

    Je vois bien Skeptikos, Oréade, Démocratix (comme ça il sera à nouveau obligé d'écrire des billets sur son blog :-) ), Nelly (dont je n'ai plus de nouvelles), Mirabelle (même chose que Démocratix) Polluxe, et enfin Vincent me donner leur avis. Mais bon, ils font ce qu'ils veulent.

    Il y a aussi le Crapaud du Marais qui m'a tagué dans une autre chaîne. J'ai un peu la flemme de répondre. En fait, je suis d'accord avec  tout ce que propose le MoDem poyur l'Europe, sauf pour les paradis fiscaux. Cela étant établi, mon crapouillot peut participer à ma chaîne sur les héros mythologiques.

  • La Shoah de Sarkozy entre mythe et histoire

    Je viens de lire le billet de Versac du 15 février dernier dans lequel il dénonce l'atterrant rapport de Nicolas Sarkozy à l'histoire.

    J'ai apprécié particulièrement sa conclusion, que je livre à mes lecteurs ici :

    Non, ce n'est pas à un homme, fût-il président de la République, que d'imposer à ma fille cette culpabilité et cette émotion. Tout en voulant, dans le même mouvement, virer des enfants sans papiers de nos écoles, d'ailleurs.

    Fine observation à laquelle je souscris tout à fait.  J'irais un peu plus loin : Nicolas Sarkozy n'est pas dans l'histoire, il est dans la mythologie, et une mythologie qui frise la mythomanie, c'est à dire, au sens étymologique du mot, la manie de fabriquer des mythes. μανία en grec, signifie la folie. Donc, en son sens premier, c'est une folie.

    Mais c'est surtout une régression : historiquement, ἱστορία l'histoire, apparaît après le mythe.  Thucydide, le père de l'histoire moderne, plus encore qu'Hérodote, annonce en introduction de sa Guerre du Péloponèse, qu'il n'imitera pas ces logographes (sortes d'écrivains de discours tout faits pour flatter des êtres et des faits) ; c'est qu'il recherche, lui des faits avérés pour écrire l'histoire.

    Le souci de Nicolas Sarkozy, c'est de transformer l'histoire en une espèce de mythologie officielle à son service.Le mythe a une fonction, mais une fonction qui n'est pas celle de stimuler l'émotion, mais au contraire la réflexion.

    C'est, je pense, sur le fond, l'abîme sémantique qui sépare la mythologie des histoires racontées par le mythomane. 

    Les enfants de CM2 et la Shoah méritent à mon sens, un peu mieux que cela.