Coup de pot : j'ouvre tranquillement l'interface administrateur de mon blog, je jette négligemment un oeil sur les stats, et je vois que je suis très exactement à 15 000 commentaires.
Le blog a ouvert en mai 2006. 15 000 commentaires en 3 ans. Toutefois, il y a une accélération avec le temps, parce qu'il y a trois mois, il y avait 10 000 commentaires. En fait, depuis un moment, je tourne à 1000 - 2000 commentaires par mois.
Attention : 15 000 commentaires, cela ne veut pas dire non plus 15 000 commentateurs. Difficile de savoir combien il y a de commentateurs. En revanche, je sais que le temps de lecture total des commentaires sur le blog excède le temps de lecture total des billets. Pas de beaucoup, c'est presque 50-50 mais les commentaires l'emportent.
En parlant de statistiques, je m'acheminais tranquillement vers une fréquentation passable au mois de mai, c'est à dire 8500 à 9000 visiteurs uniques, mais, en rédigeant deux à trois billets sur Susan Boyle, j'ai provoqué dans l'avoir anticipé un afflux tout à fait imprévu de visiteurs, et du coup, j'ai terminé le mois à un peu plus de 1200 visiteurs uniques. Précisément,12 352 visiteurs uniques, 26436 visites, 83 996 pages lues et une moyenne quotidienne de 852 visiteurs avec un pic à 2566. Le mois de juin sera certainement supérieur étant donné que je viens de franchir le cap des 10 000 visiteurs uniques aujourd'hui.
Merci google qui me place souvent en pointe sur les questions d'actualités. Je n'ai en revanche guère d'idées sur mon nombre d'abonnés. Aux alentours de 200 à 250, je pense, mais c'est une pure supposition.
En fait, les statistiques brutes d'un blog ne sont guère intéressantes en soi. Ce qui est intéressant, c'est d'étudier ce que les lecteurs lisent et pourquoi, et puis, comment se constituent des mouvements massifs vers une acutalité plutôt qu'une autre. A cela, il faut ajouter des paramètres importants comme le titre que l'on donne à son billet et l'heure à laquelle on le publie.
Il y a deux sortes de blogs : les blogs aristocratiques, de gens sérieux, qui publient des analyses de fond, sans doute lues et relues avec minutie, et puis des blogs popu, comme le mien, où l'on serre l'actualité au jour le jour, on fait des fautes de frappe et dont les articles comportent parfois des inexactitudes. Souvent, les aristocratiques méprisent les popu. Ils se demandent pourquoi les gens s'intéressent à ces trublions qui ne se contentent que d'approximations. Les aristocratiques sont souvent intéressants, mais ils m'énervent à nous considérer au fond, nous les popu, comme de la merde. D'ailleurs, un aristocratique, sauf circonstances exceptionnelles, ne citera jamais un popu. Ce serait lui faire trop d'honneur, pensez-donc, chers amis...Au fait, popu, c'est populaire, populo, peuple, populiste, d'accord ? on s'est compris. Les aristocratiques abhorrent le bon gros sens commun et les interpellations des popu ou encore leur propension à ne traiter que l'immédiateté des choses.
J'ai dit qu'il y a deux sortes de blogs, mais en fait, il y en a trois. J'ai oublié les blogs des gens comme il faut. Les blogs comme il faut ont ce qu'il convient d'anti-conformisme pour être juste comme il faut. Ce soupçon de provocation en commun qui vous fait rentrer dans la norme des gens bien intentionnés. Les blogs comme il faut s'indignent en coeur au premier dérapage, surenchérissant dans le concert de bêlements. Les blogs comme il faut méprisent aussi le popu. Ils aiment bien les pauvres gens dont ils prennent avec empressement la défense, mais sont irréversiblement allergiques aux popu. Engoncés dans leurs certitudes morales, ils aiment bien adopter des postures plaisantes qui leur donnent une stature. Du haut de ce blog, 40 siècles de morale vous contemplent, les popus...Les gens comme il faut jalousent les aristocrates mais leur tirent bas la révérence. Ils s'indignent, en revanche, de ce que les popus puissent attirer du lectorat, et l'amer constat de leur inconsistance peut parfois faire vaciller leurs convictions.
Ainsi va la blogosphère entre frustrations et rêves de grandeur. Micromégas a de l'avenir...