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  • Trente-cinq heures : la droite se plante complètement (et Macron aussi)

    Je m'inquiète de l'impéritie économique de la droite et d'une partie de la gauche (les sociaux-libéraux). Les voilà tous à croire que les 35 heures sont notre problème majeur. De plus, quand j'entends les incantations des personnalités de droite sur la valeur travail, j'ai la sensation d'écouter des individus d'un autre temps. Ils ne comprennent pas le monde dans lequel nous vivons. L'objectif de société, ce n'est pas d'aller vers plus de travail, mais au contraire, vers moins. Et cet objectif est pleinement cohérent avec l'objectif économique qui est, lui, de gagner en productivité.

    Chaque nouvelle majorité vient mettre le bazar dans l'arsenal de lois pourtant déjà épais de nos codes juridiques à coups de grandes réformes. On ne cesse pourtant de le dire, c'est d'abord l'instabilité fiscale et juridique qui sème le trouble dans la vie entrepreneuriale en France.

    Au passage, c'est amusant (enfin, si l'on peut dire) de constater que le même phénomène se produit dans l'Éducation Nationale avec son lot de sigles, de réformes incompréhensibles et de marques de passage des différents présidents et ministres.

    La sphère politique, mais aussi une partie de la sphère entrepreneuriale, ne comprend pas qu'elle ne réalisera pas les gains espérés en tuant à la tache ses cadres. Il faut arrêter les déclarations imbéciles avec les 35 heures. C'est là où on voit que les "professionnels" de la politique n'ont jamais travaillé. Les cadres de haut niveau accumulent déjà des horaires délirants : les 35 heures, c'est la théorie qui permet tout de même les RTT, mais la réalité, c'est souvent jusqu'à 70 heures de travail certaines semaines.

    Et les idéologues imbéciles veulent en rajouter une couche en faisant sauter le dernier verrou ?

    Au lieu de bêtement chercher à charger la mule toujours plus, la droite (et j'espère le centre) feraient bien de se concentrer sur l'organisation du travail et les mobilités qui y sont associées (les pertes de temps qu'elle induit par sa déficience sont colossales).

    On ferait mieux de prendre exemple sur Google ou encore la Suède qui passe à la journée de six heures, qui ont compris que le bien-être des salariés est un facteur très important de productivité et de dynamisme pour une entreprise. Associer à des rythmes de travail efficaces un management intelligent qui reconnaît l'effort et la compétence, voilà des clefs pertinentes.

    Le but, ce ne devrait pas être de travailler plus mais de travailler mieux. 

    Je me demandais ce que les Régions peuvent faire dans mon dernier billet : je pense que c'est un levier sur lequel elles peuvent avoir une action à condition de le prendre au sérieux. Bien sûr, le transport est un élément très important, dans une telle optique, parce qu'on y consacre souvent beaucoup trop de temps. Il ne s'agit donc pas de pouvoir relier un point à un autre mais que cela soit très rapide, et ce, en incluant dans le décompte final le départ de chez soi jusqu'à l'arrivée sur le lieu de travail. Marielle de Sarnez et Yann Werhling proposaient dans leur document de travail de réfléchir à une articulation entre urbanisme et mobilités, faisant observer qu'il s'agissait d'une réflexion au long cours. Il ne suffit pas de le dire. Il faut le faire, et le faire sans parti pris idéologique. Sur ce point, je rappelle que seule l'automobile permet de relier directement deux points l'un à l'autre quels qu'ils soient. On devrait donc distinguer le problème de la pollution et celui de l'automobile. Le but devrait être de parvenir à des automobiles propres pas de les éliminer et de créer davantage de goulots d'étranglement. Il faudrait que ce soient des gens qui n'ont pas beaucoup de temps (et en perdent beaucoup en transports) qui soient interrogés pour construire le programme mobilités des partis politiques. Nul doute qu'ils apporteraient un sang neuf et un tout autre point de vue.

     

    Mes collègues blogueurs socialistes vont se pâmer d'aise