On se souvient de la sortie du sieur Rufo sidéré par l'égoïsme des enseignants et des parents à propos des rythmes scolaires. J'ai toujours dit que les donneurs de leçon, c'étaient les pires. Ils s'esbaudissent et font la roue sur toutes les ondes tels des paons paradant dans des jardins d'agrément bourgeois.
Or, le sieur Rufo s'est permis de sententieusement expliquer à une mère dont la petite fille avait été victime de viols que l'immense majorité des enfants abusés vont bien et que, pour sa fille, il lui conseillait de demander au violeur désigné s'il était bien l'auteur de viols sur son enfant avant de croire la petite sur paroles.
Taisez-vous, arrogant et incompétent personnage ! Taisez-vous imbécile-heureux !
Non, la majorité des victimes d'inceste et de pédocriminalité ne vont pas bien ! Les conséquences multiples sur leur vie intime, sexuelle, de couple, professionnelle et leur santé sont dévastatrices. De nombreuses études scientifiques, témoignages, ouvrages l'expliquent et le prouvent très clairement : 56% à 80% des victimes nécessitent des soins, soit l'immense majorité (Dufour et al 2000). La Haute Autorité de santé le reconnaît : "La gravité des séquelles sur la santé physique (troubles du comportement alimentaire, addictions…), sur le développement psychique (dépression, pulsions suicidaires…) et sur la vie sociale des victimes (peur des autres…) fait de l'inceste un enjeu sanitaire et sociétal majeur."
Les professionnels de santé doivent jouer un rôle essentiel dans le repérage. Mieux repérer, est-ce bien là ce que fait M. Rufo ? Les propos de Mr Rufo reportant la responsabilité du mal-être sur la vulnérabilité préalable de l'enfant victime inversent la conséquence et la cause, ce qui est insoutenable scientifiquement pour tous les psychotraumatologues. Par ailleurs les chiffres des faux témoignages et faux souvenirs sont particulièrement faibles, comme le prouvent de nombreuses études juridiques, et psychiatriques, et ce malgré des mythes contraires. Les chances de résilience d'une victime d'inceste ou de pédocriminalité sont accrues lorsqu'on lui apporte soutien et reconnaissance, quand elle est entendue et crue sans aucune condition ! En revanche le déni, le refus de croire font considérablement accroître le mal-être et nuisent à la possibilité de se reconstruire.
Je ne puis qu'inviter à signer la pétition invitant à dénoncer les propos de ce vil personnage et je constate tout de même une chose : il y a eu foultitude de médias pour reprendre l'exaspération du Sieur Rufo contre les enseignants et les parents attachés à leur vie de famille mais absolument aucun pour dénoncer ce dérapage inacceptable.
Les pauvres demi-excuses du Sieur Rufo loin d'être suffisantes enfoncent le clou. Pas l'expression d'un seul regret. Le Sieur Rufo est toujours aussi satisfait de lui-même.
Ce qui m'indigne c'est que des chaînes comme France 5 ou des radios comme France-Info continueront de faire appel à lui en le présentant comme un spécialiste de référence.
Le Sieur Rufo ferait bien de balayer devant sa porte avant de faire la leçon aux autres.
Commentaires
Tout à fait d'accord!
Il y a hélas de tels personnages qui se drapent dans leur statut pour sortir d'immenses conneries quand ce ne sont pas de révoltantes déclarations et que l'on invite sur les plateaux parce que ce sont "de bons clients" (l'audimat, Coco, l'audimat!).
PS: Merci d'avoir écrit ce texte dans un corps lisible pour mes yeux.
Tout à fait d'accord!
Il y a hélas de tels personnages qui se drapent dans leur statut pour sortir d'immenses conneries quand ce ne sont pas de révoltantes déclarations et que l'on invite sur les plateaux parce que ce sont "de bons clients" (l'audimat, Coco, l'audimat!).
PS: Merci d'avoir écrit ce texte dans un corps lisible pour mes yeux.
Troisième paragraphe en partant de la fin, première ligne : je pense que c'est "suffisantes" et non "insuffisantes" que vous vouliez écrire. ;-)
@Christian
Merci, c'est corrigé
@Pangloss
J'ai pensé à vous pour la taille du texte :-) Ces types-là font partie de cette clique de bien-pensants et d'experts dont on nous abreuve à longueur de temps dans la sphère médiatique. Pour faire les beaux, ils sont bons, mais de temps en temps, ils en font trop et ils dérapent...
Je vais sans doute te choquer l'Hérétique, mais je n'aime pas ton billet. Je n'aime pas la mise en parallèle de la problématique des rythmes scolaires dans le primaire avec des choses aussi graves que le viol d'enfants... Deux choses qui n'ont absolument rien à voir, je pense qu'on sera d'accord là-dessus. Et le seul lien entre les deux dans ton billet, c'est Rufo. Trop facile... Et de mauvais goût à mon sens.
Salut JF
Oui, sur le fond, tu as raison, mais il se trouve que c'est une des dernières interventions publiques de Rufo.
Ce qui m'a hérissé, c'est que ce type se permet de donner des leçons de morale (et il n'en est pas à son coup d'essai) sur le bien-être des enfants alors qu'il balance des énormités inadmissibles sur les enfants abusés.
Je pense que c'est ça que j'aurais dû dire dans mon billet, mais cette indignation-là est mal formulée je te l'accorde.
Oh, pas fini : il a aussi commis ça :
http://desmotsgrattent.blogspot.be/2012/12/lettres-dune-association-indignee.html
Et puis autre chose faut que je retrouve, je collectionne en ce moment leurs perles à ces messieurs, mais Rufo il fait fort
voilà entretemps, ça paraîtra plus tard certainement en raison de la lenteur de hautetfort quand il y a des liens internet dans un commentaire - j'ai posté le lien de mon billet sur la réponse du bon Dr Rufo pour l'enfant avec trisomie 21 qui devait selon lui être écarté de l'école ordinaire (bref de la société quoi)-
Avant j'avais déjà signé la pétition sur cette saillie de Rufo évoquée dans ton article sur le viol, ce cher Rufo (très cher, vu qu'entre les plateaux TV les bouquins et ses boulots il collectionne les propriétés bonjour l'ISF mais je veux pas le recevoir en Belgique)
Et comme jamais deux sans trois, à une maman qui s'inquiétait que son enfant ne parle pas, ne communique pas et autres signes trop bien connus par les parents concernés il a affirmé avec aplomb que son enfant "avait peur de disparaître".
Certains ont demandé qu'on l'attaque pour pratique illégale de la médecine. Je pense sincèrement que plusieurs de ses confrères devraient le rejoindre dans cette perspective. Franchement entre lui et le guérisseur de chez Sabatier, les bains de siège de Rika, il n'y a guère de différence finalement... Même Lacan se vantait d'être un escroc !
Pour être exacte dans mes propos, Rufo a conseillé à la maman d'aller voir le CAMSP près de chez elle... ces officines toujours dans la même veine...pauvre France régie par une secte qui a réussie.
Je vous conseille la lecture du "livre noir de la psychanalyse"... tout vous paraîtra bien plus clair par la suite.
Martine, calme-toi, tu es l'exemple vivant de leur faillite.
Merci pour le lien sur la lettre "d'excuses" de Rufo. Je vois qu'il parle de "bouffées délirantes" et de "psychoses hallucinatoires".
Pour tous ceux qui veulent en savoir plus, je les enjoins de visionner l'oeuvre de Sophie Robert quand la censure ne sera plus de mise...
Pov' fille,
Tu es prète à n'import' nawak, tu me fais vomir.
Bon, à nouveau filtrée pour une bonne semaine.
hi hi pourtant ça pouvait au moins la faire cuver :) bon je sors
Je n'ai pas lu l'article que vous incriminez. Peut-être m'aurait-il aussi scandalisée... Toutefois, je voudrais apporter une nuance: "Les chiffres des faux témoignages et faux souvenirs sont particulièrement faibles, comme le prouvent de nombreuses études juridiques, et psychiatriques, et ce malgré des mythes contraires."
Je serais plus circonspecte que vous! Certes, les magistrats n'acceptent pas facilement de reconnaître leurs erreurs, mais ils peuvent en commettre. Et peut-être bien les psychologues et les psychiatres aussi. Donc, les études juridiques et psychiatriques doivent aussi être lues avec recul. Cela n'autorise pas bien sûr à refuser d'entendre un enfant qui accuse. Mais cela invite à la prudence, simplement.
Oui, j'aimerais aussi relever que pas mal de psychanalystes et autres charlatans ont pratiqué pas mal les "faux souvenirs".
Mais dans ce cas-là, c'est dû justement au thérapeute.
Les psychanalystes ont quand même plus tendance à banaliser les vraies affaires... pour eux, ce sont hélas les victimes les coupables.
Leur doctrine est très mysogine. Pour eux, la femme est un être inférieur et pervers et jalouse le pénis de l'homme...
http://www.c-e-r-f.org/psy-freud.htm
Ils ont beau, en public, affirmer que le précepte selon lequel la mère est responsable de l'autisme de son enfant est daté et plus utilisé, dans la réalité des témoignages c'est autre chose, en off aussi : http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/quand-une-psychanaliste-rend-les-meres-responsables-de-l-autisme_1117934.html
Ce précepte fait des ravages parmi les experts judiciaires quand une maman passe devant le Juge aux Affaires familiales... Je ne compte pas non plus les parents et les familles détruites par ces affirmations dans les cabinets, je peux dire que c'est la grande majorité des parents d'enfants autistes qui ont encore à subir ça.
à lire sur les faux souvenirs, l'excellent livre de mon amie Brigitte Axelrad : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1627
Il me semble important de faire un distingo entre les déclarations d'un enfant qui dénonce des abus sexuels, celles d'un adulte abusé dans son enfance et qui ne l'a jamais oublié, et les déclarations d'un adulte "retrouvant" à la suite d'une quelconque psychothérapie le "souvenir" d'abus sexuels.
Autant les premières méritent toute l'attention des autorités responsables, autant les dernières doivent être considérées avec la plus grande circonspection.
J'ai eu l'occasion de fréquenter des milieux remplis de psychothérapeutes plus ou moins improvisés, et je les ai entendus raconter à tire-larigot leurs cas de patients se remémorant des abus sexuels, le plus souvent de la part du père. C'en était au point que plus de la moité de leurs patients y avait eu droit...
Je veux bien admettre que ce genre de victimes puisse être sur-représentée dans la clientèle des divers psys, mais ça faisait tout de même beaucoup. J'ai donc pas mal interrogé, et je me suis convaincu que, dans bon nombre de cas, il s'agissait de "pseudo-souvenirs", c'est-à-dire d'une façon symbolique et fantasmatique d'exprimer un rapport mal vécu à l'autorité parentale frustrante (les freudiens diraient "castratrices").
Il y avait évidemment des cas réels, mais tout de même très minoritaires par rapport au nombre de déclarations.
C'était deux ou trois ans avant que le débat sur la question ne viennent sur la table, d'abord aux USA puis en Europe. J'avoue avoir eu, à l'époque, une certaine satisfaction intellectuelle à voir que mes propres conclusions finalement confirmées.
Donc, ne mélangeons pas déclarations immédiates ou tardives d'une jeune victime et remémoration par un ou une adulte d'un souvenir prétendument enfoui. Le second peut être réel, mais il mérite d'être pris "cum grano salis" - avec circonspection.
@Christian
Dans tous les cas de figure, le commentaire de Rufo est très mal venu dans une émission grand public.
En la circonstance, il s'agit bien du témoignage d'un enfant.
Je ne réagis pas sur la validité ou non du témoignage de cet enfant (c'est à la justice de le faire) mais sur le comportement du sieur Rufo.
oui je suis tout à fait d'accord avec vous, Christian et l'héré.