Dans l'histoire de la fermeture programmée des hauts fourneaux de Florange, je me suis fait tout de même une petite réflexion :
Arcelor et Mittal, jusqu'à 2006, c'étaient des sidérurgistes distincts. On peut même observer qu'Arcelor a été avalé tout cru par Mittal au terme d'une OPA hostile, c'est à dire contre son gré.
Une fois cet achat fait, Mittal a décrété que le marché européen n'était plus un marché prioritaire parce que moisn dynamique, à ses yeux, que celui des pays émergents. Et il a commencé à fermer les usines européennes, à commencer par les usines françaises. Je m'étais étonné, pour ma part, du dynamisme européen pour l'année 2011.
Cette histoire-là, cela me rappelle exactement ce que Bayrou disait dans son État d'Urgence, en août 2011 sur les fonds vautours qui viennent, pillent, puis laisse un désert industriel stérile.
C'est aussi pour cela qu'il plaide pour un Plan capable de prévenir ce genre de procédés, voire pour une législation ad hoc, mais au niveau européen.
En attendant, même s'il a de la peine à prononcer tout haut le gros mot, j'ai le sentiment qu'il propose ni plus ni moins que l'État maintienne le fourneau en attendant un racheteur ou l'émergence d'un champion national.
Se laisser dépouiller de ses aciéries lui apparaît comme une faiblesse stratégique majeure pour un pays comme la France et plus généralement pour l'Europe.
Commentaires
destruction créatrice ....
ceci est une provocation....
A votre avis, est ce que vous pensez que la famille Mittal, en tant que propriétaire d'un outil de production, se priverait de profits potentiels si les usines à fermer étaient interessantes ?
@Parisien Libéral
Ils ne sont pas intéressant par rapport à leur stratégie, évidemment.
Mais c'est bien ce que je dis : acheter Arcelor par une OPA hostile a été une occasion de détruire de la concurrence.
@Le Parisien Libéral : Oui, si ça leur permet d'avoir le monopole. Car ensuite ils peuvent poser leurs conditions, et/ou délocaliser pour produire à plus bas prix.
Décidément je ne me lasse pas de voir F.Bayrou dans ses œuvres ...
Enfin un politique qui agit contre les injustices de l'économie de marché sans pour autant lui tirer dessus à la chevrotine; il est grand temps !
Arcelor cotait à une décote de 40% par rapport à ses pairs, comme disent les boursiers. C'était avant qu'il fallait s'interesser à cette entreprise, qui au passage était privée (et non pas un service public nationalisé).
de plus, il reste encore des concurrents, rassurez vous (Thyssen Krupp, Corus, Carlo Tassara, Jacquet Metal, IMS etc).
Seulement, les politiciens toute tendance confondue préfèrent pointer les méchants capitalistes qui ferment et délocalisent plutot que les entreprises qui recrutent
L"état français n'a vraiment pas joué
son rôle en 2006 en favorisant avec
des collusion avec des grands hommes d"affaire la "vente" d'Arcelor à Mittal.
Il a sacrifié Les intérêts de la Françe
et ceux de l'Europe à Moyen Long terme pour le "plaisir" d'experts des marchés et sous prétexte de "modernisation économique" et d'intérêts à court terme.
F. Bayrou a depuis longtemps les idées très claires et réalistes dans ce domaine.
Ce n'est pas avec celles de N. Sarkosy
variables, masquées, et dans le fond
citoyen du monde .... de la jet set,
et donc qui prendra toujours les mauvaises
orientations pour un bon équilibre entre
l'état et le privé,
qu'il y a le moindre espoir de redressement.
Quand vous voulez vendre VOTRE maison, vous demandez l'avis du prefet ? Idem pour Arcelor Mittal, ca n'est nagocié entre actionnaires car quand deux entreprises sont en OPA, ce sont les propriétaires qui décident ! Qu'est ce que l'Etat a à voir la dedans ?
Quand à Sarkozy, nous sommes d'accord, il n'a aucunes convictions en dehors de celle d'engager l'argent du contribuable sur Photowatt ou Alstom, mais qu'a t il à voir avec Arcelor Mittal, une boite privée qui n'est même pas française, au passage ?
De telles transactions ne peuvent se faire
sans une forte "présence" politique.
il faut savoir qu'avant la fusion, Arcelor avait prévu la fermeture des hauts fourneaux en 2012. Donc Mittal ou pas, ça n'aurait rien changé.
Quand à Hollande qui veut racheter les hauts fourneaux, je me demande à qui il va vendre la fonte? A Mittal?
Par curiosité, devinez à qui appartiennent la majorité des sites sidérurgiques français ? européens ?
En son temps j'ai tout pressenti comme "l'Herétique"(penser aussi à Péchiney).dans les commentaires il y a aussi que ces entreprises c'est le privé:d'où l'intérêt du Commissariat aux stratégies dont parlent Bayrou ...et "l'Hérétique".ça c'est le bon"truc"!
Désolé de débarquer si tatd.
Ce papier montre que, face aux nouvelles pratiques, aux nouveaux intérêts mondiaux, il manque une notion juridique qui reste à mettre en œuvre dans notre arsenal législatif.
Depuis des décennies, ni subissons ces prédateurs qui achètent à bas prix une industrie implantée depuis des lustres qu'ils n'hésitent pas à dépecer en récupérant les acquis et les savoir-faire. C'est de cette façon que Tapie a fait fortune. Sans avoir fait le moindre investissement. Et si possible en ramassant toutes les primes à portée de fusil. Il restait à revendre l'usine si les injections publiques le permettaient ou à la liquider.
La réponse de l'autorité se limite à constater le fait comme étant un droit du propriétaire. Ainsi, en toute légalité, chacun peut racheter une activité qui a fait vivre une région pendant cent ans et décider de son arrêt avec la mort qui s'en suit.
Par exempledans mon coin, une multinationale a racheté les Salines (qui étaient parfaitement rentables) puis a fermé le site et la revendu au Conservatoire du Littoral (donc en empochant l'argent du contribuable). Mais surtout en imposant une clause interdisant la reprise de cette activité. A tout jamais. Et les responsables politiques ont signé cela en notre nom. Pourquoi cette clause ? Parce que cet empire financier, dont le siège est Chicago, détient le monopole mondial de la production du sel. Avec des salines, notamment à Madagascar et en Afrique. En fermant notre site et tous les autres en France il diminuait la quantité produite (en créant une tension sur le marché) tout en parvenant à faire baisser les coûts de production.
Dans le cas d'Arcelor à Florange, il y avait deux repreneurs identifiés. A la demande d'Arcelor, l'Etat les a éconduit en faisant savoir que, dans la mesure où le reclassement était assuré (c'est vite dit), cette question ne le concernait plus et qu'il convenait de respecter le souhait du propriétaire de ne pas vendre. Donc d'imposer l'arrêt de l'activité sur ce site.
Ainsi M Mittal peut acheter la sidérurgie lorraine (avec le soutien actif de l'Europe), et, au bout de quelques années, décider de liquider ces usines. Non pas d’arrêter. Mais d’interdire que cette activité continue dans cette région. Il en a le droit. Même si, parvenu en situation de monopole, l'objectif est d'organiser la rareté pour accroître un peu plus ses profits.
Dans ce but, il refuse les offres de rachat soutenues plus ou moins mollement par le gouvernement. Cela a toute l’apparence de la légalité. D’ailleurs, le gouvernement s’écrase et se préoccupe d’une seule chose : que les licenciements soient indemnisés. Considérant que le plan social est conforme aux règles on ne se préoccupe nullement des conséquences de la destructions des emplois sur une région entière.
Bref, c’est l’Indien le propriétaire, il fait ce qu’il veut de son usine. Ce faisant, il ruine une région et élimine une tradition et un savoir faire séculaire. Il détruit des emplois qui ne seront pas remplacés. Sans parler de la cascade d’emplois induits. Tout cela, dans un monde de libre concurrence, pour éliminer toute concurrence. Et dans ce cas, l'Europe en a été largement complice. Croire qu'elle lèvera le petit doigt pour empêcher cela serait d'une grande naïveté.
Il manque une notion juridique qu’il faudrait inventer. Différencier la propriété du bien et la propriété de l’activité. Cette activité, construite par des générations de travailleurs devenant un bien collectif. Ainsi, Mittal pourrait parfaitement décider de cesser son activité en Lorraine si ça ne lui convient plus. Mais aurait l’obligation de céder son usine à un repreneur sous peine d’expropriation. En considérant que l'activité primant sur les stratégies privées, celle-ci appartient à la collectivité qui a su la faire vivre et prospérer.
Cette notion d'activité considérée comme un bien collectif et un patrimoine commun devrait être mise au point. En fonction de l'impact, de l'ancienneté, des activités induites etc. Il appartiendrait aux collectivités (commune ou Région) de concéder ce service avec un droit à bail. Ainsi le propriétaire devrait céder son bail en même temps qu'il revend l'outil.
Je ne suis pas juriste. Qui veut creuser cette idée ?
.
Amicalement
Franz
Désolé d'avoir été si long
@Franz
non, votre commentaire est très intéressant. Je vais y réfléchir à tête reposée.
Sympa de m'avoir lu malgré l'accumulation de fautes calamiteuses. Tapé trop vite et pas assez relu. Suis pas juriste mais il me semble que cela mériterait d'être débattu.
Amicalement
Franz
@L'hérétique,
Voui, il suffirait de croiser le commentaire de Frantz avec le modèle qui se développe aux US cf Ledemocrate^^^.
Je convaincue qu'il y a matière mais au niveau européen en fait.
@+
Je trouve l'idée de Franz excellente. On protège bien des bâtiments industriels de la démolition en les inscrivant au patrimoine mondial de l'UNESCO... Telle une cathédrale témoignant de l'histoire locale.
Ici par exemple une demande d'inscription d'un site minier de Rhénanie en Allemagne :
http://whc.unesco.org/fr/list/975
Pourquoi pas protéger une reprise éventuelle de l'activité en interdisant la moindre démolition ou modification ou transfert sans l'autorisation de la région concernée ?! En passant par l'Etat naturellement. Aussi bien avec des réunions publiques de concertation.