C'était à la mode, au début du XXème siècle, de clamer au péril jaune, surtout quand les Japonais ont infligé leur première rouste aux Russes. Après la Seconde Guerre Mondiale, le développement économique, il y a eu un léger glissement sémantique : on est passé du terrain militaire au terrain économique. Avec les années 90 et un sérieux coup de mou dans l'économie Japonaise, le Péril Jaune s'est déplacé de quelques centaines de kilomètres vers l'Ouest.
Alors, nom d'un béret basque, non seulement ils nous exportent à tire-larigot leur textile, mais en sus ils nous envoient aussi des frelons ! Tiens, ça nous apprendra à importer aussi de la poterie chinoise. Comme si on n'avait pas assez de terre glaise et d'argile chez nous !
Le député centriste Philippe Folliot s'en est ému et a proposé le classement du frelon asiatique dans la catégorie des nuisibles. Cette sale bestiole ravage nos ruches. En principe, un nid de frelons européens, c'est environ une centaine d'individus, mais le frelon asiatique, c'est par grappe de 2000 à 5000 qu'ils s'installent !
Jusqu'ici, le code rural ne considère comme nuisible que ce qui s'attaque à des végétaux, or, l'abeille est un insecte. Il faut donc une modification substantielle, comme l'a proposé Philippe Folliot.
C'est un peu la panique chez les apiculteurs. Il ne faut pas oublier que les abeilles ne se contentent pas de produire du miel : ce sont aussi les principales pollinisatrices des plantes. En Chine, où on a fait un peu trop joujou avec les produits chimiques, des régions entières se sont retrouvées sans abeilles et il a fallu polliniser à la main. A ceux qui ne seraient pas convaincus, je leur suggère de faire une tentative en se contenant d'un mètre carré de fleurs ou simplement d'un pommier. Vous verrez, après, ils béniront les abeilles, ces sympathiques petites bestioles qui travaillent gratis pour nous.
Pas étonnant, dans ces conditions, que François Bayrou en ait fait l'emblème de son projet écologique.
En 2010, le Centre d'études poétiques et littéraires de la Lozère a eu la riche idée de faire de l'abeille le thème principal de son concours de poésie.
Ayons dans nos esprits la prière de Victor Hugo :
Seigneur, préservez-moi, préservez ceux que j’aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphant,
De jamais voir, Seigneur, l’été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants!…
O vous dont le travail est joie,
Vous qui n’avez pas d’autre proie
Que les parfums, souffles du ciel;
Vous qui fuyez quand vient décembre,
Vous qui dérobez aux fleurs l’ambre
Pour donner aux hommes le miel…
Commentaires
Une belle nouvelle l' hérétique. ;)
@L' hérétique,
J'espère que vous etes heureux, les abeilles sont nées chez vous, il y a un peu moins de quatre ans, me souviens fort bien.
Sinon, le béret est Béarnais d'origine, il me semble.
Qui fut étendu mais avec code couleur, un peu comme le Denim...
Aussi à présent: noir en Béarn et rouge au pays basque.
Un peu comme le jambon de Bayonne qui n'a eu rien de Bayonnais, si ce n'est le nom du port pour exportations.
Quand aux espadrilles^^^ :o)))
Oups! :)
"Qui n'a jamais rien eu..."
Pour le coup je le suis. Une mesure nécessaire.
Pour ceux qui s'intéresse à l'abeille, je vous conseille l'ouvrage de Jürgen Tautz, "l'étonnante abeille",2009.
A propos d'insectes et de péril jaune, vous pouvez lire une nouvelle de Jack London intitulée "L'Invasion sans pareille", si vous arrivez à la trouver (perso, je l'ai lue dans le recueil "Histoires des siècles futurs" de J. London publié chez 10/18 dans les années 70). Vous comprendrez ce que je veux dire...
@Christian
ah, faut que je trouve ça. Je vais essayer de voir sur Amazon.