Y'a un truc à la mode, au moins sur la Toile, en ce moment, c'est de taxer les héritages jusqu'à la moëlle. Rien à foutre de leur pseudo-solidarité et de leur morale à deux sous, moi.
Au nom de quoi des gens qui ne sont absolument pour rien dans l'effet d'accumulation de capital que je peux réaliser devraient en hériter ? Au nom de quoi l'État aurait le droit de me spolier de ma précieuse épargne ? Épargne que j'accumule pour ma descendance à force de parcimonie et d'économies (Nota bene : c'est juste un cas d'école, pour ce qui me concerne, je suis un panier percé...).
Cette générosité avec l'argent des autres a le dont de m'agacer suprêmement. Moi, je dis, à chacun son fric et liberté de faire ce que l'on veut avec, y compris en termes d'héritage. On est déjà suffisamment taxé de son vivant sans en plus l'être jusque dans la mort.
Voilà, c'est dit, ça va mieux : je vous attends, tas de gauchos chasseurs de koulaks qui ne manquerez pas de clamer que je suis un sale capitaliste droitier, indidivualiste, libéral (ça, c'est le gros mot), égoïste et réactionnaire.
Donc l'impôt sur les successions, moi, s'il se mettait en place à 85%, je convertis mon fric en lingots d'or et je le planque, voilà. Ou alors je trouve une autre embrouille, ou je déménage, bref, je vais en un endroit où l'on respecte encore un minimum la propriété individuelle. La collectivisation progressive des biens et des richesses, moi, ça m'insupporte.
Commentaires
Bizarrement, ça ne m'étonnerait pas qu'au nom du libéralisme, on puisse prôner une captation totale de l'héritage. En effet, le fait de débuter dans la vie avec avantage sur son voisin de nurserie va à l'encontre de l'égalité des chances. Il y a donc tension entre le libéralisme extrême compris comme : vous êtes libres, point, donc pas d'impôts ni même sur l'héritage et le libéralisme qui prône que c'est à l'Etat d'effectuer les actions nécessaires à l'instauration la liberté effective (comme assurer l'égalité des chances par l'éducation pour tous, des droits égaux pour tous, ...). D'après la deuxième option la propriété n'étant justement qu'individuelle et non pas familiale, il est légitime pour la communauté de récupérer l'argent d'un mort... Enfin c'est un point de vue à considérer aussi. Je ne sais pas encore de quel côté je me placerais.
Je n'ai pas trop d'avis là dessus, mais l'état, garantissant la propriété, doit au passage capter ce que lui coûte la garantie de ce droit. Et puis il y a la nécessité de la redistribution d'une part des richesses à toute la population: j'ai toujours dit que s'il y avait des riches c'est parce que les pauvres l'acceptaient. Ils sont beaucoup, beaucoup plus nombreux et s'ils le voulaient ils n'auraient qu'à aller se servir eux-mêmes.
Ah ha (rire)
À part ça, ça va? Tu te sens mieux?
Qu'est ce les "gauchos" comme tu dis ont à foutre avec tes ....
@Bembelly
Oui, ça va mieux :o)
@RPH
c'est un raisonnement qui se tient. Si le droit en question est raisonnable. Or, les successions, c'est minimum 40% en ligne directe et 60% et plus en ligne indirecte.
@denisdr2304
D'un point de vue libéral, chacun est libre de disposer de ses biens comme il l'entend. Un libéral authentique ne validera jamais l'impôt sur la succession tel qu'il est pratiqué.
Je suis d'accord avec l'Hérétique sur ce point de la succession. A un détail prêt, je ne suis pas contre une petite ponction de l'Etat (attention, j'ai dit petite) pour tenter de rétablir un certain équilibre et ainsi éviter autant que possible le phénomène de déterminisme.
S'il est tout à fait normal de profiter de la richesse accumulée par sa famille, il est normal aussi que chacun puisse réussir seul dont ceux qui n'héritent de rien.
Or, aujourd'hui, on voit malheureusement que ceux qui réussissent ne sont pas forcément toujours ceux qui bossent pour réussir mais davantage ceux qui ont pu réussir par l'acquisition de prestations coûteuses à haute valeur ajoutée. Une redistribution à ce niveau là est donc nécessaire pour que la haute valeur ajoutée soit accessible au plus grand nombre.
Les héritages bien souvent sont sources d'ennuis sans fin. Disputes graves entre les héritiers, ils coûtent un fric fou à la société en encombrant les juridictions.
Bien plus sain et malin c'est la donation partage. gratifier ses héritiers avant sa propre mort, se garder un usufruit... il n'y a rien de mieux. Ces histoires d'héritage bien de chez nous, font rire les américains qui considèrent que la meilleure chose à transmettre à ses enfants c'est une éducation et un métier.
Je ne connais pas la proposition évoquée par le billet, mais un petit rappel de la législation actuelle :
La très grande majorité des successions ne supportent aucun impôt. http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_TEPA#All.C3.A8gement_des_droits_de_succession
La quasi totalité de l'impôt sur les successions vient des plus importantes. Ce que peut rapporter "une vie de travail", disons, de non-dirigeant ou non-trader, est très peu imposé.
Le patrimoine des ménages est de +-10000 milliards. Admettons qu'il se transmet une fois tous les 30 ans (soit 330 milliards par an) ; les droits de succession perçus par l'Etat sont de 8 milliards, soit 2,5% de ce montant. La spoliation est très relative ;-)
Voir sur les règles actuelles : http://www.lefigaro.fr/impots/2011/05/16/05003-20110516ARTFIG00784-succession-combien-paie-t-on.php
En supposant même que l'Etat prenne tout, çà ne contredit pas la méritocratie ! Au contraire, si la fortune traduit une mesure de la valeur d'un individu, il faut bien limiter ce biais.
Pis les gosses, on leur fait déjà profiter de notre vivant, par l'éducation, la culture, les loisirs... que nos moyens nous permettent.
Et en plus, çà forcerait les vieux à profiter de la vie, un peu, et à acheter les produits des jeunes pour les faire bosser. Sinon, çà ferait toujours des sous pour la caisse, qu'on chougne à constater vide... Faudrait être cohérent^^
Exemple typique d'un discours de droite bien ancré dans les esprits sur une base totalement fallacieuse. Le genre de processus d'identification par le plus grand nombre d'une soi-disant injustice, alors que cela ne concerne qu'une toute petite minorité de privilégiés.
Il faut tout de même avoir engrangé un paquet avant que l'héritage soit significativement "ponctionné".
@L'héré,
L'avez péché ou, cette nouvelle recrue au pseudo et com imbuvables?
@Seeb Mee
Rien ne me flatte plus que l'on qualifie mon discours de droitier.
Et l'explosion de l'immobilier, à votre avis, quelle conséquence sur les successions ? A la limite, je m'en tamponne de la richesse des individus. C'est le principe même de toujours être d'accord pour faire payer les autres qui m'agace.
L'idée que quelqu'un puisse être plus qu'un autre ne me gène pas ( dans des proportions acceptables, à définir ), ne me gène pas si cette richesse est liè au mérite de l'interessé lui même.
Donc les arguments lus plus haut :
"" En effet, le fait de débuter dans la vie avec avantage sur son voisin de nurserie va à l'encontre de l'égalité des chances.""
"la propriété n'étant justement qu'individuelle et non pas familiale, il est légitime pour la communauté de récupérer l'argent d'un mort.""
Me vont très bien.
"""L'idée que quelqu'un puisse être plus RICHE qu'un autre ne me gène pas """
C'est quoi l'égalité des chances exactement? Si l'on pouvait m'espiquer, notion totalement abstraite pour moi.
Certains ont la chance d'avoir deux parents
Certains ont la chance d'avoir une famille unie
Certains ont la chance d'avoir de l'argent
D'autres ont la chance d'avoir un intellect au-dessus de la moyenne
D'autres ont la chance de vivre agés
D'autres ont la chance d'avoir un "don"
etc
Alors que c ti que l'égalité des chances, exactement...?
L'égalité des chances, c'est quand la situation future d'un individu est indépendante de la situation dont il hérite à la naissance.
Autrement dit, quand la probabilité pour un gosse d'être cadre/patron/ouvrier/chômeur/... est la même quelle que soit la CSP de ses parents (toute chose égale par ailleurs).
C'est idéologique (hu hu ! le mot qui fâche le centriste) et objectivement efficace : pourquoi se résigner à prendre un con bourgeois, quand on peut prendre un talentueux bouseux qu'on a pris la peine d'éduquer ?
Après, y a tout un tas de moyens concrets d'approcher ce résultat : école publique unique, politique culturelle, redistribution (ou assistanat, selon "l'idéologie" à laquelle on se réfère^^)...
Bien ce que je dis, "égalité des chances" ne veut strictement rien dire, de la novlangue.
Rhooo... Tous ces efforts pour rien.
Autre tentative sur un exemple caricatural.
Supposons :
- un enfant A intelligent, issu d'une famille nombreuse monoparentale et RMIste ;
- un enfant B médiocre, enfant unique d'une famille aisée.
Supposons que lorsqu'ils entrent dans le marché du travail, il n'y ait qu'un seul poste de cadre sup.
Cas 1 (non égalité des chances) : A a du faire la manche plutôt qu'étudier. Malgré son intelligence, il n'a pas appris les compétences pour le poste. B est donc sélectionné (bien qu'il soit un idiot fini) faute de mieux. D'ailleurs, sa médiocrité fera couler la boîte.
Cas 2 (égalité des chances) : lors de leur scolarité commune, A a démontré sa supériorité sur B pour ce poste. A est donc sélectionné, et la boîte marche du tonnerre !
En somme, faut faire sauter le biais induit par le déterminisme social, qui fait du beau gâchis de talent.
J'ai bon ?