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MoDem, de l'incantation à l'action

J'ai entendu avec espoir François Bayrou parler récemment d'espoir crédible pour évoquer le type d'opposition qu'il entend incarner. C'est un langage qui m'a plu. La mise en place d'un shadow cabinet il y a un mois est aussi une saine démarche qui va dans le bon sens.

Mais il faut aller plus loin : il faut remettre à plat le fameux projet humaniste et dépasser le niveau de la déclaration d'intention et du lieu commun. Or, au MoDem, nous en sommes encore là.

Il s'agit de faire des propositions chiffrées et réalistes et de s'engager sur des axes de réflexion majeurs.

- la défense des libertés, à commencer par les libertés économiques, par exemple ; seulement, il s'agit d'être large. D'évoquer les rigidités que génèrent notre absence de flexibilité dans le droit du travail, particulièrement dans la fonction publique, mais de défendre dans le même temps le citoyen-consommateur trop souvent à la merci d'une entreprise dont l'état se fait d'autant plus complice qu'elle est plus grosse. Les Class Actions devraient figurer en tête de gondole dans le super-marché de nos idées au rayon libertés économiques. 

- la relocalisation de nos industries. Commencer par ne pas transférer massivement nos technologies à la Chine serait un premier pas. Après, c'est toute une organisation du travail et une réflexion sur l'urbanisation et les moyens de communication qui est à mener. A cela peut s'ajouter l'arme fiscale qui aplanit le profit de chaque entreprise dans la part du coût d'un produit.

- une réflexion globale sur l'écologie en prenant garde de ne pas glisser dans l'ornière grossière des apparences. Sans rentrer dans les outrances d'Intox2007, force est de constater qu'il pose des questions pertinentes sur la fameuse croissance verte. Il devrait d'ailleurs en parler à ses futurs alliés verts ou du Parti de Gauche... Une fiscalité blanche comme l'entend Yann Werhling dans une tribune récente me paraît une bonne piste, puisqu'elle permet de ne pas ajouter de nouveaux impôts, mais de les répartir simplement différemment.

- lutter contre les discriminations. Je ne parle pas de la discrimination positive ni de toutes les imbécillités similaires, mais ce qui fait que, dans ce pays, quand on naît de rien, on n'aboutit à rien. Pourquoi ne se produit-il pas, comme en Amérique ou en Angleterre, qu'une personnalité issu d'un milieu modeste ou moyen puisse faire fortune ? En France, le pouvoir et la richesse ne se transmettent que de puissant à puissant. A nous de trouver la parade sans tomber dans l'égalitarisme débilitant dont la gauche ne parvient pas à se défaire. En île de France, François Bayrou avait choisi, aux Régionales, de faire d'un chef d'entreprise issu de la banlieue la tête de liste du MoDem. A des personnalités comme Alain Dolium, nous devrions dérouler des tapis rouges. Ce sont ces individus-là qui nous intéressent, partis de pas grand chose, mais ayant gravi les échelons.

- et puisque la France attache tellement d'importance à ses diplômes nous devrions porter d'autant plus d'attention à l'école ; non en s'alignant bassement sur les positions exprimées au PS et à l'UMP, à la remorque des effets de mode (les rythmes scolaires) mais en écoutant des spécialistes qui tirent la sonnette d'alarme depuis fort longtemps. Est-ce que le MoDem est encore capable d'audace ? Est-ce que le MoDem est capable de prier Natacha Polony de devenir sa conseillère spéciale sur les questions d'éducation et de reprendre une partie de ses propositions ? Collège unique, collège inique, scandait François Bayrou en 1993 : alors François, qu'est-ce que tu attends ? Commence par rayer le programme du MoDem, et écris, avec l'avis de gens impliqués un programme de rupture sur l'éducation, ce qui suppose évidemment de ne pas s'appuyer que sur des individus issus du sérail.

- sur la dette, faisons comme nos amis lib-dems : disons ce que nous prévoyons de faire avec un programme chiffré et précis. 

- les retraites, nous avons été clairs, mais mal entendus : nous défendons l'idée d'un système à points, voire de comptes notionnels. Allons jusqu'au bout et établissons un document technique qui définit les points que nous pouvons gagner pour chaque profession. Expliquons comment nous allons parvenir à mettre d'accord entre elles toutes les caisses de retraites pour adhérer à un tel système, car ce serait aussi un gros enjeu d'une telle réforme.

Bref, j'ai défendu le Projet Humaniste, mais toujours à contre-coeur. Ce n'est pas un programme. C'est un catalogue d'intentions, et, de surcroît, certaines d'ente elles me déplaisent carrément. Remettons-le complètement à plat et dessinons un programme politique digne de ce nom, c'est à dire un programme de gouvernement. Je ne fais ici que tracer les débuts d'une feuille de route, mais je crois ne pas me tromper en montrant du doigt cette voie.

Je rappelle, pour ma part, que j'avais entamé une réflexion avec le groupe Fondation sur googlegroups ; je transfère les premières propositions petit à petit sur e-democrate sous le nom de César Borgia. Il s'agit de reprendre le Projet Humaniste section par section et de l'amender.

Allez François, il nous faut des espoirs crédibles, désormais !

Commentaires

  • juste une remarque: sur la fonction publique, la rentabilité n'existe pas. ces fonctions ont souvent remplacé des missions assurées bénévolement par des tiers, puis par des ordres religieux, voire par des associations. (soins aux plus pauvres, aux déments, aux vieillards sans revenus, instruction des enfants pauvres, réinsertion, justice, enregistrement des propriétés, gestion des patrimoines commun...)

    Aujourd'hui, où l'élimination pure et simple des plus pauvres n'est plus considérée comme inacceptable, la fonction publique doit être rationalisée (je préconiserais bien une alternative à l'ancien bénévolat qui serait par exemple des salaires plafonnés par exemple au SMIC ou aux salaires minimums pour un travail équivalent dans le privé, avec en échange un mode de travail plus éthique, peut-être plus préservé dans la durée, etc...)

    On a eu ce problème, quand je travaillais à l'Institut Géographique National: de moins en moins de recherche "gratuite" (aide aux pays en voie de développement, enregistrement de cartes de plus en plus détaillées, ...), de plus en plus de services cartographiques vendus dans un seul but de rentabilité (par exemple à EDF, en leur faisant payer le prix fort, ou aux militaires Soudanais, ...dont le but était de bombarder à distance les 4 villes chrétiennes du sud-Soudan!).

    La fonction publique est un service rendu, qui est payé avec les prélèvement obligatoire, il faudrait qu'elle soit réajustée en fonction de la pauvreté des citoyens (combien de sculptures aux prix indécents dans les jardins des administrations, combien de galeries d'art contemporain financées par les conseils régionaux pour combien de citoyens désireux de les visiter? personnellement, je n'ai jamais vue de foules s'y presser... On pourrait se contenter de faire connaître gratuitement les artistes peu connus, la phase "achat" ne devrait pas être le fait des élus, c'est trop facile de favoriser un "ami"....)

    Mais il faut qu'elle soit aussi protégée des solutions de facilité (baisse de la qualité des soins, du nombre d'heures de cours dans les lycées, des moyens dans la recherche...), car c'est un versant très dangereux. Et durable, lui, pour le coup!

  • sinon, pour le tout, +1, comme d'hab!

    Et surtout un volet: "comment vivre mieux la pauvreté en France aujourd'hui, surtout pour les jeunes et les familles monoparentales"!
    incitation à la création de foyers pour que la vie devienne moins chère, de foyers étendus aux cas familiaux et professionnels difficiles ou instables, aux personnes âgées pauvres, aux revenus fluctuants, etc. répartition des richesses entre actifs et non actifs, mais répartition aussi des tâches! Et surtout, une aide aux femmes qui veulent s'arrêter pour élever leur enfant de moins de 3 ans, plutôt que de payer le chômage à un jeune diplômé en attente d'une première expérience! Ils pourraient intervertir leurs salaires et leur travail...

  • Pfff, vous me contraignez à aller sur cette plateforme qui ne me plait guère :((
    Bon, ferai l'effort, car je n'ai qu'une parole, avais dit que j'aiderais, le ferai, comme je l'ai toujours fait "so far".
    Cependant, l' épisode "abeille" fut riche d'enseignements^^^, d'autres aussi...Et très franchement je sature des sottises.

  • Je pourrais adhérer à ce que vous avez écrit à une exception près: la (demi) phrase "D'évoquer les rigidités que génèrent notre absence de flexibilité dans le droit du travail, particulièrement dans la fonction publique..."

    Les tendances libérales(dans le mauvais sens du terme) du pourtant estimable auteur (s?) de ce blog me paraissent pointer ici le bout de leur nez.

    Le problème de cette phrase c'est qu'elle est suffisamment generaliste pour pouvoir l'interpreter de 10000 manières...

    Si votre solution pour le pays consiste à abaisser les droits des salariés français au nom de la mondialisation triomphante, cela va poser problème.

    Dans mon esprit, toute solution pour notre pays doit tirer les gens vers le haut et pas vers le bas.

    Le code du travail n'est pas aussi protecteur que certains veulent bien le faire croire et il constitue avant tout un socle minimum qui empeche les employeurs ( ceux qui ont l'argent) d'abuser de leur pouvoir vis à vis des salariés (qui ont besoin d'argent pour vivre).

    Il n'est qu' à voir les conditions de travail de certains salariés de la grande distribution pour se rendre compte que c'est loin d'être la panacée...

    L'essentiel de ce que vous appelez droit du travail apparait dans les accords de branche, conventions collectives et accords d'entreprise et sont le fruit de la mobilisation des salariés eux mêmes.

    Cher heretique, je souhaiterai que vous me précisiez ce que vous mettez dans cette phrase concernant le secteur privé ( le secteur public étant un cas spécifique).

    Peut être arriverez vous à me rassurer...

  • @Serge,
    Sur ce sujet, il est proche de H16 que je vomis^^^Et M'me Quitterie aussi.

  • Ma parole, n'engageait que l'éducation^^^.

  • Je partage les inquiétudes de serge92 et attends avec impatience votre réponse, l'Hérétique.

  • @l'hérétique
    Rassurez-vous, il ne s'agit pas pour moi de remettre en cause fondamentalement notre code du travail. Simplement, je constate que les rigidités entraînent toujours de la sur-flexibilité. Tenez, rien de pire que le secteur public : d'un côté des statuts hyper-protégés, de l'autre un néo-prolétariat surexploité, dans la fonction publique même (vacataires, contractuels, agents travaillant pour du privé avec délégation de service public, et cetera...).
    Dans le privé, je ne constate pas de rigidités particulières, quoi qu'on entende à ce sujet, sauf peut-être sur les charges sociales avec le TPE

  • @l'Héretique

    Vous vous en sortez très bien sur ce coup là :o)

  • Le problème du Modem depuis sa création n'est pas dans l'élaboration d'un programme(il y a des idées, cf par exemple le projet européen qui été mal défendu dans les médias majeurs), c'est d'avoir une stratégie claire, une position claire et surtout une stratégie de communication en adéquation avec le reste.

    Le problème du Modem lors de sa participation aux différentes élections est soit de s'être planté de communication en se trompant d'élection, soit en étant tombé dans le piège de la rhétorique des alliances de second tour....

  • @ europium

    C'est aussi d'avoir méprisé les militants, aussi bien pour la désignation des candidats que pour le travail de terrain. Faut-il rappeler le ridicule épisode Marc Dufour/Patrice Drevet en Languedoc-Roussillon, les désignations autoritaires en Franche-Comté ou en Rhône-Alpes, le refus pur et simple du vote des adhérents en Picardie ou la pathétique désorganisation logistique constatée lors des dernières régionales ?

  • Et que devient le travail de Claudio Pirrone ?

  • @l'heretique
    En vous lisant , j'ai cru que Bayrou avait nommé un 1er ministre de son "shadow gouvernement"

    Lui donne l'espoir et le gouvernement concrétise .

    Bonne chance, car l'espoir qu'il développe , la démocratie humaniste qu'il prône , n'est que pure propagande si la politique économique du pays ne tire pas les leçons de la crise et si la démocratie politique française ne propose pas un contre modéle aux forces économiques dominantes dont les travers nous crevent les yeux , et pourtant tout est reparti comme avant .

    c'est un préalable necessaire à votre recadrage tout à fait pertinent du projet humaniste du Modem: tout le monde peut être d'accord sur un tel projet mais il faut en tirer les lignes qui fachent , qui sortent de la quadrature du cercle et ça c'est une autre affaire. Nier la problématique des valeurs droite-gauche relève d'une malhonneté intellectuelle qui gache tout le reste
    exemple :
    -on parle de l'eco habitation , un logement , une maison , un quartier qui se construit ou s'imagine avec avec le recyclage des dechets , tout le monde est d'accord.
    -on parle des dechets nucléaires, c'est la guerre
    pourtant le même choix est posé.

    Le travail de concretisation d'un espoir est le plus facile à faire , le plus difficile c'est la cohérence de l'espoir donné pour que les promesses aient une logique entres elles et pour que ,quelles que soient les complexités , le fil d'ariane soit visible, et la credibilite devient la determination de la volonté au service de cette cohérence , c'est le courage politique de l'engagement

  • @monpostdemocrate
    merci pour le titre de premier ministre :-)
    @Serge92
    Merci. Vous aviez douté de mes convictions ?
    @raphaël
    c'est une bonne question. Il ne donne guère de nouvelles, Claudio.
    @europium
    Oui le projet européen était vraiment bon. Dommage.
    @Christian
    vous ressassez, vous ressassez, Christian...

  • Pour le projet, le travail est en court et perpétuel. Membre de plusieurs commissions, je suis bien placé pour le savoir. Un exemple précis : Rodolphe Thomas est venu nous voir le WE dernier à la commission urbanisme et les échanges ont été fructueux.

    Le travail est en court. La communication est à revoir. Laisser entendre que le travail n'est pas commencé est une erreur... de communication.

    Si les militants ne commencent pas par s'informer, comment pourraient-t-ils communiquer sur ce que fait le MoDem.

    Bien sur, Il est évident que les actions seraient plus visible si nous étions aux manettes. Mais ce n'est pas le cas, alors il faut faire avec et arrêter de désinformer nous même contre nous.

    De plus, je voudrais rappelé aux militants que de nombreux membres du MoDem ont déjà mis en oeuvre des actions concrètes de terrain et que de nombreux autres travaillent sur d'autres projets.

  • Le projet humaniste discuté, amendé et adopté à Arras par l'ensemble des militants n'a jamais eu vocation, à mon sens, de constituer le programme détaillé du candidat démocrate à la Présidentielle.

    Mais peut-être peut-on regretter que depuis l'adoption du projet humaniste d'Arras, la réflexion sur le programme soit suspendue...

    Quel est ce Googlegroup "Fondation" dont vous parlez ? Les commissions démocrates fonctionnent-elles encore ?

  • @Pierre
    J'avais constitué un petit groupe sur googlegroups, mais je migre sur e-democrates dans la zone Commissions thématiques et je précise entre crochets [Fondation] à chaque fois. Je compte y amender petit à petit le projet du MoDem avec l'aide de ceux qui participeront au groupe.
    @Joël
    au fait, que sont devenus les forums des commissions ?

  • @ L'Hérétique

    Je me permets un addendum aux remarques pleines de justesse faites par Europium. Vous pouvez appeler cela "ressasser" si vous le voulez, mais ça ne retire rien à l'exactitude des faits rapportés. Hélas.

  • Dslée les gars^^^
    Ras laaa...

  • Bah vouais, vous devriez adresser vos réclamations chez un canard de ma connaissance^^^.
    Bon courage!

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