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Les arnaques du Grand Emprunt

Intéressant, le commentaire de Robert Rochefort sur le Grand Emprunt lancé par Nicolas Sarkozy. Il y a dénonce quelques tartufferies : par exemple, l'argent consacré aux campus n'est en fait que l'exécution d'une promesse ancienne et faite sans financement. Ou encore : l'installation d'un centre de recherche sur les énergies nouvelles au coeur même du CEA.

J'ai trouvé, par ailleurs, le commentaire d'un lecteur-auditeur de l'article (coolfifi), sur le site du MoDem, particulièrement pertinent. J'en rends donc compte ici :


«Je pense que sur 10 projets innovants, 1 seul au final sera le projet du futur et rapportera de l'argent. On ne peut donc absolument pas être certain que cet emprunt, un jour, rapportera de l'argent. Est-ce qu'il appartient bien à l'Etat de faire le choix sur quels projets industriels investir? Est-il en quoi que ce soit compétent pour le faire, alors que les spécialistes de l'industrie ont eux-mêmes tant de mal à le faire? Je crains que non. Que l'Etat mette en place toutes les facilités administratives et fiscales pour encourager les entreprises quelle que soit leur taille, quelle que soit leur domaine, pour investir dans la recherche et l'innovation: je pense que c'est bien son rôle. Mais d'être celui qui décide quel domaine sera demain celui qui devrait être rentable, c'est ne rien connaître à l'histoire des sciences et techniques, et à la vie des projets industriels. Que l'Etat investisse dans la recherche fondamentale, oui, car il est le seul à pouvoir porter des recherches à long terme mais qu'il vienne au secours de marchés déjà porteurs comme les nanotechnologies, c'est juste une manière de fausser le marché, alors qu'il faudrait au contraire pousser les recherches qui s'interrogent sur les dangers (ou l'inocuité éventuelle) de propagation de ces micros particules, recherche qui par essence n'est pas économiquement rentable et que les industriels ne feront pas, alors que ça pourrait coûter très cher à la solidarité nationale, si comme l'amiante, dans 20 ans on réalise que ces nanoparticules sont dangereuses. J'aurais compris qu'on utilise cet emprunt pour de grandes infrastructures qui donneraient un avantage pour le développement économique et écologique du pays (ferroutage, canaux, etc). Peut-être le prêt aux universités est-il justifié et un bon investissement pour l'avenir. Mais faire un grand campus à Saclay, je m'interroge. Si c'est un investissement, ce campus va également entraîner des frais de fonctionnement qui vont chaque année, venir alourdir le budget. Dans le même ordre d'idée, il était peut-être plus urgent de construire rapidement des logements sociaux et très sociaux pour loger tous ces travailleurs pauvres qui sont trés mal logés dans des hôtels hors de prix, au frais de l'Etat. Au final, cela allègerait largement le budget social de l'Etat ou de le redéployer autrement. Tout autant que proposer un plan d'isolation des bâtiments publics, de façon à réduire les dépenses énergétiques et donc les frais de fonctionnement. Dans ce que j'ai pu entendre du saupoudrage proposé, je suis assez sceptique et sur l'efficacité des investissements, et sur la rentabilité à moyen ou long terme des investissements proposés par ce grand emprunt. Il me semble que pour l'essentiel, il n'est qu'un emprunt supplémentaire pour le fonctionnement global de l'Etat, avec quelques cadeaux supplémentaires à quelques domaines économiques déjà largement favorisés par la fiscalité et les allègements de charges. Bref, je suis peut-être pessimiste, mais je n'ai pas une claire visibilité de tous ces milliards déjà dépensés pour la relance...Peut-être l'idée de ce prêt aux universités, est-il interessant, sauf que si je comprends bien elles ne pourront pas le dépenser mais devront l'utiliser dans les réseaux financiers pour rembourser à l'Etat des intérêts, donc cet argent va profiter aux réseaux financiers, immédiatement sans pouvoir réellement profiter aux étudiants ou aux professeurs, ou chercheurs...c'est assez étrange.»

J'ajoute à ce commentaire les recommandations de Jean-Paul Karsenty, adhérent du MoDem, dans le commentaire suivant, qui tient par ailleurs un blog sur médiapart.

Je partage l'esprit et la lettre des deux commentaires précédents. J'y ajouterais volontiers ceci. La décision, parmi les plus importantes, qui a été prise à Arras a consisté à vouloir donner de la force politique au "droit des nouvelles générations". Cela, me semble-t-il, implique deux attitudes contradictoires et indissociables: - la réduction de nos dépenses doit être notre guide sans faille - toute nouvelle dépense relative à des productions probables de richesses économiques et sociales à venir à moyen ou à long terme devrait être favorisée mais gagée par une réduction équivalente et immédiate de dépenses actuelles (de façon à préserver la capacité des générations futures à engager leurs propres choix). Le Grand Emprunt relève incontestablement de cette seconde attitude et catégorie, et je pense qu'il faudrait l'affirmer ainsi. Enfin, je proposerais volontiers que notre Mouvement insiste pour que l'un de nos quelques parlementaires puisse participer au Comité de surveillance de l'Emprunt national qui va incessamment se mettre en place de façon que vigilance et transparence puissent présider aux choix concrets qui seront finalement effectués.

Commentaires

  • Je vous encourage à lire l'article suivant, si vous ne faites pas trop preuve de dogmatisme: http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2009/12/16/grandes-annonces-pour-petit-emprunt.html Il est écrit par un fervent gaulliste, bien loin de vos ravages économiques et sociétal.

    D'ailleurs, DLR a publié un communiqué de presse là dessus:

    Petit emprunt pour grand battage médiatique

    Les annonces faites par le chef de l’Etat sont positives même si le « grand emprunt » est nettement inférieur à ce qu’on avait laissé entendre depuis des mois et bien qu’il se substitue à des dépenses que l’Etat a sacrifiées depuis des années.

    Pour autant, cet argent public ne sera pas pleinement efficace tant que s’aggravera le déficit de compétitivité de l’économie française.

    Pour permettre une vraie politique de sortie de crise, Debout la République demande à nouveau :
    - Une réforme en profondeur de l’euro, pour lutter à armes égales contre les politiques de dévaluation compétitive des autres puissances économiques ;
    - L’instauration d’un protectionnisme européen pour relocaliser la production et donner toute son efficacité à la politique industrielle qui doit être amplifiée ;
    - La baisse des charges, notamment grâce à la création d’une TVA sociale qui mettra à contribution les produits importés dans le financement de notre protection sociale ;
    - La création d’un Small Business Act en Europe, qui réserve 25% de la commande publique aux PME-PMI européennes.

  • Il y a boire et à manger dans cette emprunt.

    Premièrement, le niveau a été calculé de telle sorte que cela n'effraie pas les marchés, de même que les agences de notation et que la France puisse emprunter a un taux raisonnable.

    Autre point positif,le fait que cet emprunt devra en aucun cas servir a financer les dépenses de fonctionnent, d'ou l'importance du conseil de surveillance.

    Fallait-il le faire ou Pas? A cette question je réponds toujours que la France est très endettée, que la crise a fait explosée l'endettement.L'emprunt était donc la seule solution pour le gvt de se donner un peu de lest 2 ans avant les élections. Mais est-ce bien raisonnable?

    Maintenant attendons fin janvier avec le débat sur la réduction des déficits pou juger sur le fond de la pertinence ou pas de cet emprunt. Ca va méchant ce débat car il va falloir faire des choix drastiques et courageux, sinon...

  • analyse intéressante
    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/grand-emprunt-ou-grand-echec_837149.html

  • Eh bien pour ma part, simple mortel cependant encore doué de raison, je pense que ce "Grand Emprunt" est un nouveau pacte avec la finance ; comme ils ont choisi de l'appeler, et dont vous n'êtes pas les seuls à leurs en faire l'écho, comme pour, du reste souvent inconsciemment, mieux l'intellectualiser, pour mieux le servir en lui donnant de fait toute sa légitimité...

    Ce pacte est une injure de plus, et à rajouter au crédit de l'exercice du pouvoir, de nos démocraties à l'agonie.

    Pour preuve les banques et la finance boursière de nouveau dans l'ascendance spéculative ! La dette s'envole, et avec elle toute chance de voir un jour la possibilité de rémission.

    Je pense que quel que soit le costume qu'il porte, quel que soit le visage qu'il veut montrer aux yeux de la populace, il n'est qu'un énième épisode de ce que le libéralisme continue à générer. Les "gouvernants" toujours plus inféodés au capital et aux financiers. J'ai noté l'argument prenant l'exemple de De Gaulle, "le pauvre", il pleurerait sûrement, après l'Otan, l'Europe, les paysans...l'argent roi !

    Ce "Grand Emprunt" est un nouveau pacte, s'ajoutant dans la marche diabolique financière ; cause de biens des maux et la grande exploitation de la finance sur la souveraineté des États. Bientôt la démocratie n'aura plus aucune marge de manœuvre...Amexour un philosophe libre

  • Le grand campus de Sarclay n'est rien d'autre que la récompense de Sarko à Vinci et Bouygues, il fallait bien que ces "chers amis" récupèrent un peu de cet emprunt.

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