Je ne puis que souscrire à l'excellente idée de Valérie Pécresse. Elle propose d'inscrire dans les institutions la possibilité d'un intérim de 16 semaines pour toutes les femmes qui exercent une fonction politique et accouchent d'un enfant.
Voici ce qu'elle déclarait sur LCI :
«J'ai beaucoup réfléchi depuis quelques jours (...) Je crois que si nous voulons banaliser la politique pour les femmes, attirer le maximum d'entre elles en politique et éviter qu'elles aient à faire des choix proprement inhumains en termes de vie privée et en termes d'épanouiseemnt personnel, il faut que nous entamions une réforme institutionnelle et que nous prévoyons un intérim de 16 semaines pour chaque élue, députée, maire, conseiller général et pourquoi pas pour les ministres.[...] Le suppléant prendrait la responsabilité automatiquement et rendrait le siège une fois l'intérim passé ».
Toutes les charges politiques ne disposent pas d'une suppléance, mais il doit être possible de trouver des solutions (pouvoir effectif exécuté par un directeur de cabinet supervisé par le premier ministre, par exemple, dans le cas des ministères).
L'idée est bonne, et je crois que le MoDem pourrait la faire sienne dans son programme politique.
Commentaires
Cela paraît raisonnable, en effet
Et pourquoi pas un congé parental, aussi bien pour les femmes que pour les hommes ?
Plus long pour les femmes éventuellement, pour tenir compte de la grossesse.
C'est plutôt une bonne idée.
Mais pourquoi ne pas homogénéiser tout de suite avec le projet européen d'extension du congé maternité à 18 semaines?
Pourquoi pas également les congés "paternité" étendus aux hommes politiques, qu'ils donnent l'exemple.
Qu'en est-il pour d'autres professions non-salariées (responsables d'entreprises, professions libérales, artisans-commerçants, agriculteurs, auto-entrepreneurs, ...?)
@ Miaou et Vincent
Attention : la politique n'est pas une profession, et ce que touchent nos élus, ce sont des indemnités, pas des salaires. Pour cette raison, nous ne sommes pas dans le cadre du code du travail, mais bien dans celui du politique et de la place de la femme en politique.
Par ailleurs, les hommes ne sont pas sous-représentés dans les charges politiques, et de plus, ce ne sont pas eux qui portent l'enfant...
Vous êtes sérieux ou vous faites de l'ironie ?
Cette mesure revient à créer une incapacité à exercer des fonctions publiques pour fait de maternité !
Il faut arrêter le délire !!!!!
De toute manière, cela ne passera pas le conseil constitutionnel.
Comme Miaou, je suis d'accord pour les Mesures mais dans un Cadre le plus Général possible.
Je trouve aussi qu'il n'est pas trop bon
d'évoquer les institutions pour des problèmes particuliers.
(Mieux vaut trés certainement d'abord y
réfléchir et y intervenir en commençant
par les points les plus fondamentaux).
@ authueil
Bon, 16 semaines pour une fonction politique, c'est beaucoup, certes, mais je ne vois pas ce qu'il y a de délirant là-dedans. C'est simplement une habitude à prendre, c'est tout.
Certes, cela ne relève pas d'une modification constitutionnelle, mais une loi-cadre doit pouvoir faire l'affaire.
@Autheil
Je ne vois pas le rapport avec une "incapacité à exercer" ... on discute d'une idée de principe tu réagit comme si texte était déjà discuté
utiliser le suppléant semble logique, mais les suppléants ne sont généralement pas des professionnels de la politique, sont souvent placés comme "faire-valoir" pour le candidat et ont donc un emploi, qu'il n'est pas facile de mettre de côté pendant 16 semaines. Quelles assurances mettre en place à ce niveau là (retour à l'emploi) quelle indemnité d'un côté et de l'autre? faut-il conserver une indemnité à un politique exerçant un droit à un congé maternité/paternité, alors qu'il n'occupe plus sa fonction?
"L'incompatibilité entre une fonction gouvernementale et le mandat parlementaire [...]a nécessité l'établissement d'un système de suppléance.
[...]les parlementaires dont le siège deviendrait vacant par suite de leur nomination au Gouvernement seraient remplacés jusqu'à l'expiration de leur mandat par des personnes désignées à cet effet. La suppléance joue également en cas de décès du titulaire du siège, de sa nomination au Conseil constitutionnel ou de poursuite d'une mission confiée par le Gouvernement au-delà de six mois."
c'est à chaque fois pour un remplacement long, 16 ou 18 semaines me parait un peu court, et un congé maternité n'a vraiment aucun lien avec les raisons évoquées par cet extrait.
question subsidiaire, (et sans rapprocher la maternité d'une maladie ou d'un accident) quid d'un député sachant que sa convalescence va durer 6 mois ou plus, doit-il être remplacé par son suppléant?
Salut les gars :-)))
En tant que mère de 3 enfants en activité au moment de ses grossesses, j'ai apprécié mes congés de maternité.
Maintenant, être femme et "femme politique", c'est du sport, moi qui débute en politique je commence à m'en rendre compte (dans mon petit département rural...). On ne peut pas nier qu'un certain machisme se fait sentir de temps à autres!
Et, au début,j'ai été choquée par le comportement de Rachida Dati mais en y regardant de plus près, je me suis dis que si elle souhaitait "garder son poste", elle avait tout intérêt à limiter son absence...
Cette femme a quand-même le droit de concilier maternité et vie publique, non? (au delà des idées qu'elle défend, idées que je n'approuve absolument pas! )
Le problème, c'est qu'il n'existe aucune garantie à l'heure actuelle pour que les femmes dans sa situation ne soient pas plus ou moins éloignées, voire évincées, du fait de leur maternité.
Donc j'approuve aussi l'idée d'un texte permettant aux femmes de faire une pause maternité pendant leur mandat, sans être angoissées par l'idée qu'on va "leur piquer la place" du fait de leur maternité.
Ce serait un grand progrès pour le droit des femmes!