Me voilà pris dans une nouvelle chaîne d'origine LHC. Criticus m'a tagué : il s'agit de donner six titres de livres. Pas facile d'opérer un choix pour moi, mais je vais tout de même le faire.
l'Iliade d'Homère, parce que pour moi, c'est le premier livre d'un authentique humaniste. Les Grecs de l'Antiquité (mais je crois que son étude est encore au programme des élèves de 6ème aujourd'hui en Grèce) faisaient des études de son oeuvre la pierre angulaire de toute éducation, et nombreux sont les philosophes et rhéteurs à avoir spéculé sur les mérites ou non d'un grand nombre de ses héros. Dans l'Iliade, j'ai une affection particulière pour Hector, le meilleur des Troyens, un homme brave, doux, courageux, juste, bon et respectueux de sa femme et de son fils. Mais j'aime aussi l'impétuosité et l'ardeur de Diomède, le fils de Tydée, un être qui ne recule jamais devant l'adversité. Il n'est d'ailleurs pas étonnant qu'il fasse souvent équipe avec l'astucieux Ulysse.
Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, parce que Baudelaire est le Prince des Poètes et que nul ne lui est égalable tant il fait de la poésie une alchimie sans équivalent. Baudelaire invente un langage à lui seul, car il parvient à exprimer par le pouvoir du mètre et de la rime des sensations et des sentiments qu'il serait autrement impossible de dire.
Les Contes philosophiques de Voltaire, parce que Voltaire me fait rire avec son humour et sa mauvaise foi toute naturelle et son goût immodéré pour la liberté.
L'Esprit des Lois de Montesquieu, parce que la profondeur de ses analyses politiques et l'idéal de modération qu'il offre à l'esprit demeurent sans pareils.
Les Mains Sales de Sartre. Sarte a beau être communiste (un travers très fâcheux à mes yeux) sa pièce de théâtre met en pièce le pseudo-idéalisme des bisounours et des gens qui souhaitent détruire le monde pour le reconstruire (on en trouve dans tous les partis). Bien qu'il soit communiste, Hoederer met les mains dans la m... parce qu'il aime les gens pour ce qu'ils sont, pas pour ce qu'il voudrait qu'ils soient. J'aime bien cette philosophie-là.
Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietzsche parce que c'est la plus belle parabole de l'Homme depuis les grands textes religieux fondateurs que sont la Bible, la Torah ou le Coran.
Je voudrais ajouter deux autres ouvrages qui me tiennent trop à coeur pour que je ne les évoque pas :
Les Rubaïyat d'Omar Khayyâm parce qu'il y chante la liberté et les belles femmes et parce que ses vers magiques sont tout empreints de mysticisme et d'une mélancolique douceur.
La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau, parce que personne à mes yeux n'a analysé la complexité des sentiments amoureux dans toute leur diversité avec autant de science et de finesse que ce que je trouve dans cet ouvrage. Quand je considère l'existence de Rousseau et ses Rêveries de promeneur solitaire, je me demande comme un tel geignard paranoïaque pathologique a pu se montrer aussi génial en parlant d'amour.
Il me reste à taguer quelques blogueurs à mon tour. Par exemple, Mirabelle, la belle Christelle, la Rose Noire (en espérant qu'elle lise ce billet car elle se fait rare depuis quelques temps sur la blogosphère), tentons le coup, Alain Lambert et son équipe (par exemple, les goûts d'AB Galiani ou de Corine seraient fort intéressants à connaître), Koz (mais il passe très rarement ici et je n'ai pas commenté chez lui depuis un moment, donc verra-t-il ce tag ?), Olivier (KaG) et enfin mon sceptique ami Claudio Pirrone.
On va me dire que je vais être exigeant, mais j'aimerais que les blogueurs taggués me disent pourquoi ils ont choisi ces six livres plutôt que d'autres.
Commentaires
Intéressante sélection. Merci à toi ! @+
Un livre capital :-) pour moi est l'Ethique de la liberté de Murray Rothbard.
@ Axel
hé hé, école autrichienne. Il faut que je termine une bonne fois pour toutes le livre de Aimar. J'en suis resté à Mises, et du coup, il me manque des éléments...
Je me suis exécuté :-)
c fait !
Grrrr, mon cher Hérétique tu sais que je ne suis pas fan des chaînes !! Je vais m'y mettre promis. Amitiés
Bonjour,
L’intérêt que vous portez à Voltaire m’incite à vous indiquer ceci :
Il y a deux ans une lecture attentive de sa Correspondance (treize volumes à la Pléiade) m’a conduit à publier un livre dont le contenu ne cesse de me surprendre, dans la mesure où la mise en relation de 1500 extraits environ de cette même Correspondance et des événements historiques sous-jacents ne paraît pas pouvoir laisser place au moindre doute sur le caractère délibérément faussé de l’image qui nous a été donnée de ce personnage.
Je souhaiterais vivement que vous puissiez partager mon extrême surprise en consultant, si vous le voulez bien, la rubrique "livres" du site :
www.cunypetitdemange.sitew.com
Tout à la fin de cette rubrique, là où apparaît une reproduction de la couverture de "Voltaire – L’or au prix du sang", un clic sur le mot "Voltaire" (à gauche, en bleu) vous permet d’accéder aux quarante premières pages du livre lui-même.
Cette façon quelque peu abrupte de venir vers vous ne fait sans doute que rendre compte de mon propre désarroi, car, si je ne me trompe pas, un énorme travail de réinterprétation reste à faire, et non sans conséquences diverses…
Très cordialement à vous,
Michel J. Cuny
La réponse qu'on vous a faite à ce sujet me convient très bien :
http://www.cunypetitdemange.sitew.com/fs/Root/76m4y-Voltairomenteurs_et_voltairomenteries.pdf