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Fabuleuse UDF...

A l'heure où il est de bon ton de taper à bras raccourcis sur l'UDF chez un certains nombres d'individus au sein de la blogosphère MoDem, ou encore, de tenter de la récupérer pour mieux l'étouffer de la part de ceux qui en ont trahi l'esprit pour aller chez d'autres, que ce fût en 2002 ou 2007, je voudrais rappeler le remarquable élan qu'a su susciter l'UDF 2002-2007, c'est à dire, en fait, la Nouvelle UDF.

Que j'ai aimé cette époque où l'UDF était le laboratoire d'idées nouvelles,  le lieu de formidables effervescences intellectuelles, dont, au final, les produits les plus aboutis ont marqué durablement la politique française.

La dette, l'économie de l'innovation, l'ouverture, autant de sujets qu'ont tenté de maladroitement récupérer la droite et la gauche traditionnelles. 

En ce temps-là, l'UDF était le lieu de toutes les audaces. Jeudis de l'UDF, commissions d'experts, colloques riches en couleurs et en idées. 

Je crois que cela a été cela la force de l'UDF : de générer de véritables débats d'idées, qui ont au final abouti sur le programme présidentiel de François Bayrou. 

Pour moi qui ai adhéré en février 2006, je me souviens d'un temps où c'était Gilles Artigues qui accueillait les nouveaux adhérents, et, où à l'issue d'un débat sur l'Europe, on allait tranquillement deviser avec Marielle de Sarnez. 

Un temps où on pouvait même écrire à François Bayrou et obtenir une réponse. Où les députés réagissaient aux courriels. Où les commissions tournaient, et où les contributions étaient publiées sur le site de l'UDF.

Pour que le MoDem remplace l'UDF, il va lui falloir retrouver l'essence de cette ferveur et de ce bouillonnement intellectuel.

Pour l'heure, une chose est certaine : il va falloir se retrousser les manches. Songeons, par exemple, que le site du MoDem n'indique même pas quels sont nos élus, si bien qu'il faut se référer à Wikipedia pour espérer y voir clair !

Plus un blog d'élus ou de personnalité majeure pour échanger des idées, en dehors du blog de Jean Arthuis, qui publie et réagit rarement, et de celui de Corine Lepage, dont les analyses sont intéressantes, mais qui ne répond plus, comme par le passé, aux lecteurs. 

Il y a bien eu des blogs de campagne, mais qu'en reste-t-il, maintenant ? Du fait de ce silence impressionnant au sommet, de cette coupure entre les élites du MoDem et de sa base, coupure qui n'existait absolument pas du temps de l'UDF, et cela, je peux le certifier, la base militante est condamnée à ressasser  échecs et rancoeurs, et ronger son frein sans relâche faute de trouver des interlocuteurs.

Un comble, pour un mouvement politique qui a choisi de simplifier son nom en MoDem ! C'est d'abord à cette rupture profonde qu'il a falloir s'attaquer, car elle est immensément anxiogène, et cette angoisse, cette solitude, souvent, qui étreint la base militante,  nos derniers élus au MoDem la sous-estiment quand ils ne l'ignorent pas purement et simplement.

A l'UDF, il y avait une équipe, et même des équipes, mais aujourd'hui, le MoDem donne le sentiment d'être un patchwork de personnalités dont on ne voit pas clairement le patron. 

J'ai écrit, récemment, à 6 sénateurs, pour leur demander de se manifester publiquement, au sein de la base militante, de prendre les choses en mains, et de générer de vrais débats d'idées, à partir des travaux et rapports très remarquables qu'ils ont réalisé, dans le cadre de leur mandat. J'espère une réponse de leur part, que ce que j'écris ne sera pas une amère bouteille  à la mer.

Députés européens, sénateurs, figures emblématiques, ce sont eux, désormais, qui doivent reprendre les choses en main, et animer, en partenariat avec les militants, la vie du MoDem et générer les idées de demain. 

Pour retrouver l'esprit de la Nouvelle UDF, celle-là même dont le MoDem est le rejeton, il faudra cela au moins, faute de quoi, le Modem sera condamné à un long dépérissement et finira par s'amuir jusqu'à l'entropie après une agonie interminable.

 

 

Commentaires

  • Même vu de l'extérieur, ce foisonnement programmatique était enviable, c'est, en ce qui me concerne, un des arguments qui m'a fait changer de camp: après avoir écouté les discours de FB, je suis allé regarder s'il y avait du fond, et j'ai découvert avec grande joie les détails des travaux des commissions programmatiques, les références aux travaux de think tanks, commissions parlementaires, spécialistes (etc.), le tout sur le site de l'UDF. Un grand moment de bonheur que nous devons reproduire au MoDem, sur le terrain, sur son site et dans l'ensemble de nos débats!

  • Très bon billet que j'applaudis des deux mains !

    Avec toutefois un bémol. Je crois que ce dynamisme intellectuel ne pourra se mettre en place s'il n'émane pas d'une volonté très forte de la base, volonté qui semble exister. Le rôle des cadres et élus est d'animer et d'enrichir le débat, mais il ne pourront s'y atteler que si la base participe, en amont, du processus.

    Il faut impérativement mettre en place, tant au niveau local que national, les outils nécessaire à une formation et à une réflexion ouverte à tous.

  • Tu exprimes parfaitement ce que je n'ai fait qu'effleurer dans un de mes billets, l'Hérétique.
    Il est essentiel de construire le mouvement par le fond et non par des postures idéologiques creuses.
    Merci

  • Une question que je me pose depuis un moment; le MoDem n'aurait-il pas besoin:

    - d'un secrétaire général (non élu) dédié aux affaires internes du parti permettant de décharger FB et MdS et s'occupant notamment de l'organisation du débat programmatique et organisationnel (un profil qui me passe par la tête comme pouvant être intéressant pour ce genre de poste est celui de FredLN)

    - d'une équipe de communication / spin doctors (même si je ne suis pas favorable à cette pratique en politique, je sens qu'elle devient inévitable) pour contrer les attaques des autres partis mais aussi d'une désinformation médiatique (dernier exemple en date, assez conséquent sur l'image que nous véhiculons, la polémique sur les scores électoraux du MoDem aux municipales).

    A titre personnel, je serai prêt à contribuer (une cotisation spéciale) pour financer ces postes permanents qui viendraient en appui du bureau du président. Mon avis général c'est que nous manquons de professionnalisme politique face à des adversaires d'un certain niveau et avec des moyens dépassant de loin les nôtres.

    Whatdoyouthink?

  • Je resterais silencieux, comme chez FredericLN.
    Et je ne ferais aucune référence à "La croyance et la conviction, les nouvelles armes du politiques" de denis Muzet. janvier 2008.

  • Cher Hérétique,

    votre billet et remarquable, comme tous les autres d'ailleurs. Il relatent ma pensée profonde... Comme vous j'étais UDF, comme vous je souhaite retrouver cette ferveur qui nous animais, ces débats, encore plus démocrate que n'est aujourd'hui le MoDem, qui nous passionais, ces projets qui ont fait notre force.

    Merci pour ce billet. Vous avez totalement raison, c'est la force qu'il nous faut mettre en avant, sinon c'est notre "petite" mort assuré.

    bien a vous.
    julien

  • Je n'ai pas connu cette époque de l'UDF, mais je crois que tu as raison.

    Nous avons besoin d'un dialogue permanent entre la base et le sommet pour que chacun dispose de l'information et de l'expérience des autres et pour que notre projet se construise et s'enrichisse.

    Le Mouvement Démocrate est un mouvement de citoyens actifs. On n’y adhère pas seulement pour soutenir, pour être des supporters, mais pour participer à la mesure de ses forces et de sa disponibilité, pour construire des idées, un programme, des équipes.

    Ça ne vous rappelle rien ?

  • Bien! Bravo ! Je connaissais pas l'UDF avant le Modem. Espérons qu'ils vont te répondre, les "six" auxquels tu as écris!

  • Bonjour et merci à tous,

    @ Bertrand,
    Je crois que les adhérents ont envie de s'investir. Là où cela devient mauvais, c'est quand ils tournent en rond et que n'importe qui les récupère.
    @ Arnaud, j'ai adhéré pour exactement ces raisons là. Pour le secrétaire général, je pense que tu as raison. Entre les élus et les adhérents, il n'y a rien ou presque actuellement. Pour l'instant, on est un conglomérat d'implantations locales avec quelques têtes qui émergent.
    @ JT : oui, et ce serait trop bête que cela finisse ainsi.
    @ fond du bocal,
    C'est clair. Mais nos élus doivent se manifester.
    @ BGR je pense qu'on devrait s'y mettre à plusieurs à leur écrire, à nos élus, pour leur demander de descendre parmi nous et de nous aider.
    @ Ids
    Ben...Là, en revanche, je suis moins optimiste. Mais si un mouvement de fond apparaît, peut-être certains viendront-ils voir ce qu'il se passe. Je pense que les sénateurs ne savent pas trop non plus où ils en sont exactement, pour l'instant.

  • Joli billet.

    L'UDF a été une composante essentielle de la politique française: libéralisme humain et personnaliste, construction européenne... le tout dans un grand pragmatisme.

    Le Modem reprend une part de ces composantes, en oublie une autre en chemin, et teinte le tout d'un idéalisme un peu poussé, qui repousse l'action vers un futur espéré, loin du présent.

  • Les vagues de fond existent et se sont manifestées à plusieurs reprises. Et je veux croire qu'il y en aura d'autres...

    Même si les vagues partent du fond il serait bien que figures de proue acceptent de se laisser porter. Un peu plus de confiance réciproque ne ferait pas de mal...

    J'y crois ! ;o)

  • Bravo et merci pour ce billet printannier. Vive l'innovation ! Vive l'imagination !

  • à tous

    Merci. cela a été une belle époque. J'espère en effet, que nous aurons le ressac de la vague.

  • Nos avis convergent. J'ai dénoncé depuis belle lurette un problème d'animation et de communication au sein du MoDem depuis mai dernier. Le départ (assez piteux) des députés UDF et la grogne de certains sénateurs ont provoqué un verrouillage du mouvement qui a lui même entrainé à son tour une certaine forme de médiocrité ambiante. Notamment sur Paris où le score final est ridicule. Le MoDem doit donc recruter de nouvelles têtes et mettre en valeur des cadres de qualité. Il ne peut se résoudre au tandem Bayrou - de Sarnez avec Eric Azière comme éminence grise et Quitterie Delmas comme plante verte aux idées creuses dédiée à la TNT. Le MoDem mérite de recruter des gens ouverts et sérieux désireux d'alimenter le débat politique. Bref, la situation actuelle ne convient plus. Cf. le billet suivant avec lequel je suis également en phase http://www.blogdudemocrate.org/2008/03/23/bayrou-le-modem-les-municipales-la-faute-a-rousseau-ou-a-voltaire/

  • le problème, c'est que ce n'est pas si simple de recruter des cadres, d'autant que le MoDem n'a quasiment plus un kopeck...

  • Plus un kopek ? Je ne crois pas puisque ce parti politique a droit aux subventions publiques à raison de son score aux législatives, contrairement au Nouveau Centre qui a du faire alliance avec je ne sais plus quel parti polynésien pour être subventionné en tant que groupe parlementaire.

  • Oui, mais groupes parlementaires nulle part, sans mairies ou presque, il y a plein de facilités que nous n'avons plus. Si nous perdons de surcroît notre groupe au Sénat...
    ça va faire mal...

  • Ah le temps béni de l'UDF, dont ce précise que je n'était pas adhérant, mais seulement sympathisant, mais où on pouvait déjà apercevoir tout le réalisme et le pragmatisme, mais aussi la réflexion interne et l'ouverture aux autres.

    Je me souvient notamment des universités d'été de 2006 à La Grande Motte avec de nombreux "guest stars" invitées en conférences (écologie avec N. Hulot, constitution avec G. Carcassonne, réformes avec M. Rocard, Europe avec M. Barnier, bref que du beau linge !), c'était tout de même autre chose que le "congrès d'anciens combattants" de Seignosse.

    Nous devons tout faire pour que le Mouvement démocrate redevienne ce grand parti à la fois centriste et central qu'était l'UDF, et éviter à tout pris qu'il devienne une espèce de "Verts bis" aux sempiternelles querelles.

    En ce qui concerne la proposition d'Arnaud Hoyois (nomination d'un secrétaire général du MoDem), je pense qu'une personnalité comme Eric Azière pourrait convenir, une grande connaissance du mouvement étant requise.

    quant au hélas nécessaire remplacement de Marielle de Sarnez à la tête de la fédération parisienne, je crains que Quitterie Delmas ne soit pas encore prête pour cela (pas assez "burinée", pas d'expérience d'élue), mon choix si c'était possible (je ne suis pas parisien) serait d'une personne comme Didier Bariani.

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