J'ai lu le journal de Marielle de Sarnez, Féminin au singulier. J'ai beaucoup aimé.Comme il est très riche de réflexions, je le commenterai en plusieurs billets.
Et je voudrais commencer par les réflexions que sa première note m'a inspirées.
Marielle y parle non de l'amitié en politique, mais de l'amitié ET de la politique. Et c'est l'incompréhension qui domine dans un premier temps. Non l'incoompréhension politique, mais l'incompréhension humaine.
Songeant aux députés UDF ralliés à Nicolas Sarkozy, Marielle de Sarnez se souvient que ce sont des personnes avec qui elle a échangé des coups de fil tous les jours ; avec qui elle a passé des vacances en Grèce ou ailleurs. Qui ont refusé des postes ministériels avec elle.
Et du jour au lendemain, plus rien. On ne lui adresse plus la parole. Plus un appel téléphonique, mais des regards gênés de temps à autre et du silence.
Je me suis souvenu alors de l'ampleur de ma déception aux mois de mai et juin. Moi aussi, je les aimais bien ces députés, et j'avais confiance en eux. Alors j'imagine ce que peut être la désillusion de quelqu'un qui les considéra comme des amis sincères si longtemps.
Et pourtant, Marielle ne leur en veut pas...
En lisant ces lignes, j'ai repensé avec mélancolie aux traités de Cicéron et de Sénèque qui ont en commun de parler de l'Amitié.
De amicitia, comme on écrit le titre en latin. De l'amitié. Car il y a matière à disserter longuement sur l'amitié. On aurait du écrire un traité qui se serait appelé "Des amitiés brisées"...
Commentaires
Salut Robin
Effectivement, on se rend compte qu'amitié et politique entretiennent des rapports complexes, complexes, complémentaires et parfois antinomiques.
Un beau livre, très personnel, très engagé.
Jusqu'où va la folie sarkozyste ? Un témoignage copié collé ici :
http://fanette316.blogspot.com/2008/02/gold-31-lettre-ouverte-simone-veil.html
@ Fanette
Je n'ai pas trop compris le lien avec mon billet...
Je sais que l'amitié en politique est possible, je l'ai vécue ! Parfois nos chemins se séparent le temps d'une réflexion mais nous finissons toujours pas nous retrouver.
à Christelle
Je pense qu'il existe, par exemple, une réelle amitié entre François Bayrou et Marielle. En effet.
Une phrase assez désabusée de Montherlant sur l'amitié, dans la Marée du Soir, 1968 :
“Je ne sais que dire de l’amitié, puisqu’elle se dilue, ou succombe tout à fait, si l’un des amis déménage et va habiter dans un quartier éloigné du quartier de l’autre.”
(On peut remplacer "quartier" par "parti").