Profs: Ségolène en off
Vidéo envoyée par Jules-ferry
L'analyse des propos de Ségolène Royal dénote et son absence de connaissance du sujet et une malhonnêteté foncière.
Elle conclut en estimant à 17 heures le temps de travail des enseignants. En réalité, il est statutairement de 18 heures sur place, auxquelles s'ajoutent généralement autant d' heures de préparation de cours (selon les disciplines, toutefois : il faut reconnaître que les professeurs de lettres travaillent davantage que les autres).
On peut s'inquiéter légitimement de la réflexion globale de Madame Royal. En effet, manifestement, pour elle, une intervention devant un public ne se prépare pas : à preuve, peut-être, ses déclarations à l'emporte-pièce dans les commissions et les débats ?...
Très peu d'enseignants travaillent en réalité dans les officines privées pour une raison extrêmement simple : on y est tellement mal payé que même une heure supplémentaire à l'Education Nationale est plus rentable.
Ces sociétés de cours particuliers recrutent essentiellement des étudiants, quelques enseignants du privé ou parfois aussi, des contractuels et des vacataires.
Comment Ségolène Royal peut-elle parler d'un sujet qu'elle connaît si peu puisque toute sa progéniture a suivi sa scolarité dans les prestigieux établissements privés parisiens, au coeur des 6ème et 7ème arrondissements de Paris ?
Si l'on considère la gestion de Claude Allègre de 1999 à 2000, les propos de Monsieur Strauss-Khan estimant le métier d'enseignant de moindre pénibilité - et pour cause, il n'a enseigné qu'en faculté ! - il est désormais clair que le Parti Socialiste méprise les enseignants. Sur les 35 heures des enseignants au collège, Dominique Straus-Khan s'est simplement contenté de commenter sur I-Téléa insi les propos de Ségolène Royal :"le point important, c'est qu'on s'occupe plus des enfants à l'intérieur de l'école". Qui ne dit mot, consent, à l'évidence...
Le comble du cynisme est tout de même atteint par Ségolène Royal, suggérant un pacte avec les organisations syndicales afin d'avoir la "tranquilité" pendant les élections.
En fait de Révolution, Madame Royal pourrait bien allumer une guerre scolaire aux conséquences incalculables.
En proposant ni plus ni moins de doubler le temps de présence des enseignements, évidemment sans contrepartie (elle avait évoqué dans une autre commission la "liberté pédagogique" comme paiement, hypocrisie socialiste supplémentaire, quand on sait à quel point les programmes socialistes en matière d'éducation ont fait de la pédagogie l'étendard de la réforme ) , Ségolène Royal marche allègrement sur le droit sans aucune pudeur.
Il faut espérer, désormais, que les enseignants sauront se souvenir des propos de Madame Royal, mais aussi de Dominique Strauss-Khan, au moment des élections...
Coincés entre une UMP qui rêve de déréguler totalement le marché de l'Education, et un PS prêt à assommer les enseignants, il ne reste désormais plus guère d'options aux enseignants.
Seuls le PCF et l'UDF adoptent, à l'heure actuelle, un ton nettement plus empreint d'humanité envers les professeurs.
La comparaison entre l'indigence des deux grands partis en matière d'éducation, et les vues clairement plus hautes et inspirées d'un François Bayrou (http://www.udf.org/participer/colloques/education/bayrou_110306.html) laisse à penser pour ceux qui se soucient d'éducation en vue des prochaines élections...
Commentaires
Pour complément d'information :
http://www.angers.maville.com/actu/re/actudet/actu_loc-346911_.html
Lu sur une listre d'enseignants :
«Le microcosme angevin est pro DSK, et les pontifes représentés sur la photo, jurent qu’il n’y sont pour rien (Antonini, Maire d’Angers, Daniel Raoul Sénateur et maire-adjoint, Bardy, patron de la fédé socialo du maine-et-loire…). Ils déplorent certes la méthode, mais en pré-campagne, les plus mauvais coups ne viennent jamais des adversaires, mais des petits copains…, mais sur le fond, sont plutôt gênés d’être complices par leur présence du dérapage de Ségolène.
Détail amusant, la photo fait apparaître aussi Jacques Auxiette, président de la région des pays de loire, et pour ceux qui ne le sauraient pas, ancien proviseur de lycée à la Roche sur Yon et maire de la ville, mais je ne sais pas s’il est pro DSK, pro Ségo, pro Fabius, tellement il est pro lui-même…»
http://media.education.gouv.fr/file/62/1/2621.pdf
DONNEES GOUVERNEMENTALES :
Pendant l’année scolaire, un enseignant à temps complet effectue,
en moyenne, 39 h 47 de travail par semaine, dont 20 h 27 hors
de la présence d’élèves. Hors enseignement, les enseignants
sont occupés essentiellement à la préparation des cours et aux
corrections de devoirs, pour respectivement, 7 h 40 et 6 h 10 par
semaine. Ils consacrent en moyenne près d’une heure par
semaine aux parents d’élèves et une heure au suivi des élèves.
La documentation semble être aussi une part importante
puisqu’ils y consacrent en moyenne 2 h 12 par semaine. Ils passent
en moyenne 1 h 17 à travailler avec d’autres enseignants.
En dehors des heures de cours, 65,6 % du temps de travail est
effectué au domicile des enseignants, soit 13 h 25 par semaine,
alors qu’ils passent en moyenne 26 h 22 à travailler dans l’établissement.
Pour élargir le débat sur le temps de travail de toutes les professions, un dossier bien documenté sur la durée réelle du travail dans différents pays où l'on voit que les Français travaillent plus que les autres.
A lire ici -> http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm
Ainsi, la durée moyenne du travail pour l'ensemble des personnes ayant un emploi (salarié ou non, temps complet et temps partiel) est (par semaine) :
- 36,3 h en France
- 36,2 h en Italie
- 35,1 h au Danemark
- 33,6 h en Allemagne
- 33,2 h en Espagne
- 31,7 h en Grande-Bretagne
- 30,1 h en Suède (36,1 h pour ceux "au travail")
- 29,2 h aux Pays-Bas (44% de temps partiel)
- 33,8 h aux Etats-Unis
Cela surprend mais je trouve cette démonstration excellente.
Merci beaucoup pour ce précieux lien : je l'ai rajouté dans la catégorie analyses, car je le trouve fort pertinent.
Je trouve les idées de Son Altesse Royal excellentes.
D'abord, si elle permet réellement aux enseignants du secondaire de passer 35 heures dans leur établissement (en leur fournissant donc matériel, bureau, etc.), sans qu'aucun enseignant ne travaille plus jamais à domicile, tout le monde sera d'accord. Actuellement, les professeurs font des semaines moyennes de 48 heures (en tenant compte des feignants, qui font baisser la moyenne). Ne doutons pas que la perspective de travailler enfin aussi peu que les autres fonctionnaires ne manquera pas de réjouir les professeurs, qui n'ont pas vocation à rester sur le bord de la route jolie des loisirs et la culture de l'oisiveté.
Ensuite, il faudra doubler la surface des lycées et des collèges en construisant des dizaines de salles supplémentaires (et même des vingtaines si on fait des salles d'étude pour les devoirs entre six et huit). Le BTP va fonctionner un max (et les Conseils Généraux et régionaux seront ruinés, mais ce n'est pas grave, car il n'y aura qu'à quadrupler les impôts locaux).
Par ailleurs, de façon générale, je pense qu'une solution connexe de cette histoire de devoirs à l'école serait de supprimer le peu de devoirs qui restent. Comme l'objectif est d'atteindre 80% d'analphabètes bacheliers, et comme nous n'en sommes déjà pas loin, la suppression pure et simple des devoirs serait une méthode efficace. Cela permettrait ainsi aux parents irresponsables (formule souvent pléonastique) de laisser leurs enfants jouer à la Playstation sans le moindre remords et de partir en week-end du vendredi soir au dimanche soir sans avoir à se préoccuper de ces superficialités que sont les devoirs, hein? (On pourrait aussi supprimer toutes les interrogations le lundi et le vendredi, pour permettre aux parents de partir en week-end plus longtemps, quand ils ont des RTT.)
Enfin, écoutons cette merveilleuse et fine analyste de la situation sociale qu'est Mme Royal. Vive Elle !