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rouges

  • Fallait-il extrader Marina Petrella ?

    Voilà une affaire dans laquelle il est très difficile d'édicter un point de vue ferme et définitif tant des logiques différentes se téléscopent. Marina Petrella a assurément commis des crimes très graves, entre 1977 et 1982, et je me mets à la place des femmes ou des enfants qui termineront ou ont terminé leur existence sans père ni mari (ou compagnon). Comment faire un deuil si justice ne leur est pas rendue ? Je conçoisn très bien que ces familles considèrent la décision finale de Nicolas Sarkozy comme un déni de justice.

    Ensuite, l'Italie est un pays ami et démocratique. Nous savons très bien que Marina Petrella ne sera pas malmenée, et que les Italiens prendront soin de sa santé. De plus, toute la classe politique sans exception aucune réclame son extradition.

    Songeons, en France, aux crimes de Carlos pour bien comprendre comment l'Italie considère les Brigades Rouges.

    Mais, d'un autre côté, Marina Petrella s'est tenue à carreau depuis plus de 25 ans. Elle a refait son existence, et a montré une volonté claire de rompre avec les racines du terrorisme. Miterrand avait fait preuve d'un certain pragmatisme en échangeant l'asile politique contre la reconciation au terrorisme, excluant toutefois les crimes de sang du champ d'application de sa proposition.

    Je pense que Marina Petrella devrait au minimum présenter ses excuses aux familles de ses victimes, et leur parler pour leur expliquer la mécanique infernale qui l'a entraînée dans le terrorisme le plus meurtrier et sanglant.

    Maintenant, est-ce que le fait qu'elle finisse son existence en croupissant dans un cachot, en proie à un cancer qui la ronge, apporte un plus à la justice, je n'en suis pas convaincu.

    Je pense que Nicolas Sarkozy a longuement réfléchi pour prendre sa décision. Ce qui est regrettable, ce sont les tergiversations : il eût fallu éviter de prendre une décision trop tôt pour en changer ensuite. Mais, on ne peut tenir rigueur de ce changement à un homme qui prend le temps de la réflexion. J'avoue que je ne sais vraiment pas ce que j'aurais fait à sa place.