La réforme des contrats dits responsables est une belle bêtise du gouvernement. Le coût des soins explose parce que les dépassements atteignent des sommets. Les complémentaires de santé sont certes une cautère sur une jambe de bois, mais elles ont le mérite de mutualiser les dépenses de santé même si leur coût va grandissant lui aussi. En limitant leur possibilité de remboursement des soins par la loi, le gouvernement empêche les citoyens qui veulent investir dans leur santé de disposer d'un garde-fou en cas de coup dur.
Encore une atteinte à la liberté de chacun de se protéger comme il l'entend.
On ne peut arbitrairement faire baisser le montant des consultations. Les numerus clausus imbéciles mis en place dans les universités de médecine pendant des décennies, les charges grandissantes pour les personnels de santé indépendants (logements, assurances) font qu'il n'y a pas de marge de manoeuvre. Les études de médecine sont très longues, donc coûteuses : il faut bien que ceux qui choisissent cette voie rentrent dans leurs frais d'une manière ou d'une autre.
Pour autant, on ne peut laisser des Français de plus en plus nombreux privés de soins de base. Il faut essayer de progresser sur des solutions alternatives :
- favoriser l'automédication assistée via des plate-formes de conseils en ligne, comme cette plate-forme d'urgence pédiatrique de Strasbourg qui offre une alternative intéressante et contribue à désengorger les urgences : http://www.pediatre-online.fr/ On peut y disposer d'une consultation à raison de trois euros par minute ou ouvrir un chat pour un montant de 15 euros.
- autoriser les pharmaciens à donner des conseils et aiguiller vers une consultation quand ils le pensent nécessaire, même si chaque Français doit rester libre d'aller consulter un médecine
- faire un effort, dans les villes les plus coûteuses, pour offrir des locaux aux professions médicales et leur permettre de se regrouper dans des maisons médicales.
- favoriser le maintien du grand âge à domicile et faire de la recherche dans les maladies gériatriques afin d'améliorer les solutions médicales. Pour cela, il faut assouplir le principe de précaution de manière à permettre des expérimentations plus rapides. Récemment, une brève d'actualité a indiqué que l'immunothérapie permet de restaurer les fonctions cognitives défaillantes d'une souris atteinte de la maladie d'Alzheimer. Mais dans le même temps, il est indiqué qu'il faudra dix ans pour espérer une solution médicale sur le marché. C'est beaucoup trop long. Il faut raccourcir considérablement les délais et donner ainsi de l'espoir à ceux qui n'en ont plus.
- Instaurer des services médicaux de proximité (Urgences, maternité, soins ambulatoires), en amont des plateaux techniques des hôpitaux, pour lutter contre les « déserts médicaux » et garantir les soins à tous les malades et à tous les territoires. (proposition du MoDem et de François Bayrou en 2012, mais l'idée reste d'actualité)
Cette liste n'est pas exhaustive. J'espère que François Bayrou se penchera sur cette question et je lui fais confiance pour ouvrir des pistes intéressantes.
J'espère aussi que la sphère journalistique fera un jour le travail que l'on attend d'elle, c'est à dire parler des idées des candidats et de leurs propositions, mais là, je sais que c'est un voeu pieux...