Je viens de relire, pour le plaisir, tout récemment, la Vie de Néron vue par Suétone, le Radio-Ragots de la dynastie julio-claudienne. C'est marrant les similitudes entre Néron et Berlusconi.
Comme Néron, Berlusconi adore se donner en public : ne poussa-t-il pas la chansonnette en février 2006 pour Miss Italie ? Il raffole des jeux dans les stades et en donne même toutes les semaines, comme Néron : ne possède-t-il pas le Milan AC ? Il est libidineux au possible, comme Néron, et nomme ses favori(tes)s à des postes clef au point de prendre les Italiens vraiment pour des c...
Il a nommé ministre de la condition féminine une ancienne Miss Italie (encore une autre), une sorte de Sarah Pallin à la sauce bolognese, certes jolie mais dont le QI laisse le quidam interrogatif. Néron, je crois, avait quelque chose de similaire avec une affranchie du nom d'Actè dont il voulait faire son épouse officielle. Maria Carfagna a le droit d'être belle, ce n'est pas cela que je lui reproche, mais ses premières déclarations donnent le ton du personnage : elle juge les "gays constitutionnellement stériles".
En pleine disette, à Rome, Néron entretenait des athlètes ; l'Italie croule sous sa dette, ses déficits et la baisse continuelle de son pouvoir d'achat, ce qui n'empêche nullement son clown présidentiel de festoyer (tiens, ça rappelle quelqu'un d'autre, ça, à ce sujet...).
Et pour le caractère, que le lecteur juge lui-même. Ça, par exemple, je trouve que c'est parlant :
«Désireux surtout de plaire au peuple, il était le rival de quiconque agissait sur la multitude par quelque moyen que ce fût.»
A sa décharge, tout comme Néron, c'est un amoureux des lettres et des arts : il a remis à l'honneur de grands auteurs tels que Pic de la Mirandole, Machiavel, Érasme ou encore Giordanno Bruno, s'occupant personnellement de l'édition de leurs oeuvres. On sait qu'il collectionne aussi des tableaux et voue en particulier un culte au Tintoret. Il est par ailleurs francophile (tout comme Néron était hellénophile : contrairement aux Romains, il a laissé d'excellents souvenirs à la Grèce de l'époque) et maîtrise parfaitement la langue française.
Il faudrait, un jour, prendre le sujet à bras le corps, et faire comme Plutarque, écrire des Vies parallèles. J'avais évoqué Obama et Périclès, je verrais bien Cléon d'Athènes et Daboliou (mais je ne suis pas le seul, apparemment), et, en la circonstance, Néron et Berlusconi...
Faudrait que je m'y colle, mais j'ai un peu la flemme...