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léger

  • Wanted : Justice mise à prix

    C'est avec beaucoup d'inquiétude que j'assiste à la fin du juge d'instruction. En effet, c'était là le seul morceau d'indépendance qui subsistait dans le pouvoir judiciaire. Qui instruira les procès, désormais, particulièrement les procès des hommes politiques mis en examen ? Est-ce un hasard si dans les pays anglo-saxons et les pays du nord, où l'on respecte strictement la séparation des pouvoirs, la justice opère dans de bonnes conditions et nul n'échappe à la loi ?

    Mais en France où le parquet dépend de la présidence et où l'on révoque ou nomine les procureurs à la volonté du pouvoir exécutif, je crains bien que cela soit là la mort des affaires politiques : non pas que la collusion entre l'affairisme et le monde politique cesse, mais plutôt qu'il n'y aura plus personne pour instruire leur procès. Le rapport Léger suggère en effet de renforcer le rôle des procureurs pour mener les enquêtes pénales. Voilà qui promet des enterrements de première classe pour les affaires les plus gênantes.

    Nous sommes, avec cette réforme, en train d'ouvrir les bras en grand à la maffia. Cette réforme est très mauvaise, désastreuse, même. Je crois qu'Outreau n'est qu'un prétexte et qu'en réalité, le pouvoir a cherché à se débarasser des juges d'instruction, parce que depuis une quinzaine d'années, les juges d'instruction ont commencé à mener des enquêtes sur les frasques pénales de la classe politique. J'espère une réaction de François Bayrou, car s'il y a là un nouvel abus de pouvoir, encore plus grave que les précédents, c'est bien celui-là.

    Ainsi, l'Esprit des lois sera définitivement enterré en France et Montesquieu n'aura même plus la place de se retourner dans sa tombe...