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katoucha

  • Adieu Katoucha

    811202126.jpgLe célèbre top-model Katoucha a été, on le sait, retrouvée morte dans la Seine il y a peu. Elle avait disparu il y a près d'un mois. A vrai dire, ce n'est pas la disparition du top-model  qui m'émeut, mais de la femme blessée et horriblement mutilée dans sa chair, qui avait consacré une part de son existence à la lutte contre le fléau de l'excision.

    Il y a quelque chose que je ne m'explique pas. Il y a une dizaine d'années, j'ai voyagé en Egypte, et j'ai eu l'occasion de discuter avec la guide du groupe où j'étais qui était une universitaire : nous avons notamment parlé des Nubiens et de l'excision qui s'y pratique encore. Elle m'avait alors expliqué que cette pratique tendait à disparaître et qu'elle était le fait des foyers misérables et sans éducation.

    Or, je viens de lire la biographie de Katoucha sur wikipedia,  et j'ai ainsi appris qu'elle est la fille d'un historien, écrivain et archélogue, diplômé de l'Université de Bordeaux.

    Il a écrit des tragédies, est professeur honoraire dans de prestigieuses universités à Washington et à Tokyo. Il a été un opposant à Sékou Touré. La mère de Katoucha était aussi une intellectuelle. 

    Et pourtant, ils ont décidé de l'exciser à 9 ans. Comment, comment est-ce possible ? La culture et l'éducation protègent-elles à ce point si peu ? Katoucha relate son excision comme une scène de film d'horreur : un jour banal où sa mère venait de lui promettre de l'emmener au cinéma...Comment un tel barbare que son père  peut-il être encore avoir le titre de professeur dans des universités américaines ou japonaises ? Parce qu'est bien là le titre dont dispose Djibril Tamsir Niane, le père de Katoucha. Honte, et mille fois honte sur lui et sur son crime, pour ce qu'il a fait à sa fille. Misérable ! Criminel ! Criminel qui n'a pas même l'excuse de la misère ! Mère criminelle qui ne mérite que l'anathème, famille maudite ! Violée par son oncle, puis mariée de force à un homme à 17 ans.

    Adieu, petite princesse peule, ton combat continue, et où que tu sois, d'autres reprendront le flambeau ! Adieu Katoucha !