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discipline

  • Pan, dans la gueule des profs et de leurs élèves...

    Pas trop mal le dernier éditorial de François Jarraud au Café Pédagogique... Il a eu la bonne idée d'éplucher le rapport de la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée Nationale sur les rythmes scolaires. En fait, cela va bien au-delà des seuls rythmes scolaires. François Jarraud n'est pas content. On le comprend. Nous non plus.

    Entre autres âneries monumentales, on trouve l'idée "géniale" d'alléger les contenus disciplinaires jusqu'à leur évaporation, pour reprendre la juste formule de François Jarraud.

    Vous allez halluciner, chers lecteurs, quand vous allez prendre connaissance des recommandations des deux imbéciles députés qui ont pondu le fameux rapport. Accrochez-vous bien et tenez-vous à votre siège : 

    Il serait souhaitable de réduire le temps de cours magistral, de développer les enseignements pluridisciplinaires et de repenser les temps pédagogiques et les séquences d’enseignement... Tout ceci impliquerait de faire varier les formes de regroupement des élèves. Il faudrait davantage recourir aux groupes de compétence, aux ateliers d’accompagnement, aux « cours dialogués », etc. Des cours magistraux de soixante à quatre-vingts élèves pourraient être dispensés ... 

    Génial, non ? Il fallait y penser. Putain, j'aurais mieux fait de fermer ma gueule le 28 juin dernier. Châtel prévoyait des classes à trente, mais il y a eu des zélés pour imaginer mieux. J'avais alors emprunté à Orange Démocratique sa salle d'école du futur, mais on va y arriver sans rire, avec des zozos de ce genre. Allez, encore un effort : elle pouvait accueillir 332 enfants. 60 à 80 par classe, ils sont petits joueurs les compères Breton et Durand...

    En autres joyeusetés, nos deux tristes sires envisagent d'en finir avec les disciplines actuelles pour se contenter de bloc disciplinaires, et, pour faire bonne mesure, de cesser de fixer des horaires plancher. Seuls des maxima seraient établis dans la loi, gravés dans le marbre et tout ça et tout ça. On aurait le droit de faire 0 heures de français par semaine, par exemple. Ingénieux, non ?

    Les profs vont apprécier le sort qui leur est dévolu : révision des services, considérés désormais selon la présence dans l'établissement. Je traduis : 35 heures de présence. Ségolène Royal va être contente, tiens. Ensuite, réduction drastique du temps de vacances (-3 semaines en été). Compensations salariales ? Aucune. A vrai dire, comme notre État impécunieux n'a absolument pas les moyens d'augmenter quelque salaire de la fonction publique que ce soit, à l'heure actuelle, soit ces deux idiots députés sont déterminés à faire une déclaration de guerre en bonne et due forme au corps enseignant, soit leur niveau de réflexion est inférieur à celui de cloportes atteints de la maladie d'Alzeimher.

    Je me suis dit qu'une telle "Somme" valait le détour. Du coup, j'ai été voir de mes propres yeux sur le site de l'Assemblée Nationale. Profond soupir. On nous bassine avec les réussites supposées du collège Clisthène de Bordeaux. Encore une supercherie. Le tout bien-pensant médiatique salive et bave d'admiration, mais la réalité est que les résultats de Clisthène sont conformes à ceux d'un collège de composition similaire (les résultats s'améliorent simplement parce que les classes aisées viennent s'y inscrire !). Il y a en revanche un autre son de cloche : celui des proviseurs du secteur. Ils observent que les élèves qui viennent de Clisthène ont quelques "difficultés" à s'adapter au lycée... Ainsi, la brillante expérimentation pédagogique des disciples des Meirieu et consorts (oui, oui, celui qui a été élu euro-député des Verts en Rhône-Alpes et qui prend du galon à Europe-écologie) repose en fait sur une imposture.