J'arrive avec beaucoup de retard sur la polémique Piss Christ. J'en avais entendu parler, mais ma réflexion part en fait des commentaires qui suivent le billet d'Aurélien Véron.
En fait, je n'ai à aucun moment ressenti Piss Christ comme un blasphème ou une attaque ordurière. Je pense au contraire qu'il y a un message très clair d'Andres Serrano qui renvoie directement à la Passion de Jésus de Nazareth.
Baigner un crucifix dans le sang et l'urine c'est donner tout son sens à ce que put être le chemin de croix mais aussi rappeler que Jésus Christ est autant Dieu que homme. Or, son humanité s'exprime dans des choses terrestres, dans l'oeuvre de Serrano, c'est à dire le sang qui symbolise la mort et la fragilité, et l'urine qui représente l'impureté.
Pour descendre parmi les hommes, Dieu a du se faire homme (le sang) et se confronter à l'impureté (l'urine), signe de l'imperfection fondamentale de l'homme. Car pour aimer l'homme, il faut accepter de l'aimer avec ses travers et tout ce qui pourrait s'avérer repoussant en lui.
C'est donc l'infinie bonté de Jésus de Nazareth qui transparaît dans l'oeuvre.
Avoir cru que l'artiste cherchait à pisser sur Dieu me semble un contre-sens tout à fait majeur.