Indéniablement, le château le plus célèbre de France est celui de Versailles, et des millions de touristes viennent chaque année lui rendre visite.
Il a existé un château d'ampleur comparable en France : le château de Saint-Cloud. Mais voilà, il a été détruit ! Or, une association a engagé un pari fou : reconstruire le château de Saint-Cloud. Et elle a des arguments : l'emplacement est demeuré vierge, les documents abondent pour reconstituer les murs et les salles, et le mobilier, bien que dispersé, a été conservé. L'association s'est bien sûr posée la question du financement de la reconstruction, et, s'inspirant d'autres projets, comme le château de Guédelon, propose que le chantier, durant la phase de la reconstruction, soit lui-même l'objet de visites touristiques et pédagogiques. Ainsi, dès la pose de la première pierre, le projet commencerait à s'auto-financer en partie. Et pour la pérennité économique du châteeau, l'association a d'autres idées :
Quant aux solutions financières complémentaires que nous proposons, elles sont au nombre de cinq, et résultent directement du fait que, dans le château de Saint-Cloud, à côté de pièces somptueusement décorées, s’en trouvaient également de nombreuses qui ne l’étaient quasiment pas et, étant de ce fait impropres à un usage culturel et touristique, elles pourraient avoir des affectations autres, à savoir purement fonctionnelles et même commerciales. Premièrement, le cadre s’y prêtant idéalement, on pourrait parfaitement envisager des salles de séminaires avec un restaurant gastronomique et un hôtel de luxe, comme le "Trianon Palace" de Versailles. Rappelons que de nombreux hôtels se trouvent aujourd’hui dans des châteaux, comme en atteste, en France, la chaîne "Relais et Châteaux" ou, en Espagne, les paradores. Deuxièmement, des galeries marchandes pourraient trouver place dans les sous-sols, comme au Carrousel du Louvre. Troisièmement, l’installation de bureaux publics (pour une administration), ou privés (pour une entreprise) serait également concevable. Quatrièmement, une école professionnelle (par exemple hôtelière ou des métiers d’art) pourrait très bien y avoir sa place. Cinquièmement, pourraient y être créés des logements, d’une part, de fonction pour des fonctionnaires (municipaux, départementaux, hospitaliers, ou ceux travaillant dans le parc) et, d’autre part, de luxe, permettant ainsi une mixité sociale sereine. Parallèlement, Saint-Cloud ayant été intimement mêlé à plusieurs siècles d’Histoire de la France (et même de l’Europe), il serait envisageable de créer, probablement avec des comédiens rémunérés, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du château, un mini "Puy du Fou".
En somme, l'association envisage une exploitation mixte, semi-publique, semi-privée de toute la zone. Ce n'est pas idiot. En outre, compte-tenu de la proximité de Saint-Cloud avec Paris, de sa position dans un noeud de réseaux ferrés, routiers et autoroutiers, à proximité également de la Seine, on peut concevoir sans peine que la reconstruction bénéficiera de centaines de milliers de visites au bas mot chaque année. Et d'ailleurs, votre serviteur sera le premier à y aller avec sa petite famille...
Antoine Dupin, Président du MoDem dans les Hauts de Seine et Conseiller régional du groupe "Démocrates et Centristes" a été immédiatement enthousiasmé par le projet : le MoDem a donc été le premier parti à soutenir cette initiative.
Cela tombe plutôt bien, puisque le projet a finalement été retenu par les autres partis politiques. Antoine Dupin propose d'intégrer cette initiative dans la perspective plus vaste de constituer une vallée de la culture en Val de Seine.
Voilà, in fine, une initiative originale, astucieuse et auto-financée qu'il convient de relayer et soutenir.