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  • Pascal Lamy, médiateur entre la Grèce et l'UE ? Très mauvaise idée.

    J'ai eu un frémissement en prenant connaissance de l'entretien que Robert Rochefort a récemment donné à LCI. La chaîne télévisée et l'eurodéputé du MoDem y abordent la situation financière et de la Grèce et les relations de ce pays avec l'Eurogroupe. Robert Rochefort émet alors une bonne idée, hélas associée à un très mauvais choix. Il suggère de nommer un médiateur entre eurogroupe et gouvernement grec si les uns et les autres constatent que la situation est bloquée. Et, dans la foulée, de proposer le nom de Pascal Lamy.

    Je n'ai jamais compris l'affection centriste pour Pascal Lamy. Il incarne, à mes yeux, tout le vice consubstantiel de la création européenne. Voilà un individu qui méprise par-dessus tout les individus et les peuples. Il n'y a à ses yeux que deux camps : celui du Bien et du Progrès, dans lequel évidemment il figure, et celui du Mal et de l'Archaïsme au sein duquel on trouve pêle-mêle les Français en général, les eurosceptiques, et peu ou prou tous ceux qui ne sont pas d'accord avec l'idéologie du Progressisme et du Mondialisme, Pascal Lamy incarnant comme le vieux dieu romain Janus, le visage de l'un et de l'autre.

    Comment un Lamy pourrait-il comprendre un peuple aussi ancien que celui des Grecs, lui qui considère la culture comme un marchandise ordinaire et la défense, dans chaque pays, de la langue, comme un archaïsme d'un autre temps ?

    Pascal Lamy n'a eu de cesse de conspuer la France et de lutter contre ses intérêts les longues années qu'il a passées au sein de la bureaucratie européenne comme commissaire, puis à l'OMC.

    C'est un auto-satisfait qui s'imagine qu'il fait le bien des peuples et peu importe que ces derniers «se trompent» pourvu qu'une main «fraternelle» (et même paternelle, pourquoi pas ?), progressiste et, quand même un peu socialiste (enfin social-démocrate, plutôt) les guide dans la droite voie...

    Les Lamy, les eurobéats sûrs d'eux-mêmes, mortelle erreur que de croire que ce sont nos alliés. Il n'y a de pire ennemi pour l'Europe que ces gens-là. Les centristes, les libéraux européens, les chrétien-démocrates, doivent le comprendre et s'en défier comme de la peste. Et en France, il ne faut pas verser dans l'illusion que tous ceux qui auraient marché dans les pas de Delors seraient des nouveaux Delors.

    Grave erreur d'appréciation.

  • On ne peut absolument pas s'allier avec Bachar El-Assad.

    Comme le fait justement observer mon confrère du blog le Centrisme, bien que les crimes de Daech et sa barbarie soient odieux, on ne peut pas s'allier avec le régime syrien actuel. Daech impressionne par sa stratégie médiatique et horrifie l'Occident, mais la réalité, c'est que 90% des atrocités les plus épouvantables sont le fait des milices du parti Baas. La position du gouvernement français, depuis de le début de ce conflit me semble la bonne en espérant parvenir à armer et promouvoir une opposition syrienne rebelle modérée et si possible démocratique. Bien sûr, nous le savons tous, c'est une voie difficile, avec vraiment peu de chances de réussite mais on ne peut pas cautionner les horreurs d'Assad (puisse-t-il étouffer sous la honte !).

    L'ASL est marginalisée, désormais, et active essentiellement dans la région de Dera. On pourrait en tirer la conclusion que tout est fichu et qu'il n'y a plus d'interlocuteurs en Syrie. Je crois qu'il faut prendre son parti de la situation militaire et partir de l'existant, c'est à dire de Dera.

    On sait que le Qatar joue double-jeu en Syrie, en aidant les Salafistes, mais on lui mêle souvent à tort l'Arabie Saoudite qui a changé son fusil d'épaule depuis un moment, et préfère, de concert avec la Jordanie l'opposition laïque, modérée ou non.

    Je n'oublie pas les Kurdes, bien sûr, dont les combats héroïques à Kobané ont soulevé l'admiration du monde entier.

    Ce sont avec ces forces qu'il faut discuter, en faisant un très gros effort de renseignement : les officines qui s'en réclament à l'étranger sont rarement crédibles. Il faut alors essayer d'identifier les chefs rebelles sur place et négocier directement avec eux, en prenant garde à ne pas livrer d'armements sophistiqués au front al-Nosra au passage par mégarde.

    Les seuls qui ne sont pas gênés plus que cela par les tortures épouvantables qu'Assad et ses sbires administrent aux femmes et aux enfants, ce sont le FN et ses affidés. D'ailleurs, l'un de leurs principaux responsables, Frédéric Châtillon, est un grand ami du régime syrien.

    Un dernier mot : Slate relate la création d'une armée rebelle chrétienne. Elle ne reçoit aucun subside. Alliée avec les Kurdes du PYG elle a pourtant accompli de beaux exploits. L'Europe, et la France au premier chef, devrait sans tarder armer et financer le Conseil Militaire Syriaque. Les Chrétiens ont tout intérêt à disposer d'une force armée dans une région où la poudre parle avant tout autre argument diplomatique...