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Pas d'alternative pour le MoDem

Je l'ai écrit, j'aurais bien vu une liste MoDem ou Alternative indépendante à Paris. Je n'ai pas d'a priori négatif envers NKM mais il n'en va pas nécessairement de même vis-à-vis d'un certain nombre de ses listes de tête. Évidemment, ce qui est fait, est fait, et il est impossible de revenir sur l'accord qui a été conclu avec l'UMP mais je m'inquiète de la réaction d'une partie de notre électorat.

A titre personnel, cela anéantit tout le travail de "sape" accompli auprès de mes proches ces trois dernières années. Comme il s'agit de personnes qui votent, mais pas plus impliquées que cela dans la vie politique, elles n'avaient pas relevé l'alliance du MoDem avec NKM. Quand je la leur ai appris, ils ont paru très surpris. Parmi eux, il y a plusieurs électeurs/électrices socialistes exaspérés par les mesures successives prises non seulement par Hollande, mais parfois aussi, par la gestion socialiste de la ville de Paris. Certains avaient pris le parti de se venger en votant MoDem d'autant qu'ils avaient une bonne opinion de Marielle de Sarnez. Je pense qu'ils n'étaient pas gênés par l'UDI. Mais l'UMP...

Il y en a au moins un, très astucieux, qui a bien compris que ce parti traîne désormais une image vraiment peu fameuse : Sarkozy. C'est pour cela qu'il veut quelque chose de plus vaste en créant un mouvement qui porterait un autre nom.

Et franchement, je m'inquiète : il bichonne les élus UDI et appelle régulièrement Jean-Louis Borloo. Que feront-ils en 2017 ? Soutiendront-ils un candidat centriste, comme ils s'y sont engagés, ou bien feront-ils défection un par un ? Et Borloo, lui-même ? A l'UDI, les idées sont souvent intéressantes, mais, il faut dire ce qui est : ils ont une tradition de trouillardise fortement enracinée...

S'il s'avérait que ce fût Bayrou le candidat du centre, je n'imagine pas un seul instant qu'il puisse soutenir Sarkozy s'il n'est pas au second tour. Sans aller jusqu'à donner sa voix à Hollande, il sera face à des dilemmes dont l'issue est très incertaine.

Et à Paris, que fera-t-on ? NKM sera un soutien inconditionnel de Sarkozy, c'est à peu près certain, en dépit de sa sensibilité modérée par ailleurs. Je sais Marielle de Sarnez suffisamment indépendante pour ne pas s'embarrasser de ses alliances quand il faudra trancher un choix aussi majeur que celui de désigner le premier personnage de l'État. Il n'empêche, nous serons dans de beaux draps, peut-être à affronter sans merci nos partenaires municipaux.

Je n'aime pas faire de l'agit-prop mais il y a des questions que je me pose et j'avoue que je n'y trouve pas de réponses. Je vais même être très franc : pas de souci pour moi à l'idée de voter pour une liste d'union conduite par le MoDem ; en revanche, apporter ma voix à une liste UMP avec un vague saupoudrage MoDem, j'ai déjà plus de mal. Le pompon, c'est la liste UMP conduite par une personnalité de l'UMP que je ne supporte pas. Là, je ne peux vraiment pas.

Ce qui est dommage c'est que l'opinion est prête à regarder avec bienveillance de nouvelles initiatives dans la sphère politique. Un tout récent sondage donne plus d'un Français sur deux prêt à voter pour un nouveau parti. Il existe pourtant : l'Alternative. Et il arrive à bon moment d'autant qu'UDI et MoDem sont les deux partis les plus populaires et que Borloo et Bayrou ont une image qui n'est pas trop dégradée par rapport aux autres leaders politiques. Pas sûr que ce soit une bonne idée de se compromettre systématiquement avec l'UMP.

Commentaires

  • voter MODEM, étant donné que le MODEM a appelé à voter Hollande, ce n'est pas voter contre lui mais bien pour lui, ça c'est sûr. après, pénaliser le national dans une élection locale ça ne veut pas dire grand chose. Par contre, moi dès qu'on parle de De Sarnez en local j'ai envie de dire : STOP. Elue, elle a démissionné de son poste de conseillère d'arrondissement et de Paris, alors non, pour une municipale à Paris De Sarnez n'a aucune crédibilité!
    Cela dit, Martins est avec Hidalgo, De Sarnez avec NKM, comme ça, les électeurs centristes choisissent entre droite et gauche par eux-mêmes quoi...

  • @Lidie
    Il faut sortir des schémas simplistes, des caricatures et des amalgames. Dans sa déclaration du 3 mai François Bayrou expliquait son choix personnel: entre Sarkozy qui cherchait à l'emporter en montant les catégories de la population les unes contre les autres, il choisisait Hollande pour prévenir le risque d'éclatement de la Nation, mais il énonçait clairement les limites de ce vote:"s’il en reste à la gauche classique et à son programme, je serai un opposant. Il faudra une opposition constructive, mais déterminée, quand il s’agira d’empêcher les erreurs annoncées."
    Il est vrai que les choix démocrates peuvent paraître complexes aux adeptes pavloviens des votes systématiques à droite ou à gauche.
    @l'hérétique
    Je reste convaincu qu'il y avait un boulevard pour une liste alternative autonome et que nos leaders parisiens ont joué "petit bras" préférant assurer quelques petits postes entre amis plutôt que de continuer à tenir le flambeau du renouvellement. En somme pour un petit profit de court terme, ils ont pris le risque d'effacer l'image positive que des années d'indépendance avaient donnée de nous.

  • Des listes au 1er tour pour l'alternative c'était le minimum qu'on était en droit d'attendre du rapprochement avec la droite complexée udi pour maintenir l'existence d'un centre en France, quitte à s'allier à droite au second tour en l'absence de main tendue de la gauche.
    Les listes d'union UMP-UDI-MoDem fleurissent dès le 1er tour et là c'est la logique UMP de regroupement de la droite "électorale" et de dynamique de 1er tour face au FN et au PS qui l'emporte. D'alternative il n'y a donc pas. Tout ça pour ça...

  • Une fois n'est pas coutume, je suis en accord avec le contenu de votre billet :)

  • Incroyable billet qui enfin ouvre les yeux sur la stratégie suicidaire du modem parisien et de sa chef de fil Marielle de sarnez...Bien évidement qu'il y avait une place pour des listes démocrates et citoyennes dans beaucoup d'arrondissements avec un réel potentiel ( et pas centriste tant ce mots est maintenat vide de sens )...Depuis juin et le faux lancement de campagne de Marielle , l'accord était dans toute les têtes...Jamais le scenario de la ligne indépendante n'a réellement été exploré... aucune détection des talents internes organisée ... La messe est dite et encore pire quand nous allons découvrir que l'accord ne s'est limité qu'au conseil de paris et que rien n'a été préalabelment veroullié par arrondissement pour préserver des places éligibles pour les candidats modem ...

  • La situation parisienne me fait penser à un dicton qui dit "Il vaut mieux un petit chez soi qu'un grand chez les autres"

    Je me dis qu'on devrait écouter plus souvent la sagesse populaire...

  • Au fond, tout cela met en lumière un paradoxe (devrais-je dire la tare) qui est à la naissance du MODEM. En 2007 Bayrou fait une campagne admirable et en récolte les fruits, à la suite il crée le Modem car sans la structure organisée d'un parti derrière lui, pas de victoire possible aux élections présidentielles, bien vu, mais...
    F.B. n'est pas un chef de parti, il n'a qu'une ambition : la présidence. Et c'est là que le bât blesse.
    Parmi les "promesses" de FB : refus de l'ostracisme, et des clivages D/G , écoute des autres (les individus, pas leurs partis respectifs), etc... C'est cela qui l'a rendu populaire à ce moment, une façon de parler clair, une volonté de s'extraire d'un système mortifère.
    Mais un parti une fois crée ne peut exister que s'il en passe par les diverses élections intermédiaires qui émaillent la vie politique du pays, donc cela suppose, quand on est un petit nouveau, quelques alliances locales, qui si elles sont sans doute sincères, de par la diversité des partenaires jettent la confusion dans une vision nationale du dit parti.
    Voila FB pris à son propre jeu, il à perdu son indépendance à essayer de faire vivre l'instrument qui devait le servir, il n'a plus aux yeux des électeurs un discours cohérent, le libre arbitre qu'il prétendait garder et qui le rendait crédible s'efface derrière des accords de circonstances qui le font assimiler aux habituels manœuvriers de la politique nationale.
    Je ne suis pas certain d'être très clair. Il est tard :-)

  • Effectivement, pas certain que ce soit une bonne idée de se compromettre systématiquement avec l'UMP. Je dirais même que cette alliance dès le premier tour sur Paris est une erreur grossière. L'Alternative est à peine sortie du four que ses membres s'empressent de s'allier avec l'UMP sur une ville aussi symbolique que Paris !
    Par dessus le marché dans des conditions qui semblent pour le moins floues si j'en crois un article de 20 minutes daté de Mardi.
    Comment pourra t'on ensuite aller expliquer que l'Alternative a été créée pour constituer une véritable alternative à l'UMP ? Comment peut-on ensuite démontrer que l'Alternative c'est autre chose qu'une resucée de l'UDF ?
    Comment expliquer aux sympathisants du MoDem qui considèrent déjà cette alliance avec scepticisme, que le MoDem n'a pas vendue son âme au diable pour quelques strapontins ???
    Décidément ça ne commence pas très bien cette histoire.

  • J'avoue que moi aussi je ne comprends pas. S'il y avait bien un endroit où on pouvait prendre le risque d'être indépendant au 1er tour, c'est bien Paris. Avec un bon score, on pouvait avoir une place éligible par arrondissement, soit légèrement plus que ce que l'on nous propose actuellement, et, au moins, on rassemblait toutes nos troupes au 1er tour quitte à ce que chacun fasse son chemin au second.

  • Du coup, moi, qu'est-ce que vous voulez que je fasse, maintenant ? J'aurais bien continué à présenter le programme et les idées du MoDem, mais...plus de MoDem, plus de programme non plus :-(

  • Pas faire la campagne de NKM, non plus, faut pas pousser...
    Bon, je crois que je vais me concentrer sur les européennes, tiens, ce sera toujours plus réjouissant.

  • Oui, je crois que les européennes sont l'occasion rêvée, sinon la seule, pour démontrer que l'Alternative à réellement du sens. Mais en contrepartie, interdit de se louper, il faudra un discours clair, fort et unanime...tiens, pour commencer je propose une liste commune avec l'UMP :)

  • Nicolas, vous êtes un farceur! :-)))
    Mais pour être sérieux, un vrai programme pour les européennes serait le bienvenu et peut-être re-mobilisateur..

  • Un article sur la bouderie de l'UDI à Paris:

    http://www.leparisien.fr/municipales-2014/paris-75/municipales-a-paris-borloo-accuse-nkm-de-ne-pas-respecter-l-accord-ump-udi-modem-21-12-2013-3430483.php

    Vous vous rendez compte de l'image que çà renvoie ? celle d'une petite guéguerre pour savoir qui aura le plus de fauteuils...

    Et c'est avec des gens comme çà que l'on veut provoquer un renouveau de la vie politique ?

    C'était prévisible mais je trouve çà assez lamentable...

  • @serge
    bah, assez classique : les histoires de places sur les listes, c'est partout.

  • @l'hérétique:

    C'est partout pareil effectivement... C'est bien pour çà que je mets en doute la capacité de telles personnes à représenter un renouveau de la politique...

    Je ne sais pas si vous avez remarqué mais le petit monde politique "classique " n' est pas en odeur de sainteté auprès de la très grande majorité de nos concitoyens...

    Rien ne change, la conquête de sièges sera toujours plus importante que les idées que l'on porte...

    Avant l'alternative, le MoDem portait quelque chose de différent... alors c'est sûr, ce n'était pas encore payant électoralement mais c'était pourtant le bon chemin...

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