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La main invisible

Quoi de plus drôle que de lire les éructations d'un socialo (de préférence avec les cheveux gras) sur la fameuse main invisible d'Adam Smith. Au demeurant, ce qu'il y a de drôle, c'est que ce concept est mineur chez Adam Smith et que ce sont ses successeurs, surtout, qui s'en sont emparés.

Nos socialos se prennent pour des Voltaire en herbe en acceptant implicitement une définition leibnizienne de la main invisible, comme si ses tenants, à l'instar du Pangloss béat de Candide, jugeaient que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes et que le marché était naturellement efficient.

Cette acception mérite une correction radicale : 

La théorie de la main invisible affirme que si chaque consommateur peut choisir librement ses achats et si chaque producteur peut choisir librement les produits qu'il vendra et la façon de les produire, alors, le marché évoluera vers une situation mutuellement bénéfique pour tous les agents.

C'est en tout cas la réinterprétation qu'en fait Pareto, et je m'accorde avec cette lecture.

Tout le problème réside dans le «si» et dans le «librement». 

Comme plusieurs lecteurs ont pu le constater, je me suis intéressé ici principalement à la liberté du point de vue du consommateur et, pour moi, elle consiste d'abord dans la possibilité pour lui d'être informé sur ce qu'il achète. Dès lors qu'il a cette information, il commande le producteur, et, dans ce cas, j'agrée tout à fait l'idée que le marché évolue vers une situation mutuellement bénéfique pour tous ses acteurs.

Le problème, c'est que l'on est loin du compte. Très loin, même. La concurrence libre et non faussée à la sauce TCE a quasi-occulté cet aspect alors qu'il eût dû être essentiel.

Être informé sur un produit c'est avoir la possibilité de savoir où il est produit, comment, ce qui le compose et quels sont ses effets.

Le jour où le consommateur disposera de toutes ces informations avant de pouvoir acheter un produit, on aura fait une première moitié de chemin vers une société économiquement libérale

Voilà pourquoi, pour ma part, je me suis tant engagé derrière le label que Bayrou proposait de mettre en place, et, plus généralement, derrière l'idée centriste qu'il portait qui était que bien loin d'être une portion de cerveau disponible, le consommateur avait vocation à devenir «consommacteur» dans la sphère économique. A cet effet, les puissantes et efficaces associations de consommateurs démontrent, par leur vitalité, que l'association est la cellule politique de base dans une société libérale.

Une telle réflexion sur la main invisible mérite d'être collective. Voilà pourquoi j'invite les blogueurs libéraux à répliquer à leur tour à la gauche qui s'essaie systématiquement à caricaturer l'esprit du libéralisme.

Xerbias, Libertarien, Alexandre, Hashtable, le Parisien libéral, Objectif Liberté, Aurélien Véron, Lupus, Humeurs de vache, Libertas, blogs emblématiques dans la sphère libérale, sont cordialement invités à proposer leur propre définition de la main invisible, pour autant qu'ils admettent que ce qu'en dit Adam Smith n'est pas suffisant pour s'en faire une idée claire. J'ajouterai à tous ceux-là un blogueur que je ne connais pas mais dont je lis parfois le blog : Nicomaque. Je subodore que son nom ne doit rien au hasard et se réfère à une oeuvre aristotélicienne culte pour moi, l'Éthique à Nicomaque.

Parmi les politiques blogueurs, j'ai déjà lu Alain Lambert se revendiquer du libéralisme. Comme il se mêle assez facilement au petit peuple des blogueurs, je le tague aussi...

Si le libéralisme veut s'extraire de la caricature à laquelle on le réduit (et à vrai dire à laquelle certains libéraux se prêtent aussi parfois...) un débat d'idées doit pouvoir émerger sur les grands concepts libéraux tant je crois profondément qu'ils ont vocation à être revisités.

Commentaires

  • Tiens... J'ai souvenir d'un débat ici même, voilà déjà quelques temps (deux ans ? trois ans ?) où je défendais l'idée que le fonctionnement du marché était bel et bien entravé par l'absence d'information... et que c'était l'essence du libéralisme que de laisser les producteurs décider de ce qu'ils veulent ou non révéler de la fabrication de leurs produits. Curieux de voir la suite. Sans compter mes copains anarcap favoris qui, pour peu qu'ils viennent participer à la discussion, nous promettent quelques ahurissements.

  • Bonjour Christian
    Le débat est bien plus récent que cela. C'est toujours aussi la position que j'ai soutenue mais vous me faisiez valoir mordicus qu'elle n'est pas libérale.
    Pourtant, voyez ce que dit Pareto...
    En tout cas, le débat mérite d'être élargi.

  • C'est vrai: tout le problème réside dans le "si" et le "librement".
    Mais il manque encore des conditions: il faut que l'information existe (ignorance du producteur sur les défauts des produits: Stalinon, Thalidomide, talc Morhange, farines animales ou malhonnêteté: Médiator), qu'elle soit objective et que les lobbyies pour des raisons économiques ou politiques ne la faussent pas (amiante mais aussi OGM ou nucléaire).
    Il faut surtout (et c'est impossible) que l'évolution naturelle du marché soit rapide et que le consommateur puisse réagir. Combien de temps s'est écoulé avant que la cocaïne ne soit plus considérée comme un "fortifiant", que le Médiator soit considéré comme nocif? Dans combien de temps connaîtra-t-on les éventuels inconvénients des OGM? Que la consommation et donc la culture d'huile de palme soit reconnue comme néfaste pour la Nature?
    Une génération peut naître et mourir avant que la "main invisible" agisse. Cette main a le temps pour elle, l'homme ne vit qu'une fois.
    Je pointe une objection mais j'estime que -comme la démocratie- le libéralisme est le moins mauvais des systèmes car c'est celui qui est le moins perverti par l'idéologie.
    PS: Merci pour la lisibilité améliorée.

  • @ L'Hérétique

    Effectivement, je soutiens qu'il n'est pas dans l'esprit "libéral" d'imposer aux producteurs un "devoir d'information" par une loi ou une réglementation particulières.

  • Si mes souvenirs sont bons, le concept de "main invisible" arrive dans le système de pensée libérale pour décrire un "allant de soi".
    En effet, si telle et telles conditions (j'y reviendrai) sont remplies, alors le marché fonctionnera bien. Les mécanismes de fonctionnement du marché ainsi abouti sont complexes à définir ; et surtout agir un tant soit peu sur ceux-ci auraient des conséquences imprévisibles, selon les libéraux.
    Du coup, ils en viennent à dire qu'il y aurait une sorte de "main invisible" qui permet de maintenir le marché dans l'espace idéel.
    Le "marché libéral" est donc une sorte de concept transcendant.

    Au fond il s'agit surtout d'avouer, chez l'auteur, qu'il y a un marché idéal atteint dès que des conditions seraient remplies.
    Cette "main invisible" lui permet d'écarter une analyse matérialiste de son système économique. Incapable d'expliquer pourquoi, il se contente de dire que "ça marcherait quand même".

    Sur les conditions, je constate qu'elles ne sont pas démocratiques, dans le sens où il ne s'agit pas de discuter librement et collectivement des conditions d'existence et de réalisation des produits. Au fond, il ne s'agit pas d'interroger démocratiquement des conditions de travail ni d'exploitation des ressources naturelles ni des salaires. La démocratie est réduite à une fonction d'information pour que chaque personne soit réduite à un égoïsme choisissant parmi ce que d'autres lui offrent.
    Chaque personne est réduite à la solitude de l'arbitrage de son achat une fois la liste des produits établis. En cela, il ne peut y avoir de liberté puisque les personnes ne peuvent agir en amont en établissant, par exemple, des normes sociales et écologiques.
    Alors que le mouvement ouvrier, socialiste, dès le début pose les questions : "Que doit-on produire ? Et de quelles manières ?", les libéraux se contentent de poser "comment choisir mon produit".
    Pour répondre à la question de la gauche, les acteurs politiques découvrent la nécessité de construire des citoyens, individus aptes et donc libres de se poser des questions en amont de toute chose, en dépassant le seul cadre du consommateur. D'où le fait que République et Socialisme en France se rejoignent fortement comme l'avait si bien théorisé Jaurès.
    Les libéraux défendent, eux, le pouvoir (ce qu'ils nomment la liberté d'entreprendre) des patrons. Voilà pourquoi ils n'ont pas besoin de citoyens mais uniquement de consommateurs.

    Les libéraux misent sur l'expertise des consommateurs informés pour que leur système fonctionne correctement, comme "allant de soi" ou "guidée par une main invisible". Avoir toute les informations permettraient immanquablement de faire le "bon" choix. Là encore, on trouve une automaticité, une construction idéaliste, transcendale. Il y aurait une Vérité vraie permettait le même "Bon Agir".
    Les républicains de gauche forment des citoyens capables notamment d'instruire l'économie et ses normes pour organiser la société et son économie, sa production.

    D'un côté nous avons une pensée plutôt magique et transcendante.
    De l'autre la pensée matérialiste consciente des intérêts divergents qui guident une société devant trouver ses résolutions par le vote.

  • "consommacteurs" j'aime beaucoup ce terme l'héré et pour cause^^^. ;)
    Légiférer etc, ne suis pas pour.
    Encourager c'est mieux, via financement des entreprises et cahier des charges type OSEE? Mais aussi via l'imposition.

  • bravo ... super article .

  • @L' héré,
    L' Christian, me fait bien ricaner.
    "Tout booo, Jacquot"...Le laisse à ses alouettes sans tete et salades grecques indigestes! :DDD

  • Bon, voilà que la folle fait une fixette sur moi, à cette heure. D'ici à ce qu'elle s'imagine m'avoir déjà rencontré, ou être de ma famille, ou habiter à côté de chez moi, y'a pas des kilomètres.

    Pauvre, pauvre petit cerveau ravagé par la frustration et les hormones inutiles...

  • Jolie tentative de diversion de mes propos.
    Bon courage avec vos poussées d' hormones, à votre age tout à fait logique^^^Parfois aggravé^^^, vous avoir rencontré dieu m'en a préservé! Quand à ma famille je la connais et vous n'en faites pas partie, et c'est heureux.

  • Pour résumer, mon cher Christian :o)))
    Et pour reprendre pour partie certains de vos propos d'autrefois, je crains que vous ne confondiez ce blog avec" Meetic"...Vont pas vous aider^^^et moi nan plus, je pense avoir été claire.
    Salut:

  • Aie aie aie. C'est bien ce que je craignais : la pauvre hallucinée retombe dans ses vieux délires érotomaniaques. Voilà ce que c'est que d'accorder des RTT au personnel hospitalier : l'infirmière s'absente, on rate l'heure de la piqûre et crac ! c'est un esprit malade qui sombre dans l'abrutissement. Du coup, la malheureuse folle, toute frétillante de ses souvenirs, se met à raconter comment elle fut autrefois palpée au corps pendant trois heures de rang (!) par un agent des douanes, avant de se lancer dans l'évocation incohérente de quelque site de rencontre. Quelle tristesse... Et dire qu'il paraît qu'elle a des enfants. Pauvres gosses. Je suppose qu'ils auront changé de nom dès qu'ils l'auront pu.

  • Effectivement, le toubib est trop absent, je pense que la "piquouse" vous aurait été spécialement adressée.

  • Je crois tout de même que le plus pathétique, c'est quand la malheureuse foldingue essaie de répliquer. C'est là qu'on a le plus mal (ou honte) pour elle.

  • Ceci dit, votre intervention ne m'étonne pas, pour autant que j'ai pu vous lire ici, vous ne maitrisez techniquement aucun de vos sujets, que du blablabla, rien de concret, la plus belle preuve fut sur le thème éduc, bien avant les programmes, et lorsque je vous lis à présent faire du Bayrou (l'homme à abattre pour vous, coute que coute) sans le savoir, eh being, nan seulement suis pdlol mais aussi ne peux vous considérer que com un pov' type!

  • Oui... Ça se confirme à chaque nouvelle expérience. Elle est bien folle.

  • Just, get lost!
    Vous n'etes digne que de mépris.

  • Pauvre petite chaloupe ballotée dans l'océan furieux de ses propres délires...

  • Salut Hérétique! je t'ai répondu sur mon blog: http://libertarien.overblog.com/je-n-aime-pas-la-main-invisible

  • Je ne crois pas être un authentique libéral, mais pour ce qui est de mon avis, le voilà : http://xerbias.free.fr/blog/index.php/2012/10/09/793-voyons-la-main-invisible

  • Faut-il pour autant tomber dans l'économie sociale, ce mélange tiède entre libéralisme et social-démocratie ?

    http://0z.fr/R9rdv

  • J'ai lu Pierre et j'ai réagi là-bas
    @Xerbias
    j'ai lu et aussi réagi. Tu n'y vas pas de main morte. Pour moi, tu es dans la sphère libérale et démocrate-chrétienne, me semble-t-il.
    @Carbone12
    C'est un aspect des échanges commerciaux.

  • je suis une bille en économie mais le principe de la main invisible ne serait-elle pas fait pour les situations de concurrence libre et parfaite (donc avoir un grand de producteurs qui seraient en concurrence directement) ?

  • La "main invisible" est effectivement l'image d'un mécanisme jouant, tout au moins chez Smith, dans un contexte de concurrence "pure et parfaite". C'est à dire avec d'une part des producteurs nombreux et attachés à se faire la guerre plutôt qu'à coopérer (ce qui amènerait la constitution d'oligopoles) et d'autre part des consommateurs parfaitement informés à chaque instant de la totalité de l'offre et susceptibles de se transporter à chaque instant vers l'offre la plus attrayante pour eux. Inutile de dire qu'on est dans l'utopie complète.

    Dans les faits, on sait parfaitement que la coopération entre producteurs concurrents existe (voir les opérateurs français de téléphonie mobile avant l'arrivée de Free) et que le consommateur ne fait que des choix parcellaires, soit par ignorance d'autres offres plus compétitives, soit par impossibilité de s'y rendre, soit pour tout autre raison. Au surplus, les travaux de John Nash ont montré qu'il peut parfaitement exister des "optimums (ou optima) locaux", c'est à dire des situations locales d'équilibre qui ne sont pas pour autant l'optimum réel du système.

  • parfaitement d'accord avec la téléphonie mais vue le nombre de peu d'offres, celle-ci ne pouvait qu'être faussée.

  • @AG59
    En effet.

  • @Ch. Romain

    Du coup, j'avais bien raison de pointer le fait que la théorie libérale est de l'ordre de la transcendance et de l'idéal.
    Elle n'a rien de matérialiste.

    Je pourrais conclure qu'un parti libéral est une sorte d'ordre religion ou d'ordre utopiste.
    En bon laïc, je préfèrerais que cela reste de la sphère privée et non publique. ;)

  • @ Metalking

    Je n'irai pas si loin que vous : il faut une dose de libéralisme tempérée par de l'interventionnisme d'Etat, et des domaines réservés aux missions de service public. Mais un parti libéral peut être une bonne chose, pour constituer cet adjuvant nécessaire à la réflexion commune. Par contre, les "anarcap" dont j'ai déjà eu l'occasion de parler sont, eux, bel et bien plongés dans une vision religieuse des choses. Vision religieuse dont ils sont d'autant plus captifs qu'ils n'ont pas conscience de sa véritable nature : ils se croient dans le rationnel.

  • @ Ch. Romain
    Complètement d'accord concernant les "anarcap".

    Je fréquente le forum left (http://www.forum-socialiste.net/index.php) et nous sommes nombreux à nous amuser des divers passages de ses énergumènes.
    Ils en deviendraient presque touchants. ;)

  • Com d'hab, je lis du grand n'import nawak, émanant de gugusse qui théorise et en mal de reconnaissance..."Dégradé social, je suppose?" :o)))
    N'hésite pas d'ailleurs à reprendre certains de mes propos, tout en ayant soin d'essayer de me museler. ;)

  • "La foldingue se croit toute pleine d'appas ;
    Elle dort. Cher lecteur, ne la réveillez pas !"

    (d'après Baudelaire)

  • Plus rien à foot^^^C'est ainsi, va falloir vous y habituer.
    Bonne nuit!

  • "Être informé sur un produit c'est avoir la possibilité de savoir où il est produit, comment, ce qui le compose et quels sont ses effets." ... Cela devrait être imposé par la loi donc par le législateur ..eux-mêmes, pour la plupart à la "botte" des marchés ... l'homme politique est une marchandise comme les autres.

  • @Orange s,
    Pas d'accord, ce qui régit le monde actuellement, se sont les "pépettes" et nos entreprises croulent déjà sous les textes de lois.
    Ceux qui pratiquent la tracabilité tant des produits, de la provenance des matières premières, mais aussi de leur volet social méritent d'etre encourager, les autres^^^Being, qu'ils se débrouillent!
    Salut!

  • @Metal King
    Se demander ce que l'on doit et peut choisir comme produit, cela me paraît plus démocratique que de fixer par le collectivisme ce qui doit être produit ou non...

  • Mouarf, v'la t'y pas que la Pascale essaie de vendre du word machin P.
    J'ai adoré son argumentation, sachant qu'elle fonctionne depuis plusieurs années via cet outil, elle s'en est soudainement fachée pour d'obscures raisons ( en moins de quinze jours) pour retourner à ses premières "amours" dont elle parait toujours insatisfaite...Tout en conseillant à ses amis d'aller se réfugier chez WP...Allez, comprendre^^^
    Pourtant, bons nombres sous OB me semblent fonctionner fort bien, pas trop compris :o)) ou trop? :o)) Allez savoir^^^
    Enfin bon bref!

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