Je suis passablement vexé de ne pas figurer dans la liste des blogues libéraux établie par Pierre Chappaz. Son blogue s'appelle Libertarien : faut-il en déduire qu'il n'accorde la qualité de libéral qu'aux seuls libertariens ? Un courant du libéralisme, certes, mais certainement pas le libéralisme à lui tout seul.
Ensuite, il se trompe en affirmant que les blogues libéraux ne se sont jamais unis : c'est parfaitement faux. Il y a eu le réseau LHC, qui disposait d'une liste de diffusion tout comme les Left Blogs et a commencé à monter en puissance pendant un certain temps. Le problème, c'est qu'il a explosé en vol en raison de dissensions trop importantes entre son aile droitière et son aile modérée.
Le réseau LHC a toutefois perduré jusqu'à la fin 2011 bien qu'affaibli. Il semble en sommeil depuis.
Pourquoi les libéraux ont explosé ? Eh bien moi, sorry, my dear tovaritch libertarien, mais rien ni personne ne me fera considérer un type comme Vanneste ou un blogue comme celui de La lime comme libéraux. Et quand j'ai vu que des anciens du FN comme Blot commençaient à approcher à un moment donné le parti libéral-démocrate (pourtant un vrai parti libéral), je me suis franchement inquiété. Heureusement, depuis, le PLD semble s'être sérieusement recentré.
Je raffole de la lecture de mon infâme libéral favori, Hashtable, mais je suis conscient que mon social-libéralisme d'obédience démocrate-chrétienne aurait quelque mal à s'accorder au quasi-anarcapitalisme de mon affreux.
Bref, comme il n'y a pas un libéralisme, mais une déclinaison du libéralisme, il est difficile de dire que c'est LA solution à la crise. En revanche, si Pierre Chappaz veut dire que l'esprit d'initiative, la liberté, l'esprit d'entreprise, le droit d'association sont les moteurs du progrès humain, je suis d'accord.
Quand Pierre Chappaz écrit donc que le libéralisme est LA solution à la crise, il ne dit rien. Concrètement, quelles mesures, sachant qu'il n'existe aucune économie libérale à l'heure actuelle dans le monde et que le pays que l'on associe le plus au libéralisme, les USA est en réalité une grosse économie étatisée ?...
Ce n'est qu'en Grande-Bretagne, au fond, particulièrement en Angleterre, et, à moindre mesure, peut-être en Hollande, qu'on peut encore plus ou moins percevoir l'essence du libéralisme. Rien de surprenant, ce sont les premières nations a en avoir pressé très tôt le substantifique suc...
Mais bon, puisque Pierre dit qu'il va s'exprimer plus longuement sur la question, wait and see, nous verrons bien ce qu'il dira...
Commentaires
rien ni personne ne me fera considérer un type comme Vanneste comme libéral.
==> +1 !
Et quand j'ai vu que des anciens du FN comme Blot commençaient à approcher à un moment donné le parti libéral-démocrate (pourtant un vrai parti libéral), je me suis franchement inquiété.
==> +1 !
"t que le pays que l'on associe le plus au libéralisme, les USA est en réalité une grosse économie étatisée ?..."
Oui, les pays libéraux sont la Suisse, le Luxembourg, Malte.
"e n'est qu'en Grande-Bretagne, au fond, particulièrement en Angleterre, et, à moindre mesure, peut-être en Hollande, qu'on peut encore plus ou moins percevoir l'essence du libéralisme"
oui ! et encore aujourd'hui http://leparisienliberal.blogspot.fr/2012/09/cherchez-les-erreurs.html
les commentaires sont modérés?
Je ne sais pas si mon commentaire précédent est passé, je te suggère aussi de lire ce court billet intitulé "libéraux de tous les pays, unissez-vous!" http://libertarien.overblog.com/les-liberaux-comme-les-trotskystes
Je retape ici mon commentaire qui n'est pas passé.
Je suis comme toi très conscient de la grande diversité des libéraux, et c'est très bien comme cela!
J'ai ajouté ton blog à ma liste, tu vois je n'avais pas immédiatement pensé à toi - alors que je te lis assez souvent - parce que je te voyais surtout comme un centriste. Bien sûr, on peut être libéral et centriste! ce sont deux dimensions différentes, pour moi le clivage pertinent n'est plus le clivage droite-gauche, mais étatiste-libéral .
J'ai voté Bayrou au premier tour comme toi, faute de mieux, car il me semble aussi étatiste que tous les autres. Mais au moins il n'a pas menti aux électeurs sur la nécessité de réduire la dette!
En attendant mon billet sur "le libéralisme est LA solution à la crise", voici un billet sur les causes de la crise: serons-nous d'accord sur le diagnostic?
http://libertarien.overblog.com/l-incroyable-mensonge-sur-la-crise
Comment progresser : solution, la bière et le vin , de la convivialité, des invités et surtout pas d'extremistes.
M'est avis, cher Hérétique, que tu devrais aller du côté de Foucault expliquant comme le néolibéralisme est apparu en Europe, à commencer par l'Allemagne.
Effectivement il y a plusieurs manières d'aborder le libéralisme. D'ailleurs, même le néolibéralisme n'est pas tout à fait le même lorsqu'il est mis en oeuvre par la droite (version néoconservatrice) et la gauche (version sociétalement libérale). Toutefois les structures économiques sous-jacentes sont souvent très proches comme le rapporte bien Foucault dans ses cours au collèges de France.
D'ailleurs Pierre Chappaz est très représentatif de ce courant de pensée lorsqu'il parle d'un clivage Etatiste-Libéral. C'est exactement ainsi que s'est constitué le néolibéralisme en Allemagne de l'Ouest au sortir de la 2nde guerre mondiale. L'idée véhiculée était que toute système où l'Etat intervient dans l'économie finit soit par le nazisme (dont le pays souhaitait sortir) soit le communisme (dont le pays avait peur).
@Metalking : Foucault raconte n'importe quoi.
http://www.espacesdialogues.org/pdf/Michel_FOUCAULT_et_la_question_du_liberalisme.pdf
exemple : la politique du Welfare mise en place par Roosevelt, par exemple, à partir de 1932, était une manière de garantir et
de produire, dans une situation périlleuse de chômage, plus de liberté, liberté du travail, liberté de consommation, liberté
politique, etc.
NON ! Un libéral ne cautionne pas l'interventionnisle public !
Vous confondez l'anarchisme libéral avec le néolibéralisme. Ce dernier courant acte la nécessaire intervention de l'Etat pour réguler le marché, sur certains points.
Le RSA est par ex d'essence néolibérale puisqu'il s'agit de demander à tous de payer une partie du salaire que le patron n'aura pas à payer.
Les minima sociaux fonctionnent sur le même modèle : il s'agit de maintenir tout le monde dans un niveau de vie suffisamment bas pour être en position de soumission face au marché du travail mais suffisamment haut pour que tout le monde puisse être considérer comme potentiel travailleur (ce que ne peut être un indigent).
Manifestement vous n'avez pas lu Foucault.
je vous mets en lien le texte que je viens de lire de Foucault ...sinon, j'avoue que sur le libéralisme, je prefere lire un auteur libéral.
Avez vous lu LIBRES ! 100 auteurs http://lamaininvisible.org/le-livre/les-contributions/?doing_wp_cron=1348568283.5820429325103759765625 pour comprendre ce qu'est le libéralisme ?
ou alors Pulp Libéralisme, de Daniel Tourre http://blogs.rue89.com/liberaux-fiers/2012/09/14/pulp-liberalisme-la-tradition-liberale-pour-les-debutants-228135
> Le Parisien Libéral : je ne sais pas si le RSA est néolibéral, j'en doute fort, et de toute manière le terme de néolibéral est tellement connoté qu'il n'a pas grand sens.
Par contre je vous rejoins sur LIBRES! c'est un bouquin à lire absolument !
Merci pour cet article très interessant!
Pour ma part, j'ai découvert voilà peu une secte d'anarcap fou-furieux, dont certains me semblent bien avoir contribué au bouquin "Libres". A chaque fois que je lis leurs interventions, j'hésite entre ahurissement et fou-rire.
En gros, et sans en avoir eux-mêmes conscience, ils ont développé une pensée religieuse. Dieu, c'est le marché : omniscient, omnipotent, infiniment bon et sage pourvu qu'on le laisse faire. Le diable, ou le mal, c'est l'Etat, qui n'a de cesse de tout pervertir par ses interventions qui chaque fois contrarient les desseins justes et bons du dieu-marché. Les Evangiles, ce sont les textes de quelques pères fondateurs (Say, Bastiat, Smith...) ou parfois plus récents (Friedman (!) ou Von Mises), généralement détournés et cités à l'envi par les tenants de la secte chaque fois qu'on leur pose des questions un peu trop gênantes (on s'attire des réponses du genre : "Lis donc von Mises, et tu comprendras mieux..."). La conscience, c'est "le droit naturel", qu'ils sont totalement incapables de définir, ce qui ne les empêche pas de s'y référer constamment. Enfin, la Parousie, c'est l'avènement d'un monde totalement livré à la liberté totale de chacun - car chez eux, la notion "d'utilité publique" n'a, m'ont-ils dit, aucun sens. Un monde sans impôts ni taxes où, par exemple, la police est remplacée par des milices privées privées ou par le port d'arme (ils aiment bien les Glocks) avec autorisation de s'en servir. Pour ce qui est de la Justice, il semblerait que leur goût les porte vers une sorte de tribunal populaire habilité à organiser des lynchages.
Bref, des enfantillages. En gros, ils me font penser à ces gamins de huit ans qui, grondés par leurs parents, ruminent leur rancune et s'imaginent très sincèrement s'enfuir de la maison et aller vivre seuls et autonomes, soit dans la rue, soit en forêt. Pagnol et Goscinny ont très bien décrit ça, chacun à sa manière, dans "Le Temps des secrets" ou dans "Le Petit Nicolas".
A mon humble avis, inutile de perdre son temps avec de pareilles fadaises.
Bonjour Pierre
Je suis d'accord sur le fait que ce sont les États qui ont créé leur propres dettes et provoqué celles des banques en les contraignant à acheter leurs actifs dépréciés juste après la crise de 2008.
Sur les mécanismes d'emprunt à crédit je suis plus partagé de même que sur la responsabilité de l'euro : la couverture qu'offre cette monnaie est un avantage. Le vrai problème c'est d'en avoir abusé et de ne pas avoir contrôlé les comptes.
Il faut une institution de contrôle et de certification indépendante supra-nationale dans la zone euro, à mon sens.
Je vais jeter un oeil sur Libres : je connais un peu Mises et je vais donc voir si c'est le tissu de fadaises que Christian prête à cet ouvrage.
Le libéralisme je suis pour.
Qu'un contrôle étatique existe je suis pour également.
Vous petite entreprise TPE,PME pour chaque achat vous paierez le prix fort, le prix public en quelque sorte.
Vous grande entreprise pour le même produit, vous allez pouvoir faire jouer la concurrence et vous paierez 50% du prix
Elle est où l’équité ....
Je travaille seul, un comptable me coûte 1500 euro, si j'ai 10 salariés cela me coûtera 5000€
Elle est où l’équité ....
Il y a beaucoup de chose à changer.
Par exemple émettre une loi qui dit que toute vente ne peut être supérieure au prix le plus bas accordé à une entreprise.
Là il y aurait concurrence et un esprit libéral.
Le reste pour moi cela reste du BlaBlaBa.
Bonsoir! voici mon billet sur ce sujet: http://libertarien.overblog.com/pourquoi-le-liberalisme-est-la-reponse-a-la-crise
Bonjour Pierre
Je l'ai déjà lu et je sais déjà ce que je vais vous répondre, mais je vais le faire chez vous...
Pour avoir une idée des pays qui appliquent le Libéralisme, je recommande ce très bon classement :
http://www.heritage.org/index/default
Je rajoute aux pays cités par le Parisien Libéral le Canada, l'Australie, ou la Nouvelle-Zélande. La Suède est loin d'être totalement libérale, mais en a tiré de bons principes de fonctionnement.
C'est vrai que faire renaître LHC pourrait être intéressant, comme un "échiquier" orienté libéral (au sein de l'échiquier, nous n'avons pas tous les mêmes idées non plus !).
@Alexandre
Oui, mais avec une épuration. Moi, hors de question de participer à un réseau où un type comme Jean-Gilles Malliarakis figure, un ancien de troisième voie qui continue à éditer des ouvrages à tonalité antisémite.
Tu vois, c'est çà le problème avec ceux qui se réclament du libéralisme sur la Toile.
Imagine des Left Blogs qui feraient l'apologie des Khmers rouges !
A la lecture de l'article comme d'une partie de ses commentaires, on comprend pourquoi le libéralisme comme mouvement politique n'existe pas dans ce pays, tant tout le monde semble affairé à instruire des procès en fascisme ou en gauchisme contre les uns et les autres. Il n'y a pas de mouvement politique parce qu'il n'y a pas d'enjeux politiques autres que symboliques : pas de postes, pas de pognon, pas de pouvoir. En conséquence, il devient assez facile de prendre la posture de chevalier blanc du centrisme en politique (en oubliant de préciser ce qu'a toujours été le centre dans ce pays : un rassemblement d'élus allant de la gauche radsoc à l'extrême droite motivé essentiellement par le souci de rester au pouvoir) pour ne surtout pas avoir à bouger le petit doigt : puisqu'il n'y a pas d'enjeux (ou alors minimes portant sur le prestige), le moralisme et la scissionnite ont un coût d'opportunité assez faibles.
Bonjour F.mas
Ben non : l'éventail du libéralisme est très large. Il va des hippies jusqu'au Far West, en somme.
Mais les mecs qui viennent de Troisième Voie n'ont rien de libéraux. Yann Blot n'est pas non plus un libéral.
Faut pas galvauder non plus.