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Libye : ONU de m....

Et voilà, ça discutaille, ça discutaille, et comme d'habitude, les tyrans écrasent leurs populations. L'ONU vote des résolutions, alors que l'urgence serait d'assurer un appui aérien aux insurgés lybiens. Sarkozy a joué les cow-boys, mais maintenant, c'est le silence radio. Mieux valait ne rien dire, alors. A vrai dire, je m'en prends à Sarkozy, mais ce n'est pas lui le plus coupable et finalement, la France s'active plutôt pas mal dans cette histoire ; non, ce sont les autres pays européens qui tergiversent, parlent de sanctions, et in fine ne feront rien, alors qu'il y a une occasion unique de renverser Kadhafi quasiment sans coup férir.

Qui peut douter un seul instant que Kadhafi répandra la terreur si jamais il reprend le contrôle de son pays ? Quant à la Ligue Arabe, elle est hypocrite au possible. C'est un jeu de poker-menteur. Aucun de ses membres ne veut s'impliquer en envoyant des forces pour assurer la fameuse zone d'exclusion aérienne. Cela aurait pourtant un sens, si quelques pays arabes, les Français et les Britanniques s'entendaient pour envoyer une force d'appoint et assurer le succès des insurgés. Kadhafi a la puissance mécanique mais pas les troupes nécessaires pour vraiment contrôler les points qu'il reprend. Il associe carotte et bâton pour retourner l'opinion libyenne désormais apeurée.

L'Europe est nullasse, comme d'habitude, à la traîne des USA dont elle n'est jamais capable de faire autre chose que de suivre le mouvement dans le meilleur des cas. 

Un projet de résolution circule, pourtant, désormais, au Conseil de Sécurité, pour autoriser toutes les options afin de mettre en place la fameuse zone d'exclusion aérienne. S'il passe, il n'y aurait alors plus qu'à...

Commentaires

  • Il n'est pas trop tard mais il est grand temps d'arrêter de discutailler et d'intervenir concrètement sur le terrain. Si l'opposition est "liquidée", qui restera t-il comme interlocuteur,à part Kadhafi et son clan

  • Ne pas occulter ce qui se passe au Bahrein . L'Arabie Saoudite n'a pas eu besoin de résolution de l'ONU pour "securiser" le pays

  • Tout a fait d'accord sauf que pour une fois, je trouve que Sarkozy a été bon. C'est assez rare pour être souligné.

  • @Manuel
    Oui, en fait, j'ai peut-être été injuste avec lui finalement, sur ce coup-là.

  • Bonjour,

    Encore une fois, à force de vouloir faire rentrer dans nos paradigmes des situations nationales spécifiques, nous passons à côté du principal et nous nous retrouvons gros-jean comme devant.
    Le conflit auquel nous assistons en Libye, impuissant mais comment pourrait-il en être autrement, est avant tout un conflit tribal (je vous renvoie à l'analyse de Bernard Lugan sur ce sujet: http://bernardlugan.blogspot.com/2011/02/la-crise-libyenne-aspiration.html). Je ne sais pas si c'est la faute à pas de chance mais la mayonnaise n'a pas pris et nous assistons maintenant à la fin du drame. Si tant est que la rébellion devait l'emporter, c'était quand le pouvoir central libyen s'est retrouvé au plus mal qu'il nous fallait intervenir. Quelques missiles de croisière bien placés sur les centres nerveux (aéroports, centres de communication, etc...) aurait suffi à paralyser ses velléités d'action futures. C'était là la seule possibilité qui existait pour nos tristes démocraties, si promptes à hurler mais si rétives à s'engager. Quant à la reconnaissance maladroite et stérile de l'opposition, elle relève bien plus de l'opportunisme que de la vision prospective. Elle prendrait toute son importance si elle pouvait être suivie d'acte. Avec un outil militaire réduite à quia (en 1980, l'armée de l'air alignait plus de trente escadrons de combat contre moins de 10 aujourd'hui alors que, suite à la gestion pertinente des dividendes de la paix par les politiques, l'intégralité de l'armée de terre peut tenir dans les gradins du stade de France selon les mots même du CEMAT. Je n'évoque même pas l'âge canonique de la plupart des matériels et les difficultés rencontrées pour les maintenir en état alors que nos troupes sont engagées au maximum de leur possibilité. Les blogs relatifs à la Défense vous fourniront tous les renseignements sur ces sujets).
    Alors reconnaître, c'est peut être bien mais avec quoi derrière. Le coq peut être un très bel oiseau mais face au renard, chanter ne suffit pas. Une fois de plus, on constate que le roi est nu et de ce fait, ridicule. En attendant, des populations se font allègrement massacrées à moins de mille kilomètres de l'Europe sans d'ailleurs que ça dérange énormément les puissances arabes, voisines ou non.

  • Encore un peu de temps et il n'y aura plus aucun insurgé avec qui discuter, à part Kadhafi. Il est fort Sarkozy quand même !

  • Je sais que son auteur n'a pas nécessairement bonne presse mais j'extrais ce long passage du dernier billet de Bernard Lugan (http://bernardlugan.blogspot.com/2011/03/lafrique-reelle-n15-mars-2011.html) où il décrit l'impasse dans laquelle notre pays a été placée: "Le président Sarkozy a reconnu comme représentant du « Peuple libyen » une coalition tribale de Cyrénaïque s’étant donné le nom de Conseil National de l’Opposition.
    Cette reconnaissance précipitée est particulièrement insolite. En serrant longuement et ostensiblement la main des membres de la délégation du CNO, et cela alors que les marches du palais de l’Elysée étaient encore chaudes des pas du colonel Kadhafi, le président de la République n’a en effet pas reconnu l’ « opposition libyenne », mais les seuls représentants des tribus insurgées de Cyrénaïque ce qui, convenons-en, n’est pas exactement la même chose…
    En écoutant BHL et non les spécialistes de la région, le président Sarkozy a donc involontairement redonné vie au plan Bevin-Sforza rejeté par les Nations Unies en 1949. Ce plan proposait la création de deux Etats, la Tripolitaine, qui dispose aujourd’hui de l’essentiel des réserves gazières, et la Cyrénaïque qui produit l’essentiel du pétrole.
    Voilà donc la première étape de ce plan oublié désormais réalisée avec la reconnaissance par la France, suivie par l’UE, du gouvernement insurrectionnel de Cyrénaïque. Plus important encore, Paris a annoncé l’envoi d’un ambassadeur à Benghazi, capitale de cette même Cyrénaïque…
    A l’heure où ces lignes sont écrites (13 mars 2011), et comme la coalition des tribus de Tripolitaine semble se maintenir autour du colonel Kadhafi dont les forces paraissent avoir repris l’offensive, deux Etats existent donc sur les ruines de la défunte Libye : la Cyrénaïque - provisoirement ? - aux mains des insurgés, et la Tripolitaine.
    C’est à partir de cette donnée qu’il convient d’analyser la situation, tout le reste n’étant une fois encore que stérile bavardage, vaine gesticulation et soumission à la dictature de l’émotionnel."

  • Mercredi 16 mars 2011 :

    Le clan Kadhafi affirme avoir financé la campagne de Sarkozy.

    Dans une interview à la chaîne Euronews, l’un des fils Kadhafi demande à Nicolas Sarkozy, qu’il traite de "clown", de "rendre l’argent" que les Kadhafi lui ont versé pour sa campagne de 2007. Et affirme avoir "tous les détails les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert."

    L’Elysée dément que le chef de l’Etat ait bénéficié de fonds libyens.

    Dès la semaine dernière, aussitôt après la reconnaissance par Paris de l’opposition libyenne comme seule représentante du régime, Mouammar Kadhafi avait menacé de rendre public "un grave secret" lié à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Des révélations de nature à "faire chuter" Sarkozy, menaçait le dirigeant libyen.
    Cette menace avait été diffusée par l’agence d’Etat libyenne et reprise par la télévision publique.

    Dans une interview accordée à la chaîne Euronews, Saïf al-Islam Kadhafi se veut plus précis.

    "C’est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l’on demande à ce clown, c’est de rendre l’argent au peuple libyen", lance le fils Kadhafi.

    "Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement", menace-t-il.

    Selon Saïf al Islam Kadhafi, en échange du financement de sa campagne électorale, Nicolas Sarkozy se serait engagé à "œuvrer pour le peuple libyen (…) Mais il nous a déçus. Rendez-nous notre argent", ajoute encore le fils Kadhafi.

    http://www.france-info.com/monde-afrique-2011-03-16-le-clan-kadhafi-affirme-avoir-finance-la-campagne-de-sarkozy-522201-14-18.html

  • Sarkozy ne peut pas rendre cet argent, il a tout dépensé. A moins qu'il puise dans le Trésor Public (nous) pour rembourser Kadhafi. Les dindons de la farce, ce sont toujours les peuples, pas les dirigeants.

  • Kadhafi a un lourd passé de menteur, va falloir qu'il prouve ses dires quand même !

  • Bonjour à toutes et à tous

    Quelles que soient les "maladresses" et l'improvisation de quelques décisions, bien réelles de notre Présidents, je ne comprends pas tous les auteurs de commentaires qui profitent de chaque événements internationaux pour s'en prendre à lui, cela est misérable et manque notoirement de profondeur de reflexion. Ce qui me choque dans l'affaire libyenne , c'est une fois de plus l'immobilité de l'Europe sur le plan international,due ,il faut le clamer haut et fort, au manque de courage, oui de courage de cette belle et chére Allemagne, toujours plus prompte à défendre ses exportations de Mercedes et autres limousines.
    C'est dommage, La France , la Grande- Bretagne et l'Allemagne avait une possibilité de mettre à bas, seules , sans aide, un dictateur fou et sanguinaire, mais Madame Merkel ,par simple calcul électoral et par trouille de pouvoir éventuellemnt en perdre une toute partie à préféré se refugier derriere sa puissance économique et son tas de richesses.

    Il est grand temps pour notre Pays , en retrouvant en 2012 un nouveau Président de relancer avec l'Espagne et L'Italie une coopération avec le magrheb, sans tenir compte des pays de l'Europe du Nord trop confits dans leur bien-étre.

  • Je trouve ton billet passionnant, car plein de questionnements utiles. L'inertie inhérente à ce "mamouth" qu'est l'ONU, les luttes intestines au sein de son conseil de sécurité, peuvent faire penser que cette institution - qui pourtant devrait être un des présupposés à une vraie gouvernance mondiale -, a échoué. Kadhafi est en train de gagner parce qu'il a su prendre de vitesse une machinerie bien trop lourde, voire emprunte de paralysie. Le temps de la simple diplomatie pour se mettre d'accord semble bien trop long au regard des capacités d'action rapide d'un dictateur.

    Pouvait-on espérer, peut-on encore espérer mettre au pas petit à petit, avec des sanctions progressives, un "border-line" comme Kadhafi? Déjà avec Gbagbo on n'y arrive pas. Alors avec Kadhafi... Et pourtant tout le monde connaît le bonhomme! A moins qu'il ait réussi à tromper tout son monde depuis quelques années.

    Paradoxalement, peut-être que pour arriver à cette vraie ONU qui soit capable de réactivité, c'est-à-dire de consensus rapide, faudrait-il lui démontrer qu'elle est plus un fardeau qu'un vrai organisme efficient. Quitte à tendre momentanément certaines relations diplomatiques... En agissant sans son mandat.

    Sarkozy a voulu bousculer l'ensemble: peut-être qu'il n'avait pas tort finalement. Au moins sur le fond. Sur la forme, forcément beaucoup (dont moi-même!) se sont dit qu'il jouait une fois de plus sa carte perso. Et il s'est tout de suite braqué Angela Merckel contre lui...

    S'il y a un soutien des pays arabes de la Région (parce que finalement n'est-ce pas à eux à décider ... ou à être convaincus... - pour être sans doute plus pragmatique -, bien avant la Russie ou l'Allemagne?), que ce soient des frappes aériennes bien ciblées ou la mise en oeuvre d'une zone d'exclusion aérienne (ce qui est plus lourd mais aussi plus "neutre"), permettrait sans doute à un peuple en révolte de ne pas continuer à se faire massacrer. Qu'on le fasse sans mandat de l'ONU, pourquoi pas finalement?!

  • Le manque d'inertie actuel concernant la Lybie est peut être à rapprocher de certaines évidences "pratiques".
    L'Europe, oublions-la pour l'instant. Une "union" où les fédéralistes passent pour des utopistes ne peut pas prétendre -pour l'instant- qu'à une "Helvétisation" de bon ton. Le temps de devenir un réel objet politique.
    Donc, l'ONU. Mais par l'ONU, son conseil de sécurité et ses mécanisme auto-bloquants bien connus, la décision musclée quand elle tombe se traduit par un fait incontournable : les forces américaines. Toute décision ferme du CS doit pouvoir se traduire par la menace éventuelle d'une frappe. Et entre l'Iraq et l'Afghanistan, à moins de brader les bijoux de famille, ou de trouver un support militaire allié dans la vieille Europe, les fronts de conflits sur le globe ne peuvent se multiplier à l'infini.
    Si les US annoncent d'emblée qu'ils n'ont pas de troupes à détacher, la décision est vite prise : on diplomatise. Et on surveille.

  • @Meursault
    Oui, mais là, justement, l'intervention militaire américaine ne serait pas nécessaire.
    @JF
    C'est très difficile, parce qu'en même temps, chaque fois que tu agis sans l'ONU, tu enfonces un coin dans la légalité internationale, celle qui régit plus ou moins les rapports entre états. L'ONU est nécessaire comme trait d'union en plein de circonstances. On ne peut donc pas s'asseoir dessus comme si elle n'existait pas, c'est bien là où le bât blesse...

  • @H
    C'est certes en surimpression un conflit tribal, mais bon, quand toutes les autres tribus estiment qu'il y en a une qui abuse et confisque tout...
    Pour le reste, je pense que l'intervention elle-même n'est pas trop un problème, et ce, malgré nos forces déclinantes.

  • Dslée H et l' hérétique, mais NS et l'Europe n'ont pas reconnu la meme chose...Les mots ont un sens.
    Pour NS: représentant du peuple
    Pour l'Europe: interlocuteur.

  • Oups, je préfère les termes de l'UE car les "émissaires" n'ont pas été élus, désignés par qui? Comment? Mystère et boule de gomme... Aussi me paraissent-ils "auto-proclamés" représentants du dit peuple.

  • @l'hérétique
    Tu mets le doigt dessus, même si la dénomination reste discutable : conflit "tribal".
    Les "Nations" Unies portent mal leur nom, car être une nation ne suffit pas pour être admise en son sein, et donc par incidence, à être reconnu. Il faut être un Etat. C'est con, mais cela signifie un peuple, un territoire, et une autorité politique. Et, malheureusement, que celle-ci soit respectable ou non.
    Pencher "diplomatiquement" du côté d'une opposition aux autorités en place, toutes discutables et condamnables soient-elles, suppose de dénoncer en premier lieu la représentativité de l'Etat reconnu.
    Je ne dis absolument pas que l'autorité libyenne en place "mérite" la déférence qu'on lui accorde. Mais que l'ONU est quelque peu gênée aux entournures pour donner raison à une opposition, et que pour garder le crédit qu'elle se doit de maintenir certains contesteront cette phrase), les choses doivent être faites dans l'ordre.
    Ensuite, je mentionnais les US pour une raison simple : eux seuls ont su et savent encore s'affranchir des préconisation du CS, par une interprétation du principe de subsidiarité qui n'appartient qu'à eux... Ne pèse pas leur poids qui veut.
    Enfin pour finir (je sais, je cause, je cause ;-), l'autorité libyenne, pas toute jeune, a certainement des infiltrations dans les arcanes politiques internationales. Pour faire simple, quand un mec a la clef d'un placard où je range mes squelettes, avant de le mettre en boule, j'essaie toutes les voies tierces...

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