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Sarkozy et la Lybie à quitte ou double

Et voilà, Sarkozy a court-circuité une fois de plus nos alliés européens, et, bien sûr, son propre ministre, Alain Juppé, qui a appris la nouvelle par la presse : la France serait donc prête à neutraliser militairement l'aviation de Kadhafi, en compagnie de la Grande-Bretagne.

Bien sûr, plusieurs pays occidentaux n'ont sans doute pas oublié l'implication passée de Kadhafi dans une série d'attentats dans les années 80, mais je subodore fortement qu'il y ait également de leur part une forte volonté de ne pas rater le coche.

Moi, j'avoue que je suis gêné : Nicolas Sarkozy a déroulé le tapis rouge au colonel Kadhafi, a tenté de lui vendre des centrales, et maintenant, il veut le chasser avec son aviation. 

La situation ne me paraît pas claire en Lybie : certes, il y a une véritable volonté populaire, mais je note aussi qu' a été nommé comme chef de l'opposition un ancien ministre de Kadhafi, c'est à dire, en somme, un homme qui a partagé un certain temps les mêmes vues que lui.

Moustapha Abdeljalilb est l'ancien ministre de la justice de Kadhafi. Jusqu'à l'année 2010, je n'ai pas souvenir de l'avoir entendu moufter contre Kadhafi et ses sinistres pratiques.

Le vocable "opposition libyenne" est subitement apparu ces deux dernières semaines, dans le vocable journalistique, mais le fait est que je ne sais pas du tout qui il y a dans la dite opposition.

On dit qu'il y figure des opposants de l'étranger, complètement inconnus de la population, des libéraux, des monarchistes, des islamistes (qui attendent leur heure), des notables reconnus de l'ère Kadhafi, bref un assemblage très hétéroclite dont on ne voit pas clairement le projet.

A cela s'ajoute que le soulèvement populaire se défie de ces oppositionnels auto-proclamés et qu'enfin, il semble bien que le poids des tribus soit déterminant pour fixer l'issue des troubles.

Bref, le problème, c'est que je ne sais pas ce que Nicolas Sarkozy a exactement reconnu, et que je me demande s'il le sait exactement lui-même.

Si Kadhafi a vraiment demandé la possibilité de fuir le pays sans dommages avec sa famille (je l'ai entendu, mais est-ce vrai ?) pourquoi l'opposition libyenne a-t-elle refusé une solution qui épargnait bien des vies humaines ?

L'Italie a refusé de se joindre à l'Angleterre et à la France. J'imagine que Berlusconi a trop le sens des fines parties passés avec le compère Mouamar pour avoir le coeur d'aller saboter ses joujoux désormais.

Il semble que BHL soit devenu notre nouveau ministre des affaires étrangères, et pas seulement celui de la France : l'Egypte aussi, puisqu'il envisage que l'armée égyptienne se charge d'une partie du sale boulot.

La diplomatie est un art difficile. Je ne sais pas, in fine, si Nicolas Sarkozy a tort ou raison de reconnaître le camp adverse en Libye. Mais je trouve que nous manquons singulièrement d'éléments pour juger, que nous nous précipitons beaucoup, et j'espère enfin que ses seuls buts ne sont pas de se refaire une santé dans l'opinion et de mettre la main sur la production de pétrole en Libye.

Nicolas Sarkozy envisage que la France assure seule la couverture  de la zone d'exclusion aérienne en Libye ! Mais en avons-nous vraiment les moyens ?

En tout cas, nous devrions nous limiter vraiment à un engagement minimal : neutraliser l'aviation et pas plus. Cette histoire-là sent le souffre à plein nez...

Commentaires

  • On ne parle plus d'exclusion aérienne mais de frappes ciblées sur des aéroports que kadhafi utiliserait. Et puis les opposants ont fait usage d'un grand sens du politique en créant ce conseil transitoire car il faut bien un interlocuteur avec les partenaires étrangers, comme il est impératif d'unifier les rangs à l'intérieur pour ne pas se disperser. Ils viennent aussi de créer le haut commandement militaire pour essayer de mettre fin à l'amateurisme des "soldats" sur le terrain.

  • Merci de ce billet l'hérétique.

  • Bravo Monsieur Sarkozy

    Comment comprendre qu’au moment où le peuple libyen se fait canarder par l’aviation de Kadhafi, les puissances occidentales se font pour les moins hésitantes à prendre les mesures qui s’imposent pour soutenir les efforts inlassables du peuple libyen qui fait face de façon courageuse à la terreur de Kadhafi, ce peuple éprit de liberté et de démocratie.

    Et voilà que vous en homme averti, en habile manouvrier de la politique internationale, vous venez de prendre une décision dont l’histoire retiendra dans ses annales.
    Au moment où on s’accordait à dire que la diplomatie française battait de l’aille, vous venez de nous démontrer le contraire. En effet, vous venez de prouver votre capacité à agir en temps opportun, à prévenir et à circonscrire les évènements.
    Dans tous les cas, vous venez de faire la démonstration d’un grand d’Etat, maintenant il ne reste qu’aux Nations unies, la Ligue arabe et le Conseil national de transition constitué par les opposants à Mouammar Kadhafi à emboîter le pas sans plus tarder car la vie de toute une population en dépend.
    Encore une fois bravo Monsieur le Président !

  • DSK loin devant, Marine Le Pen au second tour, Sarkozy éliminé.

    Notre sondage CSA place Strauss-Kahn largement en tête du premier tour de la présidentielle. Mais Marine Le Pen fait un score de 22 % en moyenne quels que soient ses adversaires.

    Quant à Nicolas Sarkozy, il serait éliminé du deuxième tour s'il était opposé à DSK.

    Voilà un sondage qui réjouira le PS, et principalement Dominique Strauss-Kahn. Selon l'enquête de l'institut CSA, le directeur général du FMI arriverait largement en tête du premier tour de la présidentielle avec 30 %, loin devant Marine Le Pen (21 %), et surtout Nicolas Sarkozy qui ne serait pas qualifié pour le second tour avec 19 %.

    Une sorte de 21 avril à l'envers. Un scénario cauchemar que certains redoutent à droite. « La rupture est totale entre Sarko et les Français », commente un responsable de la majorité.

    Pourtant, le Président continue à affirmer à ses visiteurs qu'il « est le meilleur rempart contre l'extrême-droite ». Notre sondage a tendance à prouver l'inverse.

    http://www.ladepeche.fr/article/2011/03/12/1033449-DSK-loin-devant-Sarkozy-elimine.html

  • Qui est capable d'admettre qu'un père tue son fils pour lui avoir demandé sa liberté ?
    c'est la raison pour laquelle personne ne voudrait voir un pays mourir pour "quelques dollars de plus "!
    A chaque problème une solution.dans ce cas, seule la raison du père doit trancher et de dire, après 42 ans :"adieu, je pars à la retraite" !!!

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