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Spéculer sur la dépollution ? très dangereux !

Ça va chauffer à Copenhague, enfin, j'espère, toujours à cause du carbone, d'ailleurs : je viens de lire l'alerte d'Exigence démocratique ! Lui-même s'est fait l'écho d'une inquiétude forte, celle des Amis de la Terre. La dernière trouvaille des États, sur les marchés financiers, c'est d'y répandre des droits d'émission de gaz à effet de serre. Le problème, c'est d'avoir soumis aux lois de l'offre et de la demande un droit qui ne devrait en aucun cas dépendre d'une logique marchande. Comme Pierre le souligne, le cours de ces émissions s'est effondré, et du coup, il devient possible d'acheter à bon compte le droit de produire des quantités mastodontesques de gaz, puisqu'un titre qui vaut une quantité X a vu son prix passer de 30 dollars à 0.20 dollars. Il y aurait une parade d'urgence  à cela, à mon avis : corréler la quantité à la valeur. Cela suppose évidemment, d'inventer un produit financier nouveau. Plus généralement, je trouve que ce n'est pas une bonne idée d'échanger ces droits comme si c'étaient des titres, car cela risque de les vider de leurs substances et d'entraîner de dangereux mouvements spéculatifs. De plus, comme le souligne Exigence Démocratique, comme nous sommes à l'aube de ce marché, il n'existe ni régulation ni contrôle et les mouvements spéculatifs les plus fous sont possibles.

Face à la menace climatique, il faut faire front commun. J'espère que le Président de la France, Nicolas Sarkozy, entendra ce message et proposera à nos partenaires européens d'y apporter une réponse adaptée. J'espère que tous les partis, a fortiori le MoDem, vont avoir à coeur de s'emparer d'une telle menace et de tout faire pour y mettre un terme.

Commentaires

  • A la lecture de l'avant-projet du MoDem, c'est vraiment pas gagné !

  • Merci pour Pierre, j'avais lu son billet bien sur. :)

  • @ L'Hérétique

    Bof, je trouve que tu tombes dans le piège et je me permets de mettre un lien avec mon article sur ce sujet :

    http://jour-pour-jour.hautetfort.com/archive/2009/11/28/l-arnaque-des-ong-et-la-tartufferie-climatique.html

  • Ces marchés sont critiquables, mais pas du tout pour les mêmes raisons. Car vous oubliez un élément de taille : les titres sont contingentés et il ne peut y avoir qu'échanges d'une quantité déterminée (et limitée, si les Etats ne font pas n'importe quoi), qui reste directement corrélée aux émissions concrètes.

  • Avec la nouvelle crise que certains envisagent, certaines banques suggèrent de spéculer sur les denrées alimentaires, ce qui est pire.....

  • Il faut faire face aux manques de pétrole et ne pas se tourner vers le charbon. Un facilité pour certains pays.
    Cependant en France on oculte complétement les mensonges et ce n'est à notre honneur. Ce problème http://www.mediapart.fr/club/blog/le-gravier/021209/circulez-y-rien-voir
    est aussi dans le monde entier. Allons nous débattre sur des données faussées ?
    L'écologie ne sera plus crédible ensuite alors que nous avons tant besoin de protéger tout simplement notre environnement.
    Bonne journée.

  • Bonjour

    Je ne comprend pas le lien que vous faites entre "autopartage" et transports en commun.
    L'auto-partage, ce n'est pas se mettre à plusieurs dans la même voiture, mais avant tout revient à mutualiser les frais d'achat d'une voiture pour des gens qui n'ont pas des besoins aux mêmes heures (=le vélib pour la voiture). Ceci part du constat qu'une voiture individuelle passe le plus clair de son temps dans un garage... Je connais plusieurs personnes, utilisateurs peu fréquents, qui font cela spontanément en achetant une voiture à plusieurs.

    Le transport en commun "en voiture" qui est défendu dans le projet Modem à long terme, c'est le taxi collectif : des taxis qui prennent plusieurs clients quitte à faire de légers détours : prix plus faibles, donc, moins d'embouteillages car voitures mieux remplies. Ces idées commencent à émerger dans le monde de la recherche, elles doivent être explorées plus avant, il y a des barrière techniques à lever pour optimiser au mieux les trajets, mais le potentiel, s'il s'avérait faisable, est énorme en terme d'optimisation et de service de proximité rendu. Notamment le vieillissement de la population rend de plus en plus accru le besoin en transports de proximité, "porte à porte" à prix optimisé, et avec de la flexibilité. Et ce pour les zones rurales comme urbaines.

    Plus globalement, la vision du projet est celle d'un transport qui devienne un vrai service public porte à porte de transports de marchandises et de personnes, ce qui requiert notamment une "intelligence du système de transport" pour gérer l'intermodalité = les correspondances entre tous les différents modes, aujourd'hui pas toujours coordonnés.

    C'est du long terme, tout ça, mais ça donne une direction. Nul ne peut dire parmi les N solutions possibles, celle qui "marchera" : il faut donc expérimenter, tester, améliorer...

    Cordialement.

  • Bonjour dominic
    Votre point de vue est éclairant et intéressant, mais comment résolvez-vous le problème de la flexibilité qu'offre le véhicule particulier ?

  • Le service visé doit permettre, par une massification des taxis collectif, de permettre à toute demande de taxi d'être servie quasi instantanément et donc d'apporter une bonne flexibilité.

    2 exemples :
    1) trajet régulier.
    Si par exemple un taxi collectif vous attendait à la sortie de l'école des vos enfants après que vous les ayez déposé en y allant à pied (500m), tous les jours à 8h40 précise... au lieu d'avoir à revenir prendre votre voiture dans garage

    2) trajet imprévu.
    Vous êtes allé au cinéma puis avez marché 1 km en discutant avec vos amis pour aller dans un restaurant. Pour revenir si vous aviez votre voiture, il faut revenir là où vous avez garé votre voiture. Mais en 2030, vous avez un iphone de l'an 2030, vous appuyez sur un bouton "maison", vous acceptez de vous faire géolocaliser et un taxi se présente en moins de 5 minutes pour vous ramener, avec 2 ou 3 autres personnes sur des parties du trajet. J

    Avantages :
    1) si on y arrive le service est AUSSI FLEXIBLE que la voiture individuelle, voire PLUS, car vous y avez accès partout, même si votre voiture n'est pas à côté de vous.
    2) Gain de temps : chacun peut faire autre chose pendant les trajets. tout le monde a finalement "une voiture avec chauffeur" même si le chauffeur n'est pas toujours le même.
    3) On réduit la congestion, et donc on améliore la fluidité et on réduit les temps de trajet car moins de voiture mais mieux remplies : le léger temps d'attente supplémentaire au démarrage + petit détour pour prendre d'autres personnes peut être compensé par une vitesse moyenne supérieure.
    4) cadre de vie : on libère en outre de l'espace des places de parking de surface (les voitures roulent, elle ne sont pas garées). En outre on supprime les pb de parking en centre ville,
    5) accessibilité : on rend un service pour les gens qui ne peuvent pas ou plus conduire (handicapés, personnes âgées), on peut y associer un service d'assistance pour les correspondances avec d'autres modes (train, avion, car...)
    6) Plus besoins de garages individuels (100€/mois en location en région parisienne)
    7) plus besoin de se soucier de l'entretien et de la réparation (ah les ennuis quand votre voiture es immobilisée chez le garagiste suite à un accident ou une panne)
    8) pas besoin d'investir dans une voiture qui roule 5% du temps (dans une entreprise on dirait que le "rendement opérationnel" est de 5% : vous immobilisez un investissement en ne vous en servant que 5% du temps)
    9) vous permettez au parc automobile de se renouveler beaucoup plus vite pour profiter des derniers progrès, puisque les taxis qui roulent s'usent plus vite.

    Pour relever ces challenges d'un système intelligent qui répond "en temps réel" aux demande de déplacement des gens de manière flexible, optimisée et réactive, bref pour proposer un SERVICE de déplacement multimodal POINT A POINT, il faut rapprocher les mondes de la logistique, des taxis, de l'informatique, de l'automobile, des télécommunications. Il s'agit de vérifier où et à quelle condition c'est "rentable", i.e. faisable à prix raisonnable, c'est à dire que le prix du chauffeur doit être compensé par un fort taux de remplissage.
    Limite : c'est pas gagné dans les zones désertiques, je vous l'accorde : probablement délai d'attente plus grand, et il faudra peut être faire jouer la solidarité pour que le prix soit identique partout, d'où la notion de "service public".

    Dans je ne sais plus quel film (un Rohmer ?) Fabrice Luchini disait quelque chose du genre "J'aime Paris. Je n'en profite pas, je n'avais pas au cinéma, je ne sors pas, finalement. Mais je sais que je peux le faire si voulais".
    C'est aujourd'hui pareil avec la voiture : "J'aime ma voiture. Je ne m'en sers pas beaucoup, mais je sais que si je voulais, je pourrais".
    Le succès d'un tel système viendra si petit à petit il gagne la confiance des gens pour qu'ils se disent
    "je n'ai pas de voiture, mais dès que j'en veux, il y en a une qui se présente pour m'emmener où je veux"

  • @ dominic
    Les avantages en termes de coût sont évidents, mais pour la disponibilité, je ne suis pas convaincu. L'automobile personnelle sert aussi à parer à l'imprévu, et puis être amené à une destination, c'est bien, mais parfois, on peut avoir besoin de laisser un véhicule sur place une heure, par exemple, puis de repartir. Il reste également le problème des déplacements le soir.
    J'ai également du mal à imaginer un système où un taxi serait dispo en 5 minutes. cela ne correspond pas à la réalité de ce que j'ai vu dans les villes de province, y compris dans les gares.

  • on parle de dans 30 ans ou plus, donc évidemment rien de tel n'existe aujourd'hui...
    pour la disponibilité, il faut imaginer que 80% des voitures qui roulent sont des taxis. On s'approche d'un ratio pareil à Singapour, ou la voiture est très très chère car très très taxée à l'achat.
    ensuite pour les cas particuliers, un service dédié peut exister (genre location pour un temps donné)
    le cas où on on doit laisser sa voiture une heure, si vous parlez du cas ou on va faire des courses, vous n'avez plus à les rapporter vous même : vous acheter, dans N magasins et le soir un livreur vous apporte tout chez vous.
    Bcp de gens en région parisienne, déjà aujourd'hui, n'ont pas de voiture, et arrivent à se débrouiller pour ces fameux cas particuliers...
    Mais vu que je ne suis pas spécialiste, je ne peut aller plus loin, mais dans le milieu de la recherche, beaucoup de voix évoquent cette transition verts un monde de "service" pour l'automobile.
    On est au stade recherche très avancée, mais je pense que c'est un sujet à creuser.

  • on parle de dans 30 ans ou plus, donc évidemment rien de tel n'existe aujourd'hui...
    pour la disponibilité, il faut imaginer que 80% des voitures qui roulent sont des taxis. On s'approche d'un ratio pareil à Singapour, ou la voiture est très très chère car très très taxée à l'achat.
    ensuite pour les cas particuliers, un service dédié peut exister (genre location pour un temps donné)
    le cas où on on doit laisser sa voiture une heure, si vous parlez du cas ou on va faire des courses, vous n'avez plus à les rapporter vous même : vous acheter, dans N magasins et le soir un livreur vous apporte tout chez vous.
    Bcp de gens en région parisienne, déjà aujourd'hui, n'ont pas de voiture, et arrivent à se débrouiller pour ces fameux cas particuliers...
    Mais vu que je ne suis pas spécialiste, je ne peut aller plus loin, mais dans le milieu de la recherche, beaucoup de voix évoquent cette transition verts un monde de "service" pour l'automobile.
    On est au stade recherche très avancée, mais je pense que c'est un sujet à creuser.

  • @ dominic
    Intéressante, votre projection. Mais Singapour est un cas particulier : c'est une cité état et les distances n'y sont pas les mêmes qu'en France...

  • @l'hérétique
    oui certes, mais 80% du nombre des déplacements en Europe font moins de 60 km

    La vision est aussi une spécialisation des transports : longue distance = majoritairement train, car, avion.

    D'où besoin pour faire un vrai service, avec intermodalité entre les modes de transport. Le frain à l'utilisation du train, outre la flexibilité, c'est aussi la gestion des bagages : il manque un service porte à porte.

    Exemple :
    je pars en vacances avec ma fille (2 enfants) dans les Alpes. Beaucoup de bagages : actuellement je remplis le coffre d'un monospace, et je me farcis 700 km avec deux gamins qui s'excitent à l'arrière tout le long;
    Vision : un service se charge de prendre mes bagages chez moi et de les transporter à destination (via voiture + train), m'emmène à la gare et me réceptionne à l'arrivée pour m'emmener jusqu'au village où je vais loger, en se chargeant du chargement/déchargement des bagages.
    Je sais, peut être pas réaliste car c'est en gros le service de luxe pour tous ? à voir si c'est uniquement quelques fois par an et qu'on fait des économie toute l'année en ayant pas de voiture....


    PS : en relisant je vois que mon post précédent a été diffusé 2 fois et est truffé de fautes (vous acheteZ, je ne peuX, transition verS, pour ne prendre que les pires), Avez-vous moyen de supprimer/corriger ? Je vous en serait reconnaissant.

  • voir par exemple au sujet de l'abandon de la "possession de voiture" : http://www.innovationlejournal.com/spip.php?article4911

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