Excellent morceau choisi trouvé chez Quindi à propos de la 3ème crise pétrolière(je fais un copié-collé sans scrupule):
Quindi... Bien que certains vantent les mérites d'une crise pétrolière pour la limitation des externalités négatives du pétrole (pollutions des airs, des sols, des mers, des sources d'eau, des moyens de production, de raffinage et de transport; les effets dévastateurs sur la santé en milieu urbain des consommations pétrolières; la sur-abondance des produits dérivés du pétrole dont les plastiques, etc.), les effets induits sur la croissance d'un tel réalignement des ressources énergétiques et des moyens de production et consommation seront très importants sur le court et le moyen terme (les prix garantis à long terme par les opérateurs d'électricité nationaux, pour l'acquisition d'énergie générée par des opérateurs privés, pouvant aller jusqu'à 10 fois le prix de vente actuel de l'électricité), en particulier pour les ménages n'ayant pas les capacités d'investissement en moyens de production de proximité ou en réseaux énergétiques privés (panneaux solaires, parcs d'éoliennes et hydroliennes privés, etc.) dans les pays à faible investissement public. C'est dans ce cadre qu'il est nécessaire d'intégrer l'impossibilité de démultiplier, en un temps court, les productions énergétiques alternatives dans les domaines de la fission nucléaire (bien que le problème de la limitation des ressources se posera à nouveau avec l'uranium et que l'augmentation des déchets nucléaires rencontre des oppositions politiques considérables en Europe), de l'énergie renouvelable (solaire, éolien, hydroélectrique, géothermique, marémotrice, hydrolienne, maréthermique, des vagues, biomasse) y compris du projet (long terme) de fusion nucléaire (ITER). C'est ce qui explique la popularité grandissante chez certains décideurs (cf. campagne électorale américaine, paquet énergie de l'Union Européenne, etc.) de la séquestration géologique du dioxyde de carbone et du charbon "propre"; l'option des biocarburants ne rencontrant plus les faveurs des pouvoirs public internationaux depuis la mise en perspective de la crise alimentaire.
ça, c'était la problématique. Et voilà l'issue, toute schumpeterienne, d'ailleurs, à mon avis :
Cependant, les investissements en renouvellement du parc énergétique, du transport énergétique (une part importante de l'énergie étant consommée lors du transport sur des distances longues), des moyens de locomotion (qui représentent 60% de la consommation pétrolière des pays de l'OCDE; et qui pourraient baisser en favorisant les moyens de transport privés à faible consommation et les transports publics; le renouvellement total du parc automobile pouvant prendre jusqu'à 15 ans), et des stations énergétiques d'avenir (la transformation progressive des stations essence en stations électriques), lanceront non seulement des pans entiers des secteurs énergétiques de haute technologie, de la construction immobilière et des industries automobiles et aéronautiques, ainsi que les chantiers navals, mais aussi le financement de la recherche (en technologies propres) et le développement (favorisant tous les gains de productivité possibles). Cette dynamique pourrait potentiellement compenser les pertes de croissance liées aux coût pétroliers croissants, et leurs effets induits sur les secteurs les plus dépendants de cette forme d'énergie à court terme; mais uniquement dans les pays pouvant user de moyens redistributifs publics importants, et / ou ayant des secteurs privés d'investissements efficaces, permettant une adaptation rapide (que ce soit du point de vue construction de moyens énergétiques de remplacement, ou de réduction des consommations).
Voili voilou, je ne vois pas grand chose à ajouter : je crois que Qundi ca magistralement cerné la problématique énergétique. On y retrouve d'ailleurs tout à fait les éléments de l'analyse shcumpeterienne, avec des pertes de croissance et d'emplois à court-terme, mais un très fort développement à moyen-terme. Nous devons, au MoDem, impérativement raisonner avec cette problématique en tête, si l'on ne veut pas bâtir des chateaux en Espagne, comme on dit. En somme, il y a une phase de transition inévitable : c'est cette phase sur laquelle il faut réfléchir, notamment aux moyens del'accompagner en douceur, afin de ne pas risquer de casser la mécanique. Je n'ai malheureusement pas le temps de commenter et développer davantage cet aspect, mais il me semble essentiel.
Commentaires
Bonjour à tous,
Voilà,le mot est lancé :
vers une nécessaire transition énergétique vers une europe post-fossiles et sobre en énergie.
pour aller plus loin, Arnaud et moi-même, nous vous invitons à rejoindre un groupe thématique au sein du MoDem :
"Energie, Democratie, Europe" :
http://liberte-egalite-fraternite.hautetfort.com/archive/2008/05/29/energie-democratie-europe-e-d-e-toi-et-le-ciel-t-aidera.html
Sinon, une initiative que nous sommes en train de lancer avec plein d'amis européen en vue de l'élection européenne :
E-transitionS :
http://e-transitions.over-blog.com/article-20668604.html
un blog en construction (merci pour l'indulgence sur les traductions, UK et polonais et espagnol encore draft) pour
a- faire monter en connaissance (compétences et responsabilités) les européens sur la transition énergétique vers une europe post-carbone et sobre énergétiquement
b- challenger pour les élections les candidats de TOUS les partis des 27 pays européens
c- provoquer les (i) think-tank et les (ii) représentants d'intérêts au niveaux européens d'être force de proposition dans le domaine.
Merci à tous les deux d'avoir relancé ce débat de toute première importance.
Giacomo est d'ailleurs à la pointe des aspects politico-techniques de cette problématique au MoDem et à Cap21 (les lectures qu'il recommande, dont "Renewable Energy cannot sustain a consumer society" de Ted Trainer, sont de tout premier ordre pour éclaircir ce brouillard d'informations contradictoires; ses efforts pédagogiques au sein du MoDem et à l'extérieur sont louables, si seulement il trouvait le temps de compléter le travail programmatique, lol!).
L'Hérétique devrait trouver les moyens de communication politique pour faire passer la pilule (hint, quitte à froisser quelques idées reçues).
J'aime beaucoup cette remise en perspective schumpetérienne, c'est vrai que c'est exactement ça (tu fais des émules et ils n'en sont même pas conscients!).