On savait déjà par le quotidien Le Monde qu'il y avait eu des consignes venues du plus haut niveau, au sein de l'UMP Paloise, pour faire chuter François Bayrou au second tour, en votant pour la candidate socialiste.
Mais le billet que je viens de lire sur le blog du Mouvement Démocrate Boulogne-Billancourt, me met hors de moi (je m'excuse auprès d'eux, mais je fais une copie intégrale de ce que j'ai lu). Il y a une loi, elle doit être la même pour tous ; je me demandais pourquoi Bayrou voulait faire annuler l'élection, jugeant l'idée plutôt mauvaise, mais là, je commence à comprendre...
Les Coulisses de Pau
Un hebdomadaire gratuit, quasiment sans aucune publicité, a été largement distribué dans Pau (50000 exemplaires par semaine) pendant la campagne des municipales. Systématiquement assassin avec le candidat du MoDem et chantant les louanges du maire sortant Yves Urieta, ex-PS soutenu par l'UMP, ce journal pourrait faire l'objet de toute l'attention de la Commission nationale des comptes de campagne. Coût estimé de ces huit pages en quadrichromie : 8000 à 10000 euros par numéro, soit environ 90000 euros (neuf numéros au total). Une somme considérable, quand on sait que le budget autorisé pour la campagne, à Pau, ne dépassait pas 91000 euros par liste.
Le sujet est d'autant plus sensible que les Coulisses de Pau a fait campagne contre Bayrou, répétant qu'il ne se présentait que pour servir son ambition présidentielle, qu'il ne connaissait pas ses dossiers, etc. Attaquant personnellement Josy Poueyto, numéro deux sur sa liste, "révélant" qu'elle logeait en HLM, alors qu'elle « gagnerait plus de 8000 euros par mois » (l'intéressée est employée de catégorie C - la plus basse - à la préfecture).
Mais qui a financé les Coulisses de Pau ? L'hebdomadaire, gratuit, n'a bénéficié que d'un seul annonceur : une demi-page dans les trois derniers numéros. La Sopic, une entreprise qui a travaillé pour la municipalité... et qui serait propriétaire du local de campagne d'Yves Urieta, dont les Coulisses de Pau disent tant de bien. Le tribunal de grande instance de Pau a condamné une première fois l'hebdomadaire à se conformer aux obligations déclaratives légales concernant les mentions de l'imprimeur et du responsable de la rédaction, un imprimeur espagnol, familier d'Yves Urieta puisqu'il éditerait déjà ses journaux de campagne !
« Le directeur de la rédaction, Pierre Esposito, est un ancien candidat du Front national », révèle le Monde. Interrogé par le quotidien, il avait déclaré, le 28 février, sous-traiter « 95 % des articles à des professionnels ». À la question "Qui paie ?", il avait répondu : « Cela ne vous regarde pas, je n'ai pas de compte à rendre. » Justement si : à la Commission nationale des comptes de campagne et au tribunal administratif qui ne se contenteront pas de ces réponses lapidaires, s'ils sont saisis. La parution de cet hebdomadaire et son coût pourraient être considérés comme une manoeuvre susceptible de nuire à la sincérité du scrutin. Et amener la Commission à annuler l'élection, considérant de surcroît la disproportion des moyens utilisés, rapportée à la faiblesse de l'écart entre les deux premiers candidats (342 voix entre François Bayrou et la candidate élue, Martine Lignières-Cassou). À suivre.
Commentaires
Ce texte est aussi en commentaire dans le billet que j'ai écrit à ce sujet.
Devinez qui est derrière tout ça...
Très instructif.
On comprend mieux la contestation de François Bayrou sur le résultat du vote.
Pas besoin d'aller chercher loin.
Toutefois, je serai curieux d'avoir les conclusions d'une enquête.
Si on pouvait avoir un nouveau watergate...
C'est quand même incroyable. quand les militants du MoDem ont protesté contre les manquements élémentaires aux règles déontologiques lors des élections au conseil national qui l'a entendu Bayrou: PERSONNE.
Dans ce cas Bayrou est concerné, il s'offusque.
Je comprends sa colère. A-t'il eu un mot de compassion pour les militants du MoDem floués: pas un. Il a dit, on fera mieux plus tard. Sauf que le plus tard c'est aujourd'hui et on ne sait toujours pas comment vont se dérouler l'élection de nos représentants départementaux et encore s'il y a une élection.
Pour revenir à ce qui a été écrit. Le problème concerne le candidat de l'ump, hors il n'a pas été élu.
Maintenant, il est vrai la demande de Bayrou est recevable comme sont recevables des dizaines de problèmes survenus lors de l'élection municipale.
A Vaulx en Velin , la candidate officielle MoDem a été désavantagée du fait que 5 personnes étiquetées MoDemtait sur une liste UMP sans l'accord du siège.
Cette confusion peut être aussi la cause de son mauvais score. Qui va aller à son secours. Ces frais ne seront pas remboursés et elle ne bénéficie pas d'une indemnité de député.
C'est gentil de parler de tracts distribués à PAU pour discréditer Bayrou et appeler à voter pour un candidat UMP. Si Bayrou arrive à annuler ce vote cela constituera à coup sûr une jurisprudence. L'avocat de Bayrou doit savoir que les chances de succès de cette démarche est quasi-nulle où il est peut être mal informé concernant le fait électoral où les tracts font légions ...
A Billère, Bayrou a fait lui aussi distribuer une lettre-tract appelant les habitants à voter utile ... pour de candidat UMP sortant au détriment du candidat Modem qui a fait 17% au premier tour ...
En la circonstance, il y a un plafond qui a été dépassé et dont on aimerait connaître l'origine en termes de financement.
On est encore dans un état de droit.
Pour le reste, je ne comprends pas pourquoi tu te réclames du MoDem alors que tu ne cesses de cracher dessus depuis des mois.
Au moment où certains au sein du Modem veulent " tuer le père " sans trop savoir où se situe , pour le moment, leur " ailleurs" ou leur " autrement", il faut à tout prix défendre Bayrou même si cela ne débouche pas sur annulation du scrutin . Faire connaître cette situation serait déjà fort utile .
Parid peut-il expliquer Billière, impartialement ?
Il faut faire éclater la vérité un peu partout en France.
Je m'en doutais depuis plusieurs semaines, je savais qu'un "méchant maximum" serait employé pour jeter Bayrou, restons vigilants, confiants et soudés.
Oui, il faut en effet le soutenir, au moins pour le principe.
Pour info, à Billères Alain Chauteau le candidat MoDem s'est entêté à se maintenir au second tour des Cantonales provoquant une triangulaire UMP/PS/MoDem dans lequel il n'avait aucune chance.
Alain CHAUTEAU (MoDem) : 16,44%
Jean ARRIAU (UMP) : 40,83%
Margot Triep-Capdeville (PS) 42,73%
Résultat : élection de la socialiste et perte de la majorité UMP/MoDem/Divers du Conseil Général. Bien joué Alain.
Bien sûr, d'autres résultats d'autres cantons ont joué mais on perd tout seul la présidence du Conseil Général 64 au profit de l'UMP.
A noter qu'Alain Chateau se préentait aussi à la mairie de Billères (il était adjoint sortant) contre le maire UMP qu'il affrontait aux cantonales. Là aussi, il a perdu.
C'est dommage, cette histoire-là. On a perdu bêtement un conseiller, une majorité et une mairie...
Le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques est présidé dorénavant par un UMP élu au bénéfice de l'âge. La majorité départementale MoDem/UMP/Divers est composée de 26 conseillers généraux. Même chiffre pour l'opposition de gauche.
Avec 6 conseillers, l'UMP a réalisé une belle opération.
C'est quand même gros, d'avoir reproché à Chauteau d'avoir tenu la ligne MoDem jusqu'au bout. JE ne savais pas que le MoDem était l'allié naturel de l'UMP.
Si la candidate ps a gagné, c'est qu"elle était meilleure. Pourquoi fallait il se coucher devant l'ump.
Je persiste et je signe et je félicite Chauteau pour son courage et son honnêteté citoyenne. C'est des gens comme lui dont a besoin le MoDem
Eh bien moi je déplore qu'il n'y ait aucune discipline dans ce parti.Je pense que l'on ne se fait aps forcément une idée claire des enjeux quand on n'est pas sur place.
l'UMp n'est pas monolithique, et je subodore que dans certains endroits, on peut discuter avec elle.
L'important était de sauver la majorité départementale au Conseil Général et d'en garder la présidence au MoDem. Bayrou aurait lui-même demandé à Chauteau de retirer sa candidature. Que voulez-vous de plus ? Si nous voulons aller loin, il va falloir se discipliner.
Entièrement d'accord avec VB, et j'aimerais préciser que le MoDem n'est pas une auberge espagnole.